
Demain à 17 heures, l’OGC Nice se rendra au Parc des Princes avec une ambition claire : prouver qu’il a le coffre pour bousculer le Paris Saint-Germain. Porté par une série impressionnante de dix points pris sur douze possibles face à Monaco, Lyon, Rennes et Lille, le Gym aborde ce choc dans la peau d’un outsider sûr de ses forces, même si les blessures et la fatigue pèsent lourd dans les jambes comme dans les têtes.
Franck Haise ne fait pas de cinéma. Il connaît trop bien ce genre de rendez-vous pour tomber dans le piège des grandes promesses. Mais entre les lignes, son message est clair : Nice n’ira pas au Parc pour faire de la figuration. « On sait qu’on va beaucoup subir contre Paris, c’est une évidence. Mais tout dépend de la manière de subir. »
Pas question pour son équipe de reculer pendant quatre-vingt-dix minutes. Franck Haise veut des joueurs concentrés, capables de défendre intelligemment, de « sortir proprement » et d’être « dangereux dans la transition ». En clair, serrer les dents, mais aussi mordre à la moindre ouverture.
Franck Haise : « quatre matchs en dix jours, ça commence à peser »
Le coach niçois n’a pas cherché d’excuses, mais le constat est là : son groupe est à bout de souffle. « C’est notre quatrième match en dix jours. J’ai déjà sept ou huit absents… »
Le ton est posé, presque fataliste. Les visages sont fatigués, mais pas résignés. Salis Abdul Samed et Charles Vanhoutte ne se sont pas entraînés avec le groupe et devraient manquer à l’appel. Sofiane Diop, malade, reste incertain. Isaac Jansson a pris un coup contre Lille. Et le cas Jonathan Clauss, toujours flou, ne simplifie rien.
« Je n’ai pas la capacité de faire deux équipes aujourd’hui. Certains vont devoir enchaîner, d’autres rentrer. On fait avec ce qu’on a. » Derrière ce constat, il y a une inquiétude plus profonde. Franck Haise n’a pas voulu polémiquer, mais ses mots résonnent comme un avertissement : « je vois ce que vivent les joueurs depuis un an et demi. Ils ne s’arrêtent jamais. Entre les sélections, les compétitions, les matchs qui s’enchaînent… c’est très difficile à gérer. »
Un constat partagé par Ali Abdi, qui tire lui aussi la sonnette d’alarme : « tous les trois jours, on joue. Les corps fatiguent, les blessures s’enchaînent. Ce n’est pas une excuse, mais c’est devenu trop. »
Un match ou tout reste possible
Face au PSG, le coach des Aiglons ne cherche pas à faire de faux suspense. Il connaît la marche, mais refuse l’idée d’un match perdu d’avance. « On sait qu’on ne va pas dominer Paris, qu’on n’aura pas quinze occasions, mais ça n’empêche pas de faire un résultat. Le foot, c’est peut-être le seul sport où tu peux réussir même quand tu es moins fort. »
Et Paris, justement, n’est pas au mieux pour recevoir le Gym. Entre la fatigue du calendrier et la tête déjà tournée vers Munich, où l’attend le Bayern mardi en Ligue des champions, le PSG devra éviter la déconcentration.
Luis Enrique, lui, n’a pas sous-estimé son adversaire. « Il y a des choses que Nice fait comme le Bayern Munich. C’est une équipe habituée à gagner au Parc. On ne peut pas dire ça de beaucoup d’équipes. » Des mots forts, presque préventifs, qui montrent le respect du coach espagnol pour le travail de Franck Haise et la rigueur niçoise.
Le souvenir du Parc
Dans le vestiaire niçois, un souvenir plane encore : le 1-3 d’avril dernier au Parc. « C’était un match particulier, on avait tout bien fait, se souvient Abdi. On avait su gérer les temps faibles, être efficaces… J’espère que demain, ce sera pareil. »
Mais le défenseur reste prudent : « Paris, c’est toujours un match à part. Il faut être concentré tout le temps. Ils peuvent marquer à n’importe quelle seconde. »
Sur son côté gauche, le piston gauche retrouvera sans doute Achraf Hakimi. Le duel s’annonce corsé, mais le Niçois balaie l’idée de pression : « Franchement, je ne regarde pas qui est devant moi. Hakimi, c’est un grand joueur, mais sur le terrain, on verra qui est le meilleur. »
Un Gym discipliné
Ce Nice version 2025-2026 n’est peut-être pas le plus spectaculaire, mais il a une âme. Solide, généreux, accrocheur, il sait souffrir ensemble et marquer dans ses temps forts. Sur les quatre dernière rencontres, le Gym a pris 10 points sur 12 possibles (Monaco, Lyon, Rennes, Lille).
Le message est clair : pas d’arrogance, mais une vraie fierté retrouvée. Dans un Parc des Princes où Paris aura un œil sur Munich, Nice compte bien jouer sa carte à fond. Franck Haise l’a répété à ses joueurs : il faut de la lucidité, de l’énergie et un brin d’audace. Le reste, le football peut s’en charger.