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25 avril 2024

Brexit : l’heure du sprint final

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Ils sont sur le point d’éteindre les lumières, ils sont à la dernière main d’un long et épuisant poker. Ici, l’un ne gagne pas contre l’autre. Soit tout le monde gagne, soit tout le monde perd, ensemble. Les joueurs sont à la dernière main d’un long et épuisant poker. Les lumières sont sur le point de s’éteindre.


La négociation est bloquée sur trois points, d’impact différent, la pêche, les aides d’État (règles du jeu équitables, pour les Britanniques et Bruxelles) et la gouvernance, en particulier sur l’opportunité et dans quelle mesure de reconnaître le rôle de la Cour européenne de justice.

On estime que cinq pour cent de l’accord doivent encore être négociés, quatre-vingt-quinze pour cent seraient déjà définis. Cependant, comme chacun sait, rien n’est convenu tant que tout n’est pas convenu.

L’optimisme quant à la conclusion d’un accord, qui supprime le spectre du non-accord, a fait grimper la livre, mais rompre l’accord sans accord reste une option. Peu de gens à Londres le préféreraient à un compromis considéré à la baisse, malgré le prix à payer pour un Brexit dur.

Alors que l’on s’interroge sur les véritables intentions de Boris Johnson au-delà des tactiques de poker (limogeage special adviser Cummings) et à quel point il écoutera les sections les plus radicales du Parti conservateur, le négociateur européen Michel Barnier était attendu à Londres ce week-end pour le resserrement. Finale des pourparlers, Covid le permettant.

Pour ne pas apparaître, le responsable du naufrage de l’accord, il a demandé un premier signal de disponibilité. Il a reçu un coup de main de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui lors de la séance plénière du Parlement européen a clairement articulé « la confiance c’est bien, la loi c’est mieux », avec une référence implicite à la violation de la part de Boris Johnson, des engagements signés avec Bruxelles sur la loi sur le marché intérieur.

L’incertitude affecte également le temps restant pour la négociation, étant donné que la période de transition expirera le 31 décembre. Une fois conclu, l’accord sera soumis à ratification par le Parlement européen et non par les parlements nationaux, pour les questions uniquement de compétence communautaire.

En revanche, celles qui relèvent des prérogatives des États membres, telles que la coopération policière et judiciaire ou la santé, devraient être examinées ultérieurement. En outre, il faut du temps pour les étapes nécessaires dans les prochains jours, comme la traduction de milliers de pages de texte dans les vingt-quatre langues officielles de l’UE.

On comprendra dans quelques jours si le pragmatisme prévaudra à Londres avec la conscience d’une situation défavorable pour le Royaume-Uni (sortie de Covid et Trump, du côté de la relation privilégiée tant attendue avec les USA), ou si la ligne la plus dure du divorce sera imposée. Tout dépend du dernier tour de table.

Dans tous les cas, l’Europe devra se concentrer au plus vite sur l’après-Brexit. Le retrait britannique de l’UE devra être immédiatement suivi d’une stratégie précise pour maintenir ou reconstruire les relations et les synergies avec le Royaume-Uni.

Trop de secteurs délicats attendent d’être réglementés dans le prochain chapitre des relations avec un pays tiers, mais toujours européen, ami et allié avec lequel nous partageons des intérêts manifestement importants. Qui prendra l’initiative de façonner au mieux la nouvelle phase? En partie peut-être les Vingt-Sept, à supposer qu’ils ne soient pas exploités par des divisions et des priorités différentes. Dans une large mesure, plus vraisemblablement, les différents pays membres, sur une base bilatérale, chacun avec ses propres ressources et sa propre force de négociation.

Il sera donc bon de se concentrer sans tarder, et sans ruminations inutiles, sur les domaines dans lesquels renouveler et stimuler la coopération avec le Royaume-Uni, de la défense à la sécurité, en passant par la recherche, l’industrie, etc. Les intérêts convergents sont et resteront substantiels. La future relation avec Londres doit donc être repensée désormais avec beaucoup de clarté et un peu de confiance.

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