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5 octobre 2024

Raymond Kopa, l’histoire d’une légende de passage à Nice

Imaginez un monde où un club domine l’Europe du foot. Imaginez un monde où un club domine la France du foot, et qu’il ne s’appelle pas l’Olympique Lyonnais mais le Stade de Reims. Imaginez un monde où l’un des meilleurs joueurs est Français. Seulement, il n’est pas fils de Kabyles mais d’origine polonaise. Ce monde semble impensable pour la plupart des gens. Pourtant il a existé. Il y a cinquante ans. Et celui qui faisait rêver la France ne s’appelait pas Zinedine Zidane mais Raymond Kopa. Mais l’un comme l’autre ont joué dans le club le plus titré d’Europe : le Real Madrid.


jpg_RAMOND_KOPA_018.jpgL’équipe du Brésil de 1958 meilleure que celui de 1998. Cela pourrait prêter à sourire sauf quand celui qui le dit s’appelle Raymond Kopa. Et le palmarès plaide pour lui. Surtout lors de cette fabuleuse année 1958. Champion d’Espagne et vainqueur de la coupe d’Europe avec le Real Madrid, troisième de la Coupe du Monde en Suède, élu meilleur joueur du mondial, et surtout premier Ballon d’or  » France Football  » de l’histoire. C’est beaucoup pour un seul homme, mais peu pour celui qui deviendra l’une des légendes du football français.

jpg_KOPA.jpgAlors on se presse pour acheter son livre, surtout quand l’ensemble des droits d’auteur vont à la lutte contre le cancer. Koppita, comme le surnomaient les Madrilènes, était au district de la Côte d’Azur vendredi dernier et tout le week-end dans les villes des Alpes-Maritimes pour le dédicacer.  » Kopa par Kopa  » préfacé par Zinédine Zidane, c’est l’histoire d’une carrière magnifique, d’une génération exceptionnelle.  » Il est important de rappeler à quel point notre époque était brillante. Je la représente. En plus, c’est pour une bonne action, alors je suis bien accueilli partout, avec des gens formidables sur le terrain, comme le Lion’s club ici à Nice «  souligne le premier vainqueur Français de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. Une époque à présent révolue à laquelle prenait part également Dominique Colonna, qui a gardé les buts de l’OGC Nice entre 1955 et 1957. Il se souvient de la finale de 1957 avec le Stade de Reims contre le Real Madrid de Kopa :  » C’était à Stuttgart. On a perdu 2-0, alors que Raymond s’était blessé. Or, à l’époque, il n’y avait pas de remplacements donc il a dû rester sur le terrain. Ce match on aurait pu le gagner, on aurait du le gagner. Donc il me reste un peu d’amertume de cette rencontre. « 

Tous deux ont un autre point en commun, l’équipe de France. D’ailleurs, le Napoléon du Football, celui qui a remporté trois coupes d’Europe, déclare à propos de sa sélection en 1958 pour la Coupe du Monde en Suède :  » C’est un honneur d’être sélectionné d’autant que le Real Madrid ne laissait ses joueurs participer aux rencontres internationales. Mais ils ont compris que c’était important pour moi, et ils m’ont laissé rejoindre les Bleus. Ils ont bien fait, puisque cette année là, on a tout gagné. On avait la meilleure attaque, le meilleur buteur (Just Fontaine avec 13 buts, record de buts sur une Coupe du monde, NDLR) et le meilleur joueur de l’épreuve, moi. Il ne manquait que la victoire finale mais le Brésil était trop fort. « 

jpg_RAMOND_KOPA_008.jpgL’année d’après, auréolé de tous ses titres, Raymond Kopa affronte avec les Merengues une nouvelle fois l’OGC Nice en quarts de finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions. Un match resté dans les annales du club rouge et noir, puisqu’il s’agit de la première victoire d’un club français contre le Real Madrid dans la compétition. Un exploit qui sera répété en…2004 par l’AS Monaco. Raymond Kopa se remémore le double affrontement :  » Je m’en souviens très bien. Nice avait très bien joué mais on a fait la différence à Madrid car on avait une très belle équipe. D’ailleurs cette année là, on remporte notre quatrième titre d’affilée. «  Aujourd’hui, s’il assure suivre les résultats de Reims et Angers, les clubs auxquels il a appartenu, ou l’Olympique Lyonnais, qui est  » le seul qui peut apporter un peu mais avec un championnat moyen, il n’est pas prêt à aller au-dessus « , il admet  » avoir une bonne impression de Nice, et bien aimer son entraineur. « 

Du côté de l’ancien gardien rouge et noir, les souvenirs du Ray sont tous très bons. Il explique d’ailleurs avoir redémarré une nouvelle carrière en venant sur la côte. Dominique Colonna souhaite qu’à présent le club passe à l’étage supérieur. Pour cela, il faudrait qu’il réussisse à garder son ossature tout en se renforçant pour arriver dans les trois premiers. Même s’il s’est séparé de son prodige l’été dernier. Le portier a d’ailleurs son avis sur l’un de ses successeurs, Hugo Lloris :  » Il mérite sa place en équipe de France. Il est peu sollicité et quand c’est le cas, c’est dans de mauvaises conditions, ce qui est le lot d’un gardien dans une grande équipe. C’était pareil pour moi à Reims. J’étudie Lloris, il a une belle carrière. Il est une assurance pour son équipe. « 

Dominique Colonna et Raymond Kopa ont fait les beaux jours du football français il y a cinquante ans. A présent, c’est une nouvelle génération qui est chargée d’assurer la continuité de ce sport. Seulement, les systèmes ont changé ce que ne comprend pas Raymond Kopa :  » Aujourd’hui, on évolue en 4-4-2 alors qu’avant nous étions offensifs en jouant en 3-4-3. Le problème, c’est que désormais, on plus facile de détruire que de construire. « 
Décidément, la légende du football hexagonal, n’a pas sa langue dans sa poche.

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