MotoGP : un week-end contrasté pour Fabio Quartararo et Johann Zarco au Grand Prix d’Allemagne

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Johann Zarco et Fabio Quartararo ont vécu un Grand Prix d’Allemagne en deux temps. Le premier a vu ses espoirs s’éteindre malgré de bonnes qualifications. Le second a arraché un podium en sprint avant d’exprimer sa lassitude en course. Le week-end a confirmé les limites des machines des Maralpins dans des conditions mixtes.

Les qualifications de ce nouveau week-end en MotoGP avaient pourtant lancé les espoirs tricolores sur une bonne dynamique. Sur un circuit du Sachsenring humide et exigeant, Johann Zarco s’était hissé en première ligne, deuxième temps derrière Marc Marquez. Fabio Quartararo s’élançait septième, dans une position moins favorable, mais non sans ambition.

Le sprint du samedi s’est joué sur quinze tours piégeux, sur une piste encore détrempée. Fabio Quartararo, sans trop y croire lui-même, a tiré profit des conditions pour monter sur le podium. Un départ agressif lui a permis de remonter quatre positions dès les deux premiers virages. Il a ensuite contenu ses poursuivants avec régularité jusqu’au drapeau à damier. « Je ne pensais pas avoir ce genre de rythme, mais en tout cas, ça fait du bien, a-t-il confié à Canal+, souriant. J’ai réussi à partir super fort et à maintenir le rythme, donc [je suis] assez content. »

Ce podium, acquis dans des conditions pluvieuses, contraste fortement avec ses performances sur le sec. Le Français a lui-même pointé la différence de comportement de sa moto selon les conditions : « sur le sec, c’est quelque chose qu’on n’arrive pas du tout à faire […] Il faut qu’on arrive à le gérer. »

De son côté, Johann Zarco avait tout pour réussir un beau sprint. Deuxième sur la grille, il avait opté pour un pneu arrière medium. Un choix déjà payant en qualifications. Mais cette fois, le pari n’a pas fonctionné. Le pneu n’a jamais atteint la température idéale. Résultat : une moto instable et une septième place décevante. « Il y avait tout pour que ça fonctionne pareil, voire mieux, et le pneu a moins bien fonctionné », a-t-il reconnu après l’épreuve.

Zarco, agacé, a vite accepté la réalité technique, tout en gardant en tête les points récupérés. Mais cette course était pour lui une occasion manquée. Il espérait mieux, surtout dans des conditions qui, d’ordinaire, l’avantageaient.

Le dimanche tourne à la désillusion

Le lendemain, la course principale sur 30 tours a confirmé que les résultats du sprint ne dessinaient pas une tendance durable. Fabio Quartararo, bien que terminant à la quatrième place, a quitté la piste amer et frustré. Il s’était battu, remontant après un départ compliqué, mais sans jamais ressentir la moindre maîtrise de sa Yamaha. « Je n’ai eu aucune sensation du premier au dernier tour. […] On travaille mais il n’y a aucun résultat donc c’est très difficile », a-t-il lancé au micro de Canal+.

Selon lui, les problèmes sont multiples : manque d’adhérence, de puissance, d’aérodynamique, et une électronique peu fiable dans des conditions changeantes. Il a même évoqué un sentiment de lassitude face aux constats répétés chaque week-end. « C’est fatigant de toujours répéter les mêmes choses […] Les commentaires sont exactement les mêmes, et on n’arrive pas à trouver ce petit plus. »

Pour le Niçois, l’équipe Yamaha semble piétiner. Les réglages ponctuels ne suffisent plus à compenser les lacunes structurelles. Et si les résultats en qualifications restent corrects, la moto ne tient pas la distance en course.

Chez Honda, Johann Zarco a lui aussi terminé son week-end sur une note amère. Après un bon départ, il était dans le bon rythme et visait une sixième place. Mais une chute l’a privé de tout point. Encore une fois, un problème de température de pneu a gâché ses efforts. L’avant ne chauffait pas. Résultat : la moto s’est couchée dans un virage pourtant abordé avec prudence. « Quand on regarde, le pneu était monté à moins de 70 degrés à l’avant […] Ce n’est pas de chance », a-t-il analysé après la course.

Très habille en stratégie de course, le Cannois a évoqué un scénario qu’il aurait pu éviter, peut-être, en se replaçant derrière un autre pilote. Il visait son compatriote, qu’il aurait pu suivre pour faire monter la pression. Mais il avait tenté d’attaquer, et le risque ne s’est pas avéré payant puisqu’il a fini par chuter. « La sixième place était sous contrôle », a-t-il regretté.

Le seul point positif, pour lui, est l’absence de pénalité. Il craignait un double long lap pour avoir chuté sous drapeau jaune, ce qui l’aurait pénalisé pour le prochain Grand Prix. Mais le drapeau était repassé au vert au moment de sa chute. Il pourra donc repartir à Brno sans handicap.

Prochaine étape : Brno

Le championnat se poursuit la semaine prochaine avec le Grand Prix de Tchéquie. Johann Zarco garde une certaine confiance. Il apprécie le tracé de Brno, notamment depuis son nouveau revêtement, et espère y trouver de meilleures sensations. « C’est un beau circuit, maintenant à voir à quel point je peux mener la Honda sur ce tracé », a-t-il conclu.

Fabio Quartararo, de son côté, s’engage dans une course contre le temps et contre la stagnation technique. Il attend toujours une réponse concrète de Yamaha, et les progrès se font attendre. L’exaspération grandit, même si le pilote reste combatif. Il continue d’affirmer qu’il fera tout pour remonter, mais il attend désormais des signes forts de la part de son équipe.

En Allemagne, les deux Français ont rappelé qu’ils pouvaient encore viser le haut de tableau. Mais leurs motos, elles, peinent à suivre.

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