Noam Yaron s’est élancé pour 180 km à la nage entre Calvi et Monaco

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Le nageur suisse de 28 ans a pris le départ ce lundi 11 août de Calvi pour une traversée de cinq jours et cinq nuits en mer, sans jamais sortir de l’eau. Objectif : battre un record mondial et sensibiliser à la protection de la Méditerranée.

Lundi 11 août, au petit matin, le port de Calvi a vu s’éloigner un nageur déterminé. Noam Yaron, 28 ans, s’est lancé dans un défi hors norme : rejoindre Monaco à la seule force de ses bras et de ses jambes, soit 180 kilomètres, sans interruption. Cinq jours et cinq nuits dans l’eau, pour un parcours inédit au cœur du sanctuaire Pelagos, zone marine protégée mais encore exposée à de multiples menaces.

Ce défi, Noam Yaron le connaît déjà. En août 2024, il avait tenté la même traversée. Après deux jours et 100 kilomètres, il avait dû abandonner, vaincu par la météo et les courants. « C’est la mer qui a gagné cette fois », avait-il reconnu. Douze mois plus tard, il revient avec une préparation renforcée et un engagement intact pour sa cause : la défense de la biodiversité marine.

Un record pour alerter

L’objectif n’est pas seulement sportif. Noam souhaite attirer l’attention sur l’état de la Méditerranée et sur l’inefficacité de certaines aires marines dites protégées. Le sanctuaire Pelagos, traversé sur tout son long par l’itinéraire, couvre 87 500 km² entre la France, Monaco et l’Italie. Pourtant, cette zone subit encore pollution plastique, collisions avec les mammifères marins et pêche industrielle.

La traversée est aussi une mission scientifique. Deux structures, le Conseil scientifique des îles de Lérins (CSIL) et la station STARESO de Calvi, accompagnent l’aventure. Le programme inclut des prélèvements de phytoplancton, la filtration de microplastiques et l’observation de la mégafaune. Les échantillons recueillis aideront à dresser un état des lieux de l’écosystème méditerranéen.

Noam Yaron vit cette mission comme une extension de son engagement personnel. « Je réalise des défis pour mettre en avant la protection des eaux et la préservation de la biodiversité », expliquait-il avant son départ. En cinq ans, il a déjà traversé plusieurs lacs suisses, dont le Léman. Mais cette fois, l’épreuve se déroule en pleine mer, avec pour ambition de battre le record mondial de la plus longue nage continue.

A la recherche d’un skipper/barreur

La veille du départ, l’ambiance était à la fois concentrée et tendue. Briefing général, rappel des règles, derniers points météo… puis un imprévu majeur : le skipper d’un des bateaux de soutien a quitté l’expédition. Sans ce second navire, la logistique et la sécurité deviennent plus complexes. L’équipe lance un appel urgent : trouver un barreur capable de rejoindre la mission au plus vite.

Malgré cet aléa, Noam Yaron a pris le départ comme prévu. En combinaison, il vivra intégralement sa traversée dans l’eau : se nourrir, boire, se reposer et même dormir, le tout en pleine mer. L’équipe de soutien reste à ses côtés pour assurer ravitaillement, sécurité et suivi scientifique.

Noam Yaron sait que chaque traversée est une lutte contre les éléments. Le vent, les vagues, les courants peuvent changer la donne à tout moment. L’expérience de 2024 lui a appris que l’adaptation est essentielle. Mais son engagement reste clair : terminer ces 180 kilomètres et rappeler, par la performance, l’urgence d’agir pour la mer.

Il faudra désormais suivre la progression du nageur jour et nuit. Si la météo reste favorable et si son corps tient le rythme, l’arrivée à Monaco pourrait avoir lieu en fin de semaine. Quoi qu’il arrive, pour Noam Yaron, cette traversée est d’abord un message : la Méditerranée est précieuse et fragile, et sa protection est l’affaire de tous.

Le nageur Suisse Noam Yaron au départ de sa traversée entre Calvi et Monaco en combinaison intégrale derrière son bateau d'assistance.
Photo : Noam Yaron Production – Studio Filmiz.
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