L’OGC Nice a mis fin à la mission de Franck Haise à la tête de l’équipe première. Le club azuréen a confié les commandes sportives à Claude Puel jusqu’à la fin de la saison. Cette décision est intervenue dans un contexte de crise sportive et institutionnelle.
Le changement d’entraîneur a été rapidement officialisé après l’annonce du départ de Franck Haise hier. Un départ décidé d’un commun accord avec le club alors que ça fait plusieurs semaines que le doute était présent. Cette décision a également concerné l’encadrement technique. Les adjoints, Lilian Nalis et Johann Ramaré ont quitté le club dans le même temps. Comme attendu c’est bien Claude Puel qui fait son retour sur le banc de l’OGC Nice.
Franck Haise a pris la parole pour expliquer les raisons de cette fin de collaboration : « en accord avec le président Rivère et compte tenu de la situation sportive, nous avons choisi de mettre fin à mon mandat d’entraîneur de l’OGC Nice, et ceux de mes adjoints Lilian Nalis et Johann Ramaré. » Le technicien a ensuite adressé un message à l’ensemble de l’environnement niçois. « Je tiens à remercier toutes les personnes qui œuvrent chaque jour pour le club et souhaite au Gym, à ses supporters et à tout son environnement de renouer rapidement avec une dynamique sportive positive. »
Cette séparation est intervenue après une période marquée par une série de résultats négatifs. L’équipe niçoise est restée sur neuf défaites consécutives toutes compétitions confondues, avant une victoire face à Saint-Étienne en Coupe de France. En championnat, la formation azuréenne occupe la treizième place de Ligue 1.
Un retour assumé pour une mission ciblée
Face à cette situation sportive jugée préoccupante, la direction niçoise a fait le choix d’un visage connu. Claude Puel (64 ans) a été nommé entraîneur de l’équipe première jusqu’à la fin de la saison. Le technicien a retrouvé le banc du Gym après un premier passage entre 2012 et 2016 ponctué par 69 victoires pour 66 défaites et 34 matches nuls.
Ce retour s’est inscrit dans un contexte de crise dépassant le strict cadre du terrain. Les Aiglons, en difficulté sportive, ont cherché à stabiliser la situation à court terme. Le contrat proposé porte sur six mois, avec un objectif clairement identifié : assurer le maintien en Ligue 1.
Jean-Pierre Rivère, redevenu président de l’OGC Nice quelques jours auparavant, a détaillé la décision : « on est arrivé à la conclusion qu’il faut que le chemin s’arrête avec Franck Haise. Ça s’est fait de façon humaine, très franche et dans l’intérêt du club. Il y a ensuite eu plusieurs jours de négociation avec son agent. »
Le dirigeant a également expliqué le choix de Claude Puel : « en une journée et demie, on s’est demandé qui pouvait être le bon interlocuteur. J’ai donc appelé Claude. J’ai trouvé quelqu’un qui a été rapide dans sa réflexion et qui a fait beaucoup d’efforts sur plusieurs sujets. Ce challenge n’est simple pour personne et le timing était serré. Il est l’entraîneur parfait pour ce genre de challenge, celui qu’il faut pour cette mission du maintien. »
Dans le même temps, le staff technique a été ajusté. Julien Sablé a intégré l’encadrement en tant qu’entraîneur adjoint. Cette arrivée a complété une structure déjà composée de Cédric Varrault et de Stéphane Cassard.
Claude Puel a justifié la durée limitée de son engagement : « je n’ai pas manqué de sollicitations mais je n’étais pas en manque. Pourquoi [signer seulement] six mois ? Car on est là pour une mission. J’aurais pu essayer de glaner une année de plus, mais je ne sais pas si je voudrais continuer. J’ai atteint une certaine liberté, je fais les choses par passion pas pour les années de contrat et les salaires qui vont avec. »
Passé commun et climat sous tension
Ce retour sur la Côte d’Azur n’a pas été anodin. Le précédent passage de Claude Puel de 2012 à 2016 à Nice s’est terminé dans un contexte tendu, malgré deux quatrièmes places obtenues en Ligue 1. Des désaccords avaient alors opposé l’entraîneur et la direction du club.
Claude Puel est revenu sur cette période : « on a eu quelques petits accrochages qui peuvent arriver en famille. Quand je suis parti du club, j’avais besoin de souffler car ça avait été très costaud ces quatre ans, avec beaucoup de travail, j’avais en charge tout le sportif du club. J’étais fatigué, c’était la première des raisons. On s’est recroisés à Monaco il y a quelques mois, on a parlé pendant un moment. Il y a du respect. Ça n’empêche pas qu’il y ait des tensions comme dans n’importe quel couple. »
Une version confirmée par Jean-Pierre Rivère : « si on est là aujourd’hui, c’est qu’il n’y pas d’histoire, sinon on ne se lance pas dans une aventure pareille. Quand on s’est appelés ces dernières heures, ça a été une évidence pour nous. Se recroiser à Monaco nous a permis d’éclaircir le passé. »
Sur le plan extra-sportif, le club a également traversé une période de tensions. Fin novembre, des incidents ont éclaté lors du retour du bus à après le match contre Lorient. Des supporters s’en sont à des joueurs, au staff et à la direction. Plusieurs plaintes ont été déposées. Une enquête judiciaire a été ouverte pour « violences aggravées, participation à un groupement préparant des violences ou dégradations et non-empêchement d’un délit contre l’intégrité corporelle. » Terem Moffi et Jérémie Boga tout comme Farbrice Bocquet, l’ex président ont figuré parmi les personnes concernées.
Claude Puel a insisté sur la nécessité de recréer un climat collectif : « je sais que les supporters sont très exigeants et qu’ils peuvent le manifester durement. On peut croire que les joueurs ne donnent pas tout, ne mouillent pas assez le maillot. Mais pour moi ça n’existe pas. C’est seulement qu’ils ont perdu de la confiance et une certaine légèreté, ils sont lourds dans leur expression, dans leur physique. Il faut être derrière eux. On a besoin de cohésion. »
La situation sportive reste très fragile. L’effectif a été réduit, entre les blessures et départs à la CAN. « Éloignons-nous d’abord de la zone dangereuse. On compte 19 joueurs cet après-midi à l’entraînement, dont sept jeunes. Il faudra trouver les solutions. »
La réception de Strasbourg, programmée ce samedi 3 janvier à 19 heures, va constituer la première échéance de cette nouvelle ère, après la série noire qu’à connu le Gym ces dernières semaines en championnat.
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