Un comité interministériel réuni à Briançon ce 27 juin a entériné un vaste plan d’investissements. Objectif : moderniser routes et trains dans les Alpes du Sud en vue des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030.
Les Jeux olympiques d’hiver 2030 donnent une impulsion concrète aux mobilités dans les Alpes du Sud. Réunis à Briançon sous la présidence du Premier ministre François Bayrou, les acteurs publics ont signé un protocole de financement de 520 millions d’euros. L’État, la Région Sud, le Département des Hautes-Alpes, la Ville de Gap, la Métropole Aix-Marseille-Provence et SNCF Réseau sont parties prenantes de ce plan.
Parmi les priorités : la modernisation de la ligne ferroviaire Marseille–Briançon. Ce chantier mobilisera 178 millions d’euros, répartis à parts égales entre l’État et la Région. Il s’agit de renforcer les voies, les ouvrages d’art, les gares et les points de croisement. Deux allers-retours express, surnommés « trains bolides », devraient être opérationnels en 2030. Ils viendront s’ajouter aux dessertes locales déjà assurées par les trains ZOU!.
Trains, routes et transports de proximité au programme
Le plan prévoit aussi des aménagements routiers. Les 90 millions d’euros engagés à ce titre viseront plusieurs axes : la rocade de Gap, la liaison Gap–Briançon, le tronçon entre Tallard et La Bâtie-Neuve, la traversée de La Roche-de-Rame et la route entre Briançon et Grenoble.
D’autres mesures sont attendues à l’échelle locale : réorganisation des lignes d’autocar entre Veynes et Briançon à l’horizon 2026, création de pôles d’échanges à Briançon et Manosque, et vente de titres de transport dans 26 bureaux de poste ruraux dès 2025.
À l’issue de la rencontre, plusieurs représentants ont pris la parole. Le président de la Région Sud, Renaud Muselier, s’est réjoui de voir aboutir un projet longtemps espéré. Il affirme : « grâce aux Jeux 2030, les Alpes du Sud changent de dimension. Ce que nous attendions depuis des années devient enfin possible : des trains plus rapides, des routes sécurisées, des vallées mieux desservies. C’est un héritage utile, durable, et attendu. »
Le Premier ministre, lui, reste prudent sur le volet budgétaire. Il insiste sur le caractère progressif de l’engagement de l’État, lié aux appels d’offres et à la prochaine loi de finances. « J’appose donc ma signature sur le chèque… mais je n’y mets pas le montant », a-t-il précisé, en marge des annonces.
La journée s’est poursuivie par une visite du Fort des Trois Têtes, site envisagé pour accueillir le futur village olympique. Une séquence officielle en présence de plusieurs ministres, du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et de Michel Barnier, chargé d’une mission sur les JO. Ce dernier a été désigné, non sans humour, comme « le guide suprême des JO 2030 », selon les mots de François Bayrou.
Le comité interministériel s’est terminé par une revue d’ensemble de l’organisation. Les acteurs publics ont signé un pacte visant à encadrer les dépenses liées aux Jeux. « Pas un euro de plus », a conclu le chef du gouvernement.