La France insoumise et le collectif citoyen Viva ! ont officialisé, dimanche 12 octobre sur la place Garibaldi, la création d’une liste commune pour les municipales de 2026. Baptisée “Nice Front Populaire”, elle accentue la division de la gauche niçoise, déjà éclatée entre plusieurs listes.
Sous un grand soleil d’automne, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche sur la place Garibaldi à Nice pour assister au lancement officiel de la liste Nice Front Populaire (NFP). Ce mouvement, né de l’alliance entre La France insoumise (LFI) et le collectif citoyen Viva!, entend peser lors des élections municipales de mars 2026.
La tête de liste, Mireille Damiano, avocate et membre de Viva !, a rappelé que la démarche se voulait participative : « nous avons une base programmatique que l’on va enrichir au gré des rencontres et de la participation des habitants des quartiers de Nice. »
L’équipe souhaite impliquer directement les Niçois dans la construction du programme. Un questionnaire circulera dans les quartiers pour recueillir leurs attentes. « Notre programme, c’est un projet sur les grandes questions qui ont déjà été travaillées, mais qui ne peuvent exister que parce que les gens qui participent », précise encore Mireille Damiano.
Sur la liste figurent aussi Olivier Salerno, en deuxième position, et David Nakache, président de l’association Tous citoyens, en quatrième place. Ce dernier insiste sur l’idée de dialogue : « on va amener petit à petit dans le débat public des propositions que l’on fait auprès des habitants, auprès des entrepreneurs, auprès de l’ensemble de la ville. On va les affiner et on va, au fur et à mesure de cette campagne pendant cinq mois, les présenter sur la place publique et les présenter au débat public. Et on va proposer ces propositions-là qu’on va coconstruire. »
Le mouvement veut axer sa campagne sur la lutte contre la précarité, le logement et les enjeux écologiques locaux. Ses membres dénoncent la gestion « affairiste » des dernières décennies et appellent à un « profond changement » pour Nice.
Une gauche niçoise en ordre dispersé
Malgré le nom choisi, cette liste « Nice Front Populaire » ne réunit pas toute la gauche. Le PS, le PCF, les Écologistes et Place publique ont décidé de présenter leur propre liste, « Unis pour Nice », conduite par Juliette Chesnel-Le Roux.
Cette fragmentation ravive les tensions à gauche. Pour Julien Picot, secrétaire départemental du PCF 06, cette nouvelle liste fragilise le camp progressiste : « Viva et LFI divisent la gauche et deviennent les meilleurs alliés objectifs de Christian Estrosi et d’Éric Ciotti ! […] Le Parti communiste regrette profondément cette entreprise de division, inspirée davantage par des consignes nationales ou des logiques individuelles que par la volonté sincère de défendre les intérêts des habitants de notre ville. »
En réponse, Mireille Damiano estime que la porte reste ouverte : « le mouvement Viva !, que j’ai déjà représenté en 2020 et qui est aujourd’hui présent dans cette liste, souhaitait un rassemblement le plus large possible, sans exclusive. »
De son côté, David Nakache se dit encore confiant dans la possibilité d’un rapprochement : « la date butoir pour le dépôt des listes, c’est le 26 février à 18 heures. Jusque-là, nous allons tout faire pour avoir ce rassemblement. Certains partis, je pense au PS, nous disent en off “nous, pas d’alliance au premier tour mais peut-être au second”. J’espère qu’on arrivera à les faire changer d’avis. »
À Nice, cinq listes se réclament déjà de la gauche ou de l’écologie. Une configuration qui rappelle celle de 2020, lorsque la division avait lourdement pesé : les écologistes avaient obtenu 11,3 % des voix, la liste PS 6,6 %, et celle soutenue par LFI et le PCF 8,9 %.
Cette fois encore, les forces progressistes niçoises peinent à s’unir face à Christian Estrosi et Eric Ciotti. Entre appels au rassemblement et désaccords stratégiques, la gauche niçoise aborde la campagne municipale de 2026 en ordre dispersé. Reste à savoir si, d’ici février, une union encore possible pourra éviter une répétition du scénario de 2020.