Issu des qualifications, Valentin Vacherot a battu Novak Djokovic en demi-finale du Masters 1000 de Shanghai. À 26 ans, le joueur monégasque signe l’un des plus beaux parcours de sa jeune carrière et s’apprête à faire son entrée dans le top 100 mondial. Retour sur le parcours d’un joueur discret, désormais sous les projecteurs.
À Shanghai, personne ne l’attendait. Valentin Vacherot, 204ᵉ joueur mondial, avait déjà atteint un petit exploit en sortant des qualifications. Deux victoires lui avaient ouvert pour la première fois les portes du tableau principal d’un Masters 1000 sans invitation. La suite a dépassé toutes les prévisions.
Tour après tour, le Monégasque a éliminé des joueurs mieux classés que lui : Laslo Djere, Alexander Bublik, Tomas Machac (abandon), Tallon Griekspoor, Holger Rune, puis Novak Djokovic. Que des joueurs ayant au moins appartenu au top 30 mondial dans leur carrière. Une série impressionnante pour un joueur qui, il y a quelques mois encore, évoluait surtout sur le circuit Challenger. Ce samedi 11 octobre, en deux sets (6-3, 6-4), il a mis fin au parcours de l’ancien N°1 mondial, multiple vainqueur en Grand Chelem.
Ce succès le propulse en finale du tournoi chinois et lui assure une entrée dans le top 100 mondial. Pour Valentin Vacherot, c’est un tournant. Ce résultat lui ouvre les portes des grands tableaux du circuit principal et pourrait changer la suite de sa carrière.
Une histoire de famille et de persévérance
Le tennis coule dans les veines des Vacherot-Balleret. Valentin est issu d’une lignée de joueurs et d’entraîneurs. Son demi-frère, Benjamin Balleret, ancien professionnel et 209ᵉ à l’ATP, est aujourd’hui son coach. Leur mère, Nadine, enseigne le tennis au Monte-Carlo Country Club et a longtemps occupé des fonctions techniques dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Leur famille compte aussi une autre figure connue du circuit : Arthur Rinderknech, cousin de Valentin et joueur du top 100 mondial. Tous deux ont étudié aux États-Unis, à l’université Texas A&M, où ils ont partagé leurs années de formation. C’est là que Valentin a consolidé son jeu et son mental. Hasard des choses, en finale, les deux cousins s’affronteront sur le court pour l’obtention de leur premier titre en Masters 1000.
Ce cadre familial a façonné son rapport au sport. Ni pression, ni excès de confiance, mais un environnement stable où le travail prime. Son entourage l’a aidé à rebondir après une blessure à l’épaule droite qui l’avait éloigné des courts au second semestre 2024. Cette épreuve a forgé sa solidité mentale, visible à Shanghai dans ses matchs en trois sets remportés à la bataille.
Le « nouveau » visage du tennis monégasque
Jusqu’ici, Monaco n’était pas une nation connue pour ses résultats en tennis masculin. Quelques noms ont marqué l’histoire du Rocher, comme Jean-René Lisnard ou Benjamin Balleret, mais jamais un joueur n’avait atteint une finale sur le circuit principal. Avec ce parcours, Valentin Vacherot inscrit son nom dans les annales du sport monégasque.
Son engagement avec l’équipe de Coupe Davis du pays illustre cette fidélité à ses couleurs. Il en est le pilier et devrait tenter, en février prochain, de qualifier Monaco pour le Groupe 1, face au Kazakhstan. Une mission difficile, mais son récent succès face à Alexander Bublik, le numéro un kazakh, redonne de l’espoir à toute l’équipe.
L’association avec Romain Arneodo, spécialiste du double, renforce la cohésion du groupe. Ensemble, ils ambitionnent de hisser Monaco à un niveau encore jamais atteint dans la compétition.
Un avenir à construire
La performance de Shanghai change la trajectoire de Valentin Vacherot. En intégrant le top 100 mondial, il pourra participer aux qualifications des tournois du Grand Chelem, une étape essentielle pour s’installer durablement sur le circuit.
Né à Roquebrune-Cap-Martin, le droitier de 26 ans retrouvera sans doute Monaco et son tournoi de Monte-Carlo avec un nouveau statut. En avril dernier, il y avait déjà marqué les esprits en remportant un match dans le tableau principal, une première pour un joueur du Rocher depuis plus d’une décennie.
Son jeu s’appuie sur une base solide : un service efficace, une bonne couverture de terrain et une gestion calme des moments tendus. À Shanghai, il a su rester lucide dans les longs échanges, même face à des adversaires plus expérimentés.
Cette victoire contre Novak Djokovic, référence du tennis mondial, lui donne une nouvelle dimension. Mais pour Valentin Vacherot, le chemin reste long. Le top 100 n’est qu’une étape. Sa progression, patiente et mesurée, laisse entrevoir une carrière construite sur la régularité plutôt que sur l’éclat d’un seul exploit.
En Chine, Valentin Vacherot a montré qu’un joueur venu de nulle part pouvait bousculer la hiérarchie du tennis mondial. Son parcours inspire par sa simplicité et sa ténacité. Sans bruit, le Monégasque s’impose comme l’un des nouveaux visages d’un sport où l’endurance compte autant que le talent. À Shanghai, il n’a pas seulement battu Novak Djokovic : il a ouvert un nouveau chapitre pour le tennis de Monaco.