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20 avril 2024

Un réseau de proxénétisme aggravé démantelé sur Internet

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Une enquête de police sur un site Internet d’escorting, a débuté en janvier 2008 à Clermont-Ferrand. Le but : prouver les soupçons de proxénétisme qui pesaient sur le site en question. Elle a abouti mercredi 1er juillet par la décision de fermer le site. Hors malgré la décision de justice et d’après nos recherches, il est toujours librement accessible y compris par les mineurs.
A Nice, c’est par la voix d’une politique que l’affaire fait grand bruit. Muriel Marland-Militello, Député des Alpes-Maritimes et Adjoint au Maire de Nice, se « réjouit » de la fermeture d’un tel site. Selon elle, « Internet ne doit pas être mis au service de la dégradation de la dignité des personnes ! »

Un an et demi d’enquête

Le 23 juin 2009, plusieurs français ont été arrêtés par la police à Evry (Essonne) dont deux chefs français. Parmi eux un homme de 44 ans, connu pour être « un accro du sexe », et un jeune webmaster de 19 ans, créateur de nombreux sites personnels pour les escortes. Tous ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé, traite des êtres humains et association de malfaiteurs ».
Le même jour, quatre personnes ont été arrêtées puis écrouées à Bratislava en Slovaquie. C’est là-bas que se trouvait le serveur et donc le cœur du réseau. Ils seront extradés vers la France pour y être jugés.
A Bratislava, une société-écran de publicité regroupait 37 sites d’escorting. Objectif : récolter l’argent des filles et le reverser à un homme vivant en Suisse. Agé de 35 ans et semble-t-il à la tête du réseau, le chef présumé n’a pas encore été interrogé par la police.

En quoi le site était-il illégal ?

Dès la page d’accueil, le site d’annonces pour escortes déclare être « […] un site d’information et de publicité [qui] n’a aucune connexion ou lien avec quelques sites que ce soient ou individus mentionnés ». Selon eux, cette plateforme n’est qu’un « espace de publicité, nous ne sommes pas une agence d’escorte, ni même dans l’escorting ou le business de la prostitution. Nous ne prenons aucune responsabilité dans le contenu ou les actions de tierces parties (sites web ou individus) sur lesquels vous auriez des informations telles que les emails ou les contacts téléphoniques. »

Mais c’est sur cette même page que l’on voit le contraire de cette affirmation. Le site propose un large choix d’escort-girls. Le visiteur voit défiler les photos parfois pornographiques et outrageantes. De plus, selon la loi, l’internaute devrait être prévenu du caractère pornographique avant l’entrée dans le site. L’accès devrait être réservé aux plus de 18 ans.

Comme une « boutique » en ligne

Pour le site, il existe deux sortes d’escortes : les indépendantes et les « filles d’Agence ».
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Certaines sont dites « en tour ». Les escortes tournent dans différents pays : Italie, Espagne, Angleterre, Suisse et Etats-Unis, et différentes villes, pour aller à la rencontre de leurs clients. Les clients ont le choix entre les filles qui se déplacent et celles qui reçoivent. En un clic la « réservation » est faite.
Les filles voulant se faire référencer sur le site d’escorting doivent débourser 200 à 900 euros de droit d’inscription par mois. Une rubrique propose aux internautes d’évaluer les escortes selon leur apparence et la qualité de leurs services.
Un forum est également disponible et libre d’accès pour les non-inscrits. Des clients y racontent leurs expériences, donnent des conseils aux autres clients et se posent des questions sans aucune retenue. Parfois, les escort-girls se font insulter ou férocement critiquer. Les proxénètes y sont appelés les « mafieux », les clients s’appellent entres eux « punters ».

Le masque tombe

Alors que les gérants ne semblent admettre aucune faute, les « mentions légales », au bas de la page d’accueil, révèlent un visage plus sombre : « Bienvenue dans, le plus grand annuaire d’annonces de rencontres d’Escorts girl /boys/ trans en France et en Europe. Vous trouverez des Escort à Paris Toulouse Lyon Marseille et toutes les grandes villes de France où vous pourrez faire une rencontre sexe entre adultes consentants. Vous pourrez aussi prendre connaissance des appréciations sur les Escort girl rencontrées par les autres membres, et aussi le tchat pour voir en direct via la webcam l’Escort girl de votre choix avant de la rencontrer. Pour une rencontre furtive d’une Escort girl après le bureau, [nom du site] est le site où vous pourrez revenir plusieurs fois par jour pour voir les nouvelles girls inscrites près de chez vous […]. Si vous rencontrez ou voyez une annonce d’escort qui ne correspond pas à la réalité, n’hésitez pas nous contacter, nous ferons notre possible pour n’avoir que des vraies annonces pour faire de vraies rencontres ».

Ce site est entre les mains de la justice, mais la cyber criminalité demeure dans un espace en constante évolution. Mais le virtuel est-il réellement pire que le réel ?

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