Fin juillet, Kim Le Roch est devenue, à 14 ans, championne de France de roller artistique, une discipline méconnue du grand public. Portrait d’une jeune niçoise au talent déjà affirmé.
« Timide », « réservée », voilà comment décrire Kim Le Roch, lors des premiers échanges. Mais derrière ce caractère discret, se cache une jeune fille pleine de talent. Kim est une adolescente de 14 ans remplie de paradoxes. Elle rechigne à parler d’elle, de peur de paraitre prétentieuse, tout en avouant aimer raconter son histoire. N’est-ce pas le paradoxe de tout le monde, finalement ?
Née en Normandie, dans un cadre paisible, elle est issue d’une fratrie de quatre enfants, un frère et deux sœurs, dont une jumelle. Elle découvre le sport, dès le plus jeune âge, avec Vicky, sa sœur jumelle. Après un petit passage par la danse, c’est sur la glace, que les jumelles vont s’installer, avec le patinage artistique. Pourtant, ce n’était pas forcément son choix. « Au début, ça ne me plaisait pas tant que ça, mais ma sœur avait vraiment aimé. […] Puis j’ai commencé à progresser, je m’y suis vraiment intéressée. » À ses cinq ans, la famille déménage à Nice.
Une facilité au patinage et à l’école
Une fois lancée, Kim montre toute l’amplitude de son talent. Elle commence la compétition à huit ans. Si, pour cette première, elle est assurée d’être sur le podium (seulement trois participantes : NLDR), elle ne cache pas son plaisir. La jeune fille s’amuse sur la glace et oublie toutes ses peurs le temps d’un instant. « Il y a une sensation de stress lorsque l’on se place. Puis, le programme commence, il y a tout qui part, et c’est ça que j’adore dans ce sport. » Plus les jours passent, plus la jeune athlète exécute, avec une facilité déconcertante, les différents mouvements artistiques.
Outre le sport, Kim excelle aussi à l’école. Elle saute une première classe à cette période. Au total, elle en sautera trois, ce qui lui pèsera, par la suite. À neuf ans, elle retourne en Normandie pour faire du sport-études à Caen pendant deux ans. Puis, elle déménage à Paris, avant de revenir sur la Côte d’Azur. Une période compliquée, même si l’adolescente avoue avoir énormément progressé à Caen. La distance avec sa famille, et notamment sa sœur jumelle, pesait trop lourd, et cela a impacté ses performances. « Je n’avais pas les résultats attendus. Je faisais beaucoup de chutes dans les programmes en compétition. »
Un désamour du patinage, le roller en sauveur
Kim revient à Nice, et continue de patiner. Mais, petit à petit, elle perd la flamme pour son sport et décide de tout stopper, lassée par les dérives du patinage artistique. Seulement la compétition lui manque. Alors, elle se tourne vers le roller artistique, à la rentrée 2024. Une discipline peu connue (seulement 11 000 licenciés en France), mais quasi identique au patinage, si ce n’est qu’elle ne se pratique pas sur la glace, mais sur des surfaces dures et lisses comme le parquet, la résine ou le béton poli.
L’adaptation est un peu délicate, elle a perdu ses repères, et doit se battre. « Au premier entrainement, je suis arrivée, je ne patinais pas bien, je ne savais pas me retourner. J’ai tout de même réussi à faire un axel et un double axel (deux figures du patinage et du roller artistiques, NDLR), donc c’était bien (rires). » Une force mentale, qui fait l’admiration de ses proches. « Elle est très forte ! Malgré les épreuves, elle s’en est sortie toute seule », révèle sa mère. Finalement, ce que Kim apprécie par-dessus tout, c’est l’environnement familial autour de ce sport.
Le grand retour à la compétition
Elle débute les compétitions quelques semaines plus tard, comblant un grand vide en elle. Les conditions ne sont pas idéales dans ce sport, que ça soit aux entrainements ou en compétition. Malgré cela, Kim enchaine les succès, soutenue par son club d’Antibes, et ses coachs Julien et Perrine. Elle remporte une compétition à Smørum, au Danemark. Puis arrive aux championnats de France, à Reims, avec la consécration à la clé. La Niçoise termine première de la catégorie In-Line (catégorie du roller artistique : NDLR), en cadet.
Une récompense pour l’adolescente. « J’étais heureuse de monter sur ce podium et de me dire que toutes ces années-là de travail, à se réveiller tous les matins tôt, avaient payées. » Toutefois, Kim Le Roch ne compte pas s’arrêter là. « Quand je suis montée sur le podium, le monsieur qui m’a remis la médaille m’a dit : il faudra refaire la même chose l’année prochaine. Moi, dans ma tête, j’ai fait : évidemment ! »
Mais avant, grâce à cette victoire, Kim est qualifiée pour les championnats d’Europe, en septembre. « Cette année, j’aimerais atteindre le top 5. » Voilà les ambitions de la jeune sportive. Son objectif à plus long terme est de participer aux mondiaux (à partir de 16 ans : NDLR), et elle ne voudra pas y aller pour faire de la figuration.
Kim Le Roch peut paraitre timide et réservée au premier abord, mais elle est en réalité une championne déterminée et ambitieuse, avide de succès, à seulement 14 ans.