Transports en Provence-Alpes-Côte d’Azur : 1,8 milliard d’euros pour une mobilité renouvelée d’ici les JO 2030

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Les élus de la région, député, ministre assis à une table pendant une conférence de presse.
Photo Instagram Renaud Muselier.

L’État, la Région et les collectivités locales ont signé à Marseille, en début de semaine, le volet mobilité du Contrat de plan État-Région (CPER) 2021-2027. Un investissement global de 1,8 milliard d’euros, destiné à moderniser les transports du quotidien et à préparer les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030.

Le 3 novembre, en préfecture de Marseille, plusieurs représentants de l’État et des collectivités ont signé le volet mobilité du Contrat de plan État-Région. Philippe Tabarot, ministre des Transports, Georges-François Leclerc, ancien préfet de Nice, Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, ont officialisé un engagement commun. Jean-Marie Bernard, président du Conseil départemental des Hautes-Alpes, était également présent.

Cet avenant porte à 1,8 milliard d’euros le total des investissements régionaux en matière de transport. Il s’inscrit dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030, mais vise aussi à répondre à des besoins durables. Tous les départements de la région sont concernés.

Trois axes structurent ce plan. Le premier concerne le désenclavement des Alpes, avec 532 millions d’euros dédiés à la modernisation de la ligne Marseille–Briançon et à la rénovation des gares. Le second vise à améliorer la desserte routière de la zone industrialo-portuaire de Fos et de l’Étang de Berre, avec 210 millions d’euros d’investissements. Enfin, plus d’un milliard d’euros seront consacrés à la modernisation des transports du quotidien : rénovation de lignes ferroviaires secondaires, réfection de gares, développement du fret, amélioration des routes et création de pistes cyclables.

« Cet avenant constitue un investissement sans précédent pour les transports dans notre région. Il vient officialiser les différents accords et engagements pris afin de soutenir la Région face aux investissements nécessaires dans les infrastructures de transport, tant pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 que pour l’amélioration de la desserte de la zone de Fos, indispensable à sa compétitivité. L’État est au rendez-vous, aux côtés de la Région et de l’ensemble des collectivités et opérateurs engagés pour poursuivre la transformation et doter la région Sud d’infrastructures de transport à la hauteur de ses enjeux », a déclaré Philippe Tabarot.

Du littoral aux montagnes : une transformation à grande échelle

La convention d’application signée pour le département des Bouches-du-Rhône prévoit, à elle seule, près de 900 millions d’euros de projets. Elle associe l’État, la Région, la Métropole et le Département. Plusieurs opérations prioritaires sont annoncées : la régénération de la ligne de la Côte Bleue, la création du pôle d’échanges multimodal d’Arles, la modernisation de la branche d’Aix de la ligne des Alpes, le développement du fret ferroviaire à Fos, Arles et Miramas, et la poursuite du plan Escales Zéro Fumée dans le port de Marseille-Fos. La création d’une filière éolienne off-shore complète le dispositif.

Pour Renaud Muselier, cet engagement traduit une volonté de réponse concrète : « tous les projets que nous lançons aujourd’hui sont des réponses concrètes et proches aux besoins d’aménagement des territoires et de déplacement des habitants. Ce ne sont pas des promesses à 10 ou 20 ans mais des projets qui sont pour la plupart déjà entrés en phase opérationnelle. Nous y dédions une enveloppe financière exceptionnelle, très sensiblement augmentée par les Jeux d’Hiver 2030. »

Martine Vassal, de son côté, a insisté sur l’importance du dialogue local : « la concertation sur la zone industrialo-portuaire de Fos–Étang de Berre a révélé attentes, inquiétudes et propositions des acteurs du territoire. Face aux défis de mobilité et de qualité de vie, des réponses concrètes sont engagées. Cette signature démontre que la coopération entre collectivités fait avancer le territoire. »

Au-delà des aménagements liés aux Jeux, le projet ouvre des perspectives pour la décennie à venir. Le vice-président du Conseil régional, Jean-Pierre Serrus, évoque la mise en place d’un réseau express régional reliant Marseille, Nice, Aix-en-Provence et les Alpes du Sud : « on veut un grand réseau, comme autour de Paris, de Madrid, autour des grandes capitales. Finalement on ne se posera plus la question des horaires, on se posera simplement la question de l’itinéraire à prendre d’une correspondance à l’autre. »

Les Jeux olympiques comme accélérateur

Les Jeux olympiques d’hiver 2030 servent de catalyseur à ces projets d’infrastructure. Dans les Hautes-Alpes, le président du Conseil départemental, Jean-Marie Bernard, y voit une chance pour son territoire : « le département est desservi par une voie ferrée et par une grande route nationale. Aujourd’hui, l’effort est fait avec cette perspective des Jeux olympiques pour nous permettre de développer la voie ferrée entre Marseille et Briançon, irriguer à la fois des territoires des Alpes-de-Haute-Provence et toutes les gares du département avec des cadences de train plus fréquentes et une durée de transport qui va diminuer de une heure à 1h30. »

La modernisation de la ligne Marseille–Briançon doit réduire la durée du trajet à environ 3h30 d’ici 2035. Sur la façade méditerranéenne, la ligne nouvelle entre Marseille et Nice permettra aussi un gain de temps d’une vingtaine de minutes sur un trajet de plus de trois heures…