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Franck Haise : « je reste pour l’humain »

Franck Haise a décidé de rester à la tête de l’OGC Nice. L’entraîneur a confirmé sa position dans un entretien accordé à L’Équipe, en marge d’un entraînement repoussé de plusieurs heures. Il assure pourtant avoir été tout proche d’un départ après la nuit agitée vécue au centre d’entraînement dimanche.

La crise sportive et les incidents survenus dimanche ont fragilisé le club. La scène avait duré près de trois quarts d’heure. Les joueurs avaient été confrontés à un groupe hostile qui avait encerclé le car. Le directeur sportif Florian Maurice avait été « très chahuté ». Les joueurs avaient été « insultés, secoués, bousculés ». Terem Moffi et Jérémie Boga ont porté plainte et devraient quitter le club cet hiver. La direction a condamné les débordements qui ont marqué le vestiaire dont l’atmosphère reste tendue.

Dans ce contexte, Franck Haise a longuement hésité à poursuivre. Il l’explique en des termes forts dans un entretien au journal L’Équipe: « j’ai vraiment pensé à rompre mon engagement avec le club. Plus que penser, même. Mais je reste pour l’humain. Cette nuit, je ne dormais pas et je me suis dit que je ne pouvais pas lâcher. On doit assumer le défi que représente la situation, et je suis sûr de vouloir me battre« , affirme-t-il. Il ajoute : « j’étais prêt à partir, mes dirigeants le savaient. L’épisode de dimanche soir a été la goutte d’eau, une de plus. Je me suis demandé ce qu’on avait fait pour vivre des choses comme ça. Je veux bien qu’on manifeste son mécontentement, mais il y a des manières de le faire : avec des banderoles, des sifflets, des grèves des chants… Mais là, c’est quoi la prochaine étape? Je ne serais pas parti pour des raisons sportives. »

Ses mots traduisent un profond malaise. Ils rappellent aussi que la situation dépasse le cadre sportif. La violence, les insultes et la pression du public ont pesé sur son jugement. L’entraîneur de l’OGC Nice a affirmer comme depuis le début vouloir continuer à encadrer un groupe qu’il sait atteint, mais qu’il affirme vouloir soutenir malgré les difficultés du moment.

Franck Haise avait déjà exprimé des doutes dans les jours précédents. Après la défaite en Ligue Europa à Porto, il avait envisagé de quitter son poste. Il s’était finalement repris, espérant une réaction de son équipe. Son maintien apparaît aujourd’hui comme un choix fragile mais assumé.

Franck Haise adresse des messages directs à sa direction

L’autre point marquant de l’entretien réside dans sa critique de la structure dirigeante. Franck Haise déplore un manque de soutien et de communication. Il dit ne pas avoir été contacté après les incidents : « je n’ai pas eu l’actionnaire, ni le responsable de l’actionnaire depuis dimanche soir, et c’est moi qui ai appelé le président lundi en fin de journée parce que je n’arrivais pas à avoir de nouvelles de Florian Maurice. Il poursuit : j’assume mes responsabilités en restant l’entraîneur. Ah ben voilà, Jean-Claude Blanc vient de m’écrire, on est mercredi matin… Je reste pour que chacun assume ses responsabilités. »

Ces déclarations mettent en lumière une fracture interne remontant à plusieurs mois. Elles montrent un entraîneur isolé au moment où ses joueurs et son staff traversent un épisode difficile. Franck Haise indique avoir dû prendre les devants pour obtenir des informations. Il souhaite que chacun prenne conscience de ses propres missions.

L’entraînement du jour, prévu à 10h30, a finalement commencé avec plusieurs heures de retard. Joueurs, staff et dirigeants étaient réunis dans le vestiaire. Le président Fabrice Bocquet, Jean-Claude Blanc et Florian Maurice étaient présents. Le groupe a longuement échangé. Ce moment prolonge les tensions internes observées depuis la nuit de dimanche.

En décidant de rester, Franck Haise veut maintenir un cadre. Il souhaite un engagement total de toutes les composantes du club. Son message vise autant ses joueurs que sa direction. Il insiste sur la nécessité de tenir, de rétablir du calme et de protéger le groupe.

Les prochaines semaines seront déterminantes. La crise sportive se double désormais d’un trouble institutionnel profond. Le maintien de du technicien ne suffira pas à dissiper la défiance vis à vis des supporters du Gym. Le club devra répondre aux plaintes, aux inquiétudes et à la perte de confiance. Le terrain, lui, n’a pas encore livré de signe de redressement. Franck Haise et son staff devront composer avec un groupe secoué, des joueurs blessés et un environnement hostile. Il dit vouloir « se battre ». Le défi sera important. Premier élément de réponse dimanche avec la réception d’Angers à 15 heures.

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