Jeux vidéo, la plateforme valbonnaise Curry.gg veut démocratiser le secteur

Derniers Articles

Curry.gg, le programme de jeux vidéo valbonnais, tente de révolutionner les règles de l’esport*. Pour faciliter l’accès et promouvoir la démocratisation du secteur, le projet est confronté à des défis importants dans un domaine encore contrôlé par les éditeurs et les développeurs.

Pour tourner la page et rendre le secteur du jeu vidéo plus accessible, la plateforme Curry.gg ne cache pas ses ambitions. Créé en janvier 2025 à Valbonne, le projet a été lancé par Gaëtan Albert, président de la société Erisia, spécialisée dans l’édition de jeux vidéo en France et à l’international, et Juliette Martin, directrice de l’entreprise. Les deux passionnés ambitionnent d’accroître la visibilité de *l’esport à l’échelle locale à internationale.

Parmi les problèmes rencontrés dans le secteur, la directrice dénonce le fonctionnement des parties : « si ça n’a lieu que dans le système de matchmaking prévu (processus par lequel les joueurs sont regroupés dans des parties pour des affrontements en ligne, ndlr) par l’éditeur ou le développeur de jeu, cela correspond à leurs attentes, basées sur le niveau ou la technique et non sur un style de jeu. » Certains, joués à la première personne, tels que Call of Duty, Fortnite ou Apex Legends, utilisent le système controversé de matchmaking fondé sur les compétences (SBMM), qui vous fait jouer avec des joueurs de votre niveau. 

Rendre plus lisible les profils des joueurs, des équipes et des structures

Afin de mieux se repérer, en fonction de diverses caractéristiques, les joueurs peuvent rédiger leur CV pour retracer un profil plus précis. Les documents téléchargeables présentent les détails du parcours, y compris les tournois IRL (dans la vraie vie, ndlr). « Nous proposons de mettre en relation des joueurs et des équipes avec les compétences les plus claires et standardisées possibles. Tout le monde doit savoir quel est le type de personne en face et à laquelle elle pourra matcher (être en adéquation ou en harmonie avec quelque chose ou quelqu’un, ndlr) », explicite Juliette Martin. L’idée, selon la cofondatrice de Erisia, est de s’adresser à un large éventail de personnes, de rendre inclusif un système encore opaque, par la coopération et la transparence.

Les statistiques accessibles à tous, qui varient selon les genres, incluent le nombre de ressources, le score des derniers matchs, le nombre de décès… L’éditeur, rappelle la co-fondatrice, peut réinitialiser les statistiques par le changement de saisons. Nonobstant, sur Curry.gg, les CV ne sont pas dans les mains des patrons des entreprises du secteur, ce qui permet de sauvegarder les données des profils. 

« Un profil peut être multigaming et avoir plusieurs CV. Si je suis un joueur compétitif, mes statistiques démontrent mes performances sur Rocket League (un jeu de football joué avec des voitures, ndlr), Valorant, etc. Pour peu que cela soit sûr différents jeux, tous pourront voir mes données », analyse-t-elle. Le projet n’est pas nouveau, Gaëtan Albert a déjà été confronté auparavant sur Counter Strike (jeu de tir à la première personne) au système de matchmaking traditionnel contrôlé par l’éditeur de jeu vidéo. « Ce système général donne plutôt lieu à des environnements toxiques et qui n’est pas propice à un terreau (environnement) ambitieux. Nous avons fait face à ces discours sur Valorant, Counter-Strike : Global Offensive et League of Legend », ajoute-t-elle. 

S’implanter à Valbonne, un choix naturel

Originaire des Alpes-Maritimes, Juliette Martin a grandi et fait ses études entre Cannes et Juan-les-Pins, contrairement à son confrère, Gaëtan Albert, qui provient de la région parisienne. Leur choix s’est fait, selon elle, à Valbonne, « ne serait-ce que pour la culture de l’entreprise. »

La limite de la démocratisation 

Malgré les volontés claires de la société, une montagne de défi leur fait face. Les mains mises par les éditeurs et les développeurs limitent les avancées possibles. « Ce serait fou que l’inventeur du foot dise, je dirige l’entièreté du sport à partir de maintenant. Pourtant, c’est exactement ce à quoi l’on a affaire dans les jeux vidéo », a-t-elle alerté. Connue pour ses tournois internationaux, Riot Games, entreprise américaine, produit le jeu League of Legend et définit la communication, la scène compétitive… Selon la directrice générale, les joueurs dénoncent la gestion de l’environnement de la multinationale qui ne tient qu’à ses avantages propres. Leurs différences, leurs rapports au secteur : « nous, intermédiaires, voulons servir les intérêts des joueurs et des équipes », assure-t-elle. 

Ces créateurs de contenu qui ont déjà travaillé avec Curry.gg

Selon notre source, certains créateurs de contenus ont déjà travaillé avec eux. Faisons le point sur qui sont-ils. Tout d’abord, il y a Lilian Cinoche, un tiktokeur, qui a sorti un livre pour apprendre l’anglais « sans prise de tête ». Ensuite, Sanjay, influenceur et coach, donne des conseils pour s’améliorer sur Valorant, jeu du géant américain Riot Games. « Le raccourci immortal », programme payant du jeune influenceur, coûte 29 dollars par mois pour progresser en solo.

Puis, Coach Rogue, professionnel de League of Legend (propriété du même éditeur, ndlr) et coach, propose sur son site des sessions d’entrainement interactif à 60 euros de l’heure. Sur Twitch et YouTube, le vidéaste américain Zaboutine fait de la « pédagogie pour mieux comprendre League of Legends » depuis plus de trois ans. D’autres noms travaillent ou ont travaillé avec le projet, c’est le cas de Wild11, de RiftGuides, d’EncoreLol, ou encore de Rooney, un Canadien, joueur de Valorant.

*L’esport, ou sport électronique en français, fait référence à des compétitions de jeux vidéo se déroulant en réseau local sur des consoles, des ordinateurs et des téléphones.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages