
Deux jours après la fin de la saison, le MotoGP a repris la piste à Valence. Les essais ont lancé le développement des machines 2026. Fabio Quartararo et Johann Zarco ont travaillé sans chercher le chrono. Yamaha entre dans une phase charnière. Honda avance par petites touches.
Les tests officiels du MotoGP se sont tenus mardi sur le circuit Ricardo-Tormo de Valence. Ils ont débuté deux jours seulement après le Grand Prix de Valence, qui a clôturé la saison 2025. La séance n’a réellement commencé qu’en début d’après-midi. Les orages de la veille avaient laissé la piste trop humide. Les premiers tours ont attendu le retour du soleil et une température d’asphalte suffisante.
Lorsque les motos sont sorties des garages, les équipes ont enchaîné les runs. La plupart des pilotes ont roulé une cinquantaine de tours. Le travail a pris une dimension particulière. Les écarts sont restés faibles. Moins d’une seconde séparait le premier du 17e. Dans ce contexte, Fabio Quartararo a terminé 15e. Il pointait à 0’’554 du meilleur temps signé par Augusto Fernández. Johann Zarco a conclu cette journée de test juste devant le Niçois à la 13e, à 0’’521.
Massimo Meregalli : « on avait énormément de travail »
Les regards se sont tournés vers Yamaha. La marque japonaise testait son nouveau moteur V4 mais loin de sa configuration finale. Le constructeur manquait encore de pièces de châssis. Si l’électronique évoluait, les regards étaient tournés vers le nouveau moteur dont l’équipe aurait réduit volontairement la puissance pour ne pas montrer les évolutions aux autres équipes. L’objectif est de comprendre les réactions de la M1. Les ingénieurs veulent tracer une direction avant les tests de Sepang, programmés début février.
Massimo Meregalli, manager Yamaha, a rappelé la stratégie du jour. « Vous pouvez imaginer qu’on avait énormément de travail aujourd’hui car il n’y avait pas beaucoup de temps. On a dit aux pilotes que, plus que la performance, on voulait obtenir des informations. On connaît le niveau de la moto, il ne s’agissait pas de faire des tours rapides. » La situation fixe un cadre clair. Yamaha ne cherche pas le chrono. Le travail porte sur l’analyse.
Fabio Quartararo garde une position prudente. Le pilote doit composer avec une machine en phase de transition. Il a livré un bilan détaillé. « Avant tout, il faut trouver les réglages de base. Le but n’était pas de trouver quelque chose de mieux qu’à Misano mais on a travaillé pour établir une base, pour trouver des sensations sur l’avant. Rien de vraiment important pour le moment, je dirais. »
Le Français a multiplié les runs. « Il est trop tôt pour dire si je suis content ou pas. On a réussi à faire beaucoup, beaucoup de tours. On a passé beaucoup de temps à changer beaucoup de choses dans les réglages, parce qu’il nous manque clairement notre point fort, les sensations sur l’avant. »
Son discours décrit un besoin évident : retrouver un train avant stable. « En quelques mots, on avait un train avant qui était très bon. Aujourd’hui, on ne l’a pas. » Le manque de grip et la gestion de la puissance complètent les points soulevés. Yamaha veut définir des bases solides avant d’ajuster le reste. Fabio Quartararo rappelle aussi que le moteur V4 est doux, différent à conduire, et encore loin du niveau recherché.
Il n’exclut pas de rouler à Sepang avec le quatre cylindres en ligne, mais uniquement pour établir quelques comparaisons. « On ne va pas rouler beaucoup [avec], on ne va faire que quelques tours. » L’objectif principal reste le développement du V4.
Johann Zarco : « Je n’ai pas cherché à rouler plus vite »
Côté Honda, Johann Zarco a vécu une journée productive. Il disposait d’une nouvelle version de sa Honda LCR. Ses impressions sont mesurées. « Cette nouvelle moto, j’avais fait un run à Barcelone au mois de septembre, et en effet elle fonctionne plutôt bien. Elle a un équilibre un poil différent. Je pense qu’il y a moyen de la régler correctement pour augmenter les performances. »
Le Cannois a privilégié les essais de réglages. « Je n’ai pas cherché à rouler plus vite aujourd’hui parce que c’étaient beaucoup de runs pour essayer des choses, des changements qui sont longs à faire sur la moto. » Le travail se concentre sur l’analyse des données. Honda vise une progression contrôlée. Joahnn Zarco confirme que le grip semble meilleur dans certaines zones du circuit.
Il insiste toutefois sur la continuité technique de la marque. « L’ADN de Honda reste tout le temps le même. On progresse mais il n’y a jamais de révolution. » Le pilote veut comprendre comment exploiter ce grip pour améliorer son pilotage.
La journée de tests à Valence marque une étape classique mais importante. Les équipes lancent leur programme 2026. Les temps au tour restent secondaires. L’essentiel est de préparer les évolutions hivernales. Yamaha doit construire une base forte. Honda ajuste son châssis. Johann Zarco et Fabio Quartararo avancent avec prudence. Les réponses viendront début février 2026 pour les prochains test avant l’ouverture d’une nouvelle saison !