
Plusieurs élus, dont la sénatrice Alexandra Borchio Fontimp, demandent au Gouvernement de lever les restrictions qui empêchent les boulangers et les fleuristes de travailler le 1er mai. Elle dénonce avec ses collègues parlementaires une règle jugée incohérente et pénalisante pour les artisans de proximité.
À l’approche du 1er mai, des voix s’élèvent pour défendre le droit des boulangers et des fleuristes à ouvrir leurs portes ce jour-là. Les députés avec en chef de file Alexandre Portier (Rhône) ont interpellé la ministre du Travail, Catherine Vautrin, dans un courrier daté du 15 avril. Il y dénonce une règle qui interdit, par principe, aux employeurs du secteur de faire appel à leurs salariés volontaires ce jour férié. Il y voit une « règle [qui] heurte le bon sens » et une mesure injuste, particulièrement dans un contexte économique difficile.
Le député rappelle que de nombreux artisans sont déjà fragilisés par la hausse des coûts et les contraintes énergétiques. Selon lui, l’interdiction d’activité le 1er mai ne fait qu’aggraver leur situation. Il alerte également sur le flou juridique qui entoure l’application de la règle, laissée à la discrétion des inspecteurs du travail, et sur le risque de verbalisation encouru par les professionnels qui choisissent malgré tout d’ouvrir.
Dans ce contexte, Alexandre Portier appelle le Gouvernement à prendre deux mesures urgentes : faire évoluer le Code du travail pour reconnaître la boulangerie comme activité essentielle, et donner des consignes claires pour éviter toute sanction à l’encontre des artisans qui souhaiteraient travailler avec des salariés volontaires le 1er mai.
Un soutien parlementaire élargi à la proposition de loi
Cette initiative s’inscrit dans une mobilisation plus large. Alexandra Borchio Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes, a également interpellé la ministre dans une lettre cosignée par plus de 60 parlementaires. Elle y souligne l’absurdité de la situation actuelle, où les artisans sont contraints de rester fermés, pendant que la vente de muguet sauvage dans l’espace public échappe à toute réglementation.
Elle soutient la proposition de loi déposée au Sénat par la sénatrice Annick Billon, et celle portée à l’Assemblée nationale par Alexandre Portier et Olivier Marleix. Ces textes visent à sécuriser juridiquement l’ouverture des commerces concernés le 1er mai, dans un cadre clair et stable.
Pour les élus mobilisés, il ne s’agit pas de remettre en cause la portée symbolique de la fête du Travail, mais de défendre le droit de ceux qui veulent exercer leur activité dans le respect des règles. La sénatrice espère une réaction rapide du Gouvernement. Elle s’est dite encouragée par les propos récents de Catherine Vautrin, qui a indiqué sur TF1 vouloir accompagner les évolutions nécessaires.