« Construire un esprit d’équipe fort », Alizé Cornet après sa nomination à la tête de l’équipe de France de Billie Jean King Cup

28
La rage de la joueuse de tennis Niçoise Alizé Cornet avec l'équipe de France.
Photo Instagram Alizé Cornet - paulineballet / FFT.

Deux mois après avoir mis un terme définitif à sa carrière, Alizé Cornet prend la tête de l’équipe de France féminine de Billie Jean King Cup. La Niçoise de 35 ans succède à Julien Benneteau, dont le contrat n’a pas été renouvelé par la Fédération française de tennis.

À peine retirée des courts, Alizé Cornet retrouve déjà le haut niveau, cette fois sur le banc. La Fédération française de tennis (FFT) a officialisé sa nomination ce dimanche à la tête de l’équipe de France de Billie Jean King Cup. Elle succède à Julien Benneteau, en poste depuis 2019, dont le mandat s’est achevé cette année.

« C’est un immense honneur de prendre la responsabilité des équipes de France féminines, a réagi Cornet dans le communiqué de la FFT. Je mesure la confiance que me témoigne la Fédération et je suis déterminée à tout mettre en œuvre pour aider nos joueuses à exprimer leur meilleur niveau. J’ai à cœur de construire un esprit d’équipe fort, fondé sur l’exigence, la solidarité et la passion du maillot bleu », a déclaré la Niçoise.

Sa nomination intervient dans un moment charnière pour le tennis féminin français. L’équipe tricolore, actuellement 22e au classement des nations, évolue dans le Groupe I, la deuxième division mondiale. Les Bleues tenteront de regagner leur place dans le Groupe mondial lors des rencontres prévues en avril 2026.

Une figure de l’équipe de France

Alizé Cornet connaît bien la Billie Jean King Cup. Entre 2008 et 2025, derrière édition dont elle avait été l’invité surprise, elle a disputé 38 rencontres sous le maillot bleu. En simple, elle affiche un bilan de sept victoires pour 18 défaites. En double, elle compte six succès pour six revers. En 2019, elle faisait partie de l’équipe victorieuse en Australie, offrant à la France un titre attendu depuis 2003.

Cette expérience sera un atout dans sa nouvelle mission. Elle devra fédérer un groupe fragilisé par les blessures et les absences. Caroline Garcia, Diane Parry ou encore Clara Burel ont manqué plusieurs rendez-vous en 2024, compromettant la remontée de la France dans l’élite mondiale.

La nomination de Cornet intervient également dans un contexte de transition. Julien Benneteau avait été écarté au printemps 2025 après avoir critiqué publiquement certaines joueuses, estimant qu’elles n’avaient pas « assumé leur responsabilité. » Le passage de témoin avec Alizé Cornet symbolise une volonté de renouvellement, avec une figure respectée du circuit.

Un parcours marqué par les rebonds

La Niçoise s’était retirée une première fois du circuit professionnel à Roland-Garros en mai 2024. Quelques mois plus tard, elle avait annoncé son retour, motivée par le plaisir de rejouer et le souhait de disputer une dernière fois Wimbledon. Son retour s’était accompagné d’une participation à plusieurs tournois, dont l’Open de Rouen et le WTA 125 de La Bisbal.

« Vous croyiez vous être débarrassé de moi, ce n’est pas encore tout à fait le cas ! À très vite pour vibrer encore tous ensemble », avait-elle déclaré au moment de son retour sur le circuit. Mais après une dizaine de matchs et une élimination à San Sebastián, elle avait mis fin à sa carrière en septembre 2025. Sur son compte Instagram, elle écrivait : « petit flash-back sur un superbe séjour à Saint-Sébastien et la clôture (pour de bon cette fois) de ce chapitre de joueuse. Un endroit magnifique pour tourner définitivement la page et commencer à en écrire des nouvelles, dans tous les sens du terme. »

Ce message sonnait comme un adieu paisible aux courts de tennis. Mais la nouvelle page s’est vite ouverte. La FFT lui confie désormais la direction de l’équipe nationale, un défi que Cornet semble prête à relever.

Une transition naturelle

À 35 ans, Alizé Cornet se tourne vers une nouvelle forme d’engagement dans le tennis. Elle avait déjà goûté à l’analyse et à la transmission, notamment en tant que consultante pour France Télévisions lors du dernier Roland-Garros. En parallèle, elle s’est aussi fait une place dans le monde littéraire avec deux romans publiés en 2022 et 2024.

Son expérience, sa connaissance du haut niveau et sa proximité avec les joueuses actuelles pourraient aider à reconstruire une équipe en quête d’identité. Plusieurs anciennes joueuses, parmi lesquelles Sophie Amiach, Pauline Parmentier ou Amélie Mauresmo, étaient candidates à ce poste. Mais la FFT a choisi la continuité du terrain, celle d’une joueuse encore proche de la compétition.

La mission d’Alizé Cornet ne sera pas simple. Le tennis féminin français manque de stabilité et de résultats depuis plusieurs saisons. Avec seulement deux joueuses dans le top 100 mondial (Loïs Boisson et Varvara Gracheva), la marge est étroite. La nouvelle capitaine devra instaurer une dynamique d’équipe capable de rivaliser avec les meilleures nations.

En avril prochain, la France disputera les qualifications de la zone Europe/Afrique. En cas de succès, elle accédera aux play-offs de novembre. L’objectif affiché est un retour dans le Groupe mondial à l’horizon 2027.Pour Cornet, cette nouvelle aventure s’inscrit dans la continuité d’une carrière marquée par la persévérance. De la joueuse à la capitaine, la Niçoise reste fidèle à son engagement : défendre les couleurs de la France avec exigence, solidarité et passion.