Selon les données publiées par Smappen, les Alpes-Maritimes figurent parmi les départements français les mieux équipés en bornes de recharge pour véhicules électriques. Les habitants du département n’ont en moyenne qu’à parcourir 1,74 km pour trouver une borne.
La mobilité électrique s’installe durablement dans les Alpes-Maritimes. Si le nombre d’immatriculations de véhicules électriques ne cesse d’augmenter notamment avec le déploiement du leasing social 2025, le dernier classement établi par Smappen, spécialiste du géomarketing, place le département à la 10ᵉ position nationale en termes de proximité avec une borne de recharge. En moyenne, un automobiliste maralpin doit parcourir 1,74 kilomètre pour accéder à un point de recharge public. Ce résultat place les Alpes-Maritimes juste derrière les Bouches-du-Rhône et devant le Nord, deux territoires à forte densité urbaine.
Ce maillage dense s’explique par la concentration de la population sur la bande côtière. Nice, Cannes, Antibes et Menton concentrent la majorité des bornes disponibles. Ces villes ont multiplié les initiatives ces dernières années pour accompagner la transition énergétique et répondre à la hausse du nombre de véhicules électriques immatriculés.
À Nice, par exemple, plusieurs parkings publics et centres commerciaux sont désormais équipés. Les stations autoroutières de l’A8 disposent également de bornes rapides, facilitant les trajets longue distance sur l’axe Provence–Côte d’Azur.
Des disparités entre littoral et arrière-pays
Si les zones urbaines sont bien couvertes, le constat diffère dès que l’on s’éloigne du littoral. Dans l’arrière-pays, les infrastructures se font plus rares. À mesure que l’on se rapproche des vallées ou des villages de montagne, les automobilistes doivent souvent parcourir plusieurs kilomètres avant de trouver une borne.
Cette inégalité d’accès illustre un défi local : comment assurer une couverture équilibrée entre les zones denses et les territoires isolés ?
Les communes rurales ont souvent des contraintes budgétaires et techniques plus fortes. L’installation de bornes nécessite un raccordement adapté et une fréquentation suffisante pour rentabiliser l’équipement. Certaines collectivités choisissent donc de mutualiser les installations, en s’appuyant sur les intercommunalités ou des opérateurs privés.
Une demande en forte progression
Le développement des bornes de recharge accompagne une tendance nationale : l’augmentation du parc de véhicules électriques. Dans les Alpes-Maritimes, cette évolution est visible. Le nombre d’immatriculations de voitures électriques et hybrides rechargeables a progressé chaque année depuis 2020.
Cette hausse pousse les acteurs publics et privés à accélérer le déploiement d’infrastructures. Les stations de recharge se multiplient dans les parkings d’entreprises, les copropriétés et les centres commerciaux.
Les autorités locales suivent de près cette dynamique. Le département a intégré la mobilité électrique à ses politiques de transport et d’énergie. L’objectif affiché est de faciliter la recharge sur l’ensemble du territoire, sans se limiter aux grands pôles urbains. Des projets de bornes dans les zones de montagne ou à proximité des routes touristiques sont en cours d’étude.
Une position intermédiaire mais stratégique
Le classement Smappen montre que les Alpes-Maritimes se situent dans le haut du tableau, loin devant la moyenne nationale. Le département profite de sa densité de population et de son attractivité touristique, qui favorisent l’investissement dans des infrastructures modernes.
Mais cette avance reste fragile. Le développement rapide du parc automobile électrique risque d’accroître la pression sur les bornes existantes mais aussi sur la puissance électrique nécessaire pour recharger toutes ces voitures nécessitants des pleins d’électrons. Sans une planification continue, les files d’attente ou les bornes hors service pourraient devenir un frein à l’usage même si les opérateurs privés ne cessent de créer de nouvelles aires de recharge chaque jour.
La transition vers l’électrique repose donc autant sur la qualité du réseau que sur sa répartition territoriale. Dans ce domaine, les Alpes-Maritimes disposent d’atouts, mais doivent encore renforcer leur maillage hors des zones côtières pour maintenir leur position parmi les départements les mieux dotés.