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20 avril 2024

Economie: La zone euro a besoin de la reprise économique

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Bien que la BCE ait lancé un programme sans précédent de rachats de titres publics et privés (QE), les esprits les plus chagrins craignent que cela ne soit pas suffisant pour renforcer la reprise économique dans la zone euro. Ont-ils des raisons de s’inquiéter ?

Mais avant tout, la bonne nouvelle : les anticipations de QE ont accéléré la dépréciation de l’euro face aux autres monnaies. Un euro plus faible ne manquera pas de stimuler les exportations des pays de la zone euro, dont près de la moitié est destinée à du commerce extra communautaire, et donc de soutenir la hausse du PIB de l’Union. En accentuant le coût des importations, l’euro faible permettra, en même temps, de faire croître le niveau d’inflation global et d’éloigner la zone euro de la déflation.

Malheureusement, cela risque d’être insuffisant pour renouer avec un niveau de croissance créateur d’emplois et de richesse. Aux Etats-Unis, le QE a été un succès indéniable. Il a permis de baisser les taux d’intérêt à long terme, ce qui s’est traduit par une baisse des taux des prêts immobiliers, permettant la reprise du secteur, et une progression continue des marchés actions. La combinaison de ces deux éléments a créé un cercle vertueux : l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages américains a favorisé une hausse des dépenses de consommation, incitant les entreprises à produire davantage et à embaucher. En a résulté une augmentation des revenus permettant de consommer plus.

Ce mécanisme a bien peu de chances de se produire en zone euro pour la simple raison que les taux d’intérêt sont déjà à des niveaux historiquement bas, avant même le lancement du QE de la BCE. Ils ne peuvent guère baisser davantage.

Les gouvernements doivent reprendre la main et peser sur la demande agrégée qui reste atone et risque de maintenir l’économie européenne dans la stagnation.

Relancer l’investissement public pour soutenir la demande agrégée

Pour ce faire, le premier levier à actionner est l’investissement public qui est en berne depuis le début de la crise des subprimes. L’enjeu est de canaliser le stock d’épargne vers des projets d’investissement à forte productivité lancés par les pouvoirs publics auxquels prendrait part le secteur privé.

Un investissement public bien ciblé peut améliorer la performance économique, soutenir rapidement la demande agrégée, accentuer la croissance de la productivité et encourager l’innovation. C’est l’esprit du plan Juncker. Toutefois, ni la méthode ni les montants en jeu ne paraissent à la hauteur des attentes.

En mettant sur la table 21 milliards d’euros de garanties, l’Europe espère que le secteur privé contribue à hauteur de plus de trois cent milliards d’euros.

En période de faible confiance dans l’avenir, les acteurs publics doivent assumer la prise de risque et les pertes qui vont avec afin de baisser, in fine, le coût de financement pour les investisseurs privés. Ils doivent aussi leur garantir un retour sur investissement suffisamment rapide et attractif, dont le mécanisme peut s’inspirer de modèles déjà existants et qui ont fait leurs preuves.

Les solutions sont là. Les responsables politiques , à défaut de consensus européen, doivent réfléchir aux mesures qui peuvent être prises, pays par pays, pour stimuler la demande agrégée et l’investissement des entreprises.

Ils doivent simplement assumer les responsabilités pour lesquelles les électeurs ont voté pour eux.

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