Valentin Vacherot après sa victoire au Masters 1000 de Shanghai : « si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à Arthur »

Derniers Articles

Le Masters 1000 de Shanghai a offert une finale inédite : deux cousins face à face, Valentin Vacherot et Arthur Rinderknech. Le Monégasque, issu des qualifications, a remporté le titre après trois sets intenses. Au-delà du résultat, l’émotion et le respect mutuel ont marqué la cérémonie et les mots échangés entre les deux hommes.

Dimanche, sur le court central de Shanghai, Valentin Vacherot a vécu la plus belle journée de sa carrière. Vainqueur d’Arthur Rinderknech en trois sets (4-6, 6-3, 6-3), le Monégasque de 26 ans devient le joueur le moins bien classé à remporter un Masters 1000. Issu des qualifications, il a enchaîné neuf victoires, dont une contre Novak Djokovic en demi-finale, pour décrocher son premier grand titre.

Mais la performance dépasse le cadre sportif. Car son adversaire en finale, Arthur Rinderknech, est aussi son cousin. Ensemble, ils ont partagé bien plus qu’un match : une histoire familiale, un parcours commun et une émotion rare. Dès la balle de match, les deux hommes ont compris que ce moment resterait à part.

Valentin Vacherot : “toute une famille a gagné aujourd’hui”

Les larmes sont vite montées. L’un comme l’autre avaient du mal à parler, pris par l’intensité de la journée et le symbole de cette rencontre. « Je n’arrive même pas à y croire », a soufflé Valentin Vacherot, ému. Avant d’ajouter : « ça aurait été mieux d’avoir deux vainqueurs, mais toute une famille a gagné aujourd’hui. »

Valentin Vacherot a tenu à rappeler le rôle de son cousin dans son parcours. « Si je suis là aujourd’hui, c’est grâce à Arthur, évidemment. Si en 2017 je ne vais pas au Texas grâce à toi, on n’est jamais ici », a-t-il déclaré, s’adressant à Arthur Rinderknech, en larmes. Les deux cousins ont en effet partagé deux années à l’université Texas A&M, aux États-Unis, où ils se sont entraînés ensemble.

Le Monégasque a poursuivi : « j’ai toujours rêvé de te suivre dans le top 100. Ça a mis quelques années, mais maintenant, on y est. J’espère qu’on y restera le plus longtemps possible. On ne pouvait pas rêver mieux que cette première finale ensemble. »

Il a aussi tenu à remercier son frère et entraîneur, Benjamin Balleret, présent à ses côtés : « ben, mon frère, mon coach, mon tout. Merci de croire en moi, de m’aider tous les jours. Ça a mis du temps à se mettre en place, mais cette semaine, ça s’est bien mis. J’espère que c’est le début de quelque chose de grand. »

Arthur Rinderknech : “Je l’ai toujours poussé, je l’ai toujours tiré”

De son côté, Arthur Rinderknech, épuisé, a livré des mots forts. Victime de crampes pendant la cérémonie, il a tout de même tenu à saluer son cousin et l’histoire qu’ils ont vécue. « Physiquement, je suis au bout, je ne peux pas le nier. Battre Medvedev hier m’a demandé beaucoup d’efforts. J’étais touché aujourd’hui, mais ce n’est pas pour ça que je perds. Valentin a été extraordinaire. Je suis hyper fier de lui, de ce qu’il a fait, de tout ce qu’il a démontré cette semaine. »

Son discours, marqué par la fatigue et l’émotion, s’est transformé en déclaration fraternelle. « La petite étoile qui était au-dessus de nos têtes a un peu plus brillé de son côté ce soir. Je suis heureux pour lui, pour Benjamin, ses parents, ma tante et toute la famille. C’est surtout ça qui ressort. »

Puis il a mesuré la portée du moment : « ça n’arrivera jamais plus dans l’histoire. Ce qui s’est passé ne pourra jamais se reproduire. C’est magnifique. Ce moment-là, on pourra en parler sur notre banc quand on sera deux pépés de 80 ans. »

Les souvenirs d’enfance ont refait surface. « je l’ai toujours tiré, depuis le plus jeune âge. Au ski, je le tirais. Au vélo, je le tirais. Au tennis, je le tirais. Je l’ai toujours poussé, je l’ai fait venir au Texas. J’ai toujours voulu le meilleur pour lui. C’est un petit bonhomme qui le mérite. Je l’aime du plus profond de mon cœur depuis toujours. »

La voix tremblante, il a conclu : « je suis extrêmement fier de lui. Je lui ai dit au filet, c’est fabuleux. J’ai un énorme respect pour lui, j’en aurai encore plus maintenant. Il ne m’a rien appris, je savais déjà ce dont il était capable. »

Une finale surréaliste et inoubliable

Durant la cérémonie, les émotions se sont mêlées à la fatigue. Submergé par les crampes, Arthur Rinderknech s’est écroulé au sol avant d’être pris en charge par le staff médical. Une scène surprenante, que Valentin Vacherot a accueillie avec un sourire bienveillant. « je crois qu’il y a besoin d’aide, s’il vous plaît », a-t-il lancé, avant d’ajouter en anglais : « au moins, ça me fait rire, ça me détend un peu. »

Cette image, à la fois surréaliste et touchante, résume la journée : deux cousins, épuisés, unis par le respect et la tendresse.

Avec ce succès, Valentin Vacherot intègre le top 40 mondial et devient le premier joueur monégasque à remporter un Masters 1000. Arthur Rinderknech, finaliste, atteint la 28ᵉ place du classement ATP, le meilleur rang de sa carrière.

Mais au-delà du classement et des chiffres, ce que les deux hommes ont vécu dépasse la compétition. Une finale de famille, entre larmes, sourires et reconnaissance mutuelle, que le tennis n’oubliera pas.

À Shanghai, Valentin Vacherot et Arthur Rinderknech ont prouvé que la plus belle victoire n’est pas toujours celle inscrite au tableau d’affichage, mais celle partagée entre deux cœurs qui battent pour la même passion.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages