
Le syndicat Force Ouvrière des services de santé des Alpes-Maritimes souhaite la reconduction en 2026 de la prime d’installation destinée aux professionnels de santé exerçant dans les vallées. Ce dispositif vise à soutenir le recrutement dans les hôpitaux de proximité et les EHPAD, alors que les établissements restent confrontés à des difficultés persistantes.
Le dispositif de prime d’installation accompagne les établissements sociaux et médico-sociaux confrontés à des tensions durables de recrutement. Ces structures accueillent des personnes âgées, des personnes en situation de handicap ou des enfants en danger. Une charte du département des Alpes-Maritimes datant de 2023 stipulait que « les établissements sociaux et médico-sociaux ESMS relevant de la compétence du Département se trouvent de plus en plus en difficulté pour recruter des personnels qualifiés. »
Le constat n’est pas nouveau. La crise sanitaire a renforcé ces tensions. Les établissements du haut et moyen pays sont particulièrement concernés, en raison de l’éloignement des centres urbains. Les intempéries d’octobre 2020 ont aggravé la situation pour plusieurs sites. Le département des Alpes-Maritimes a donc déployé à l’époque différents outils d’accompagnement. Les actions ont porté sur des renforts en personnel, la lutte contre l’isolement ou encore la mobilisation du réseau de bénévoles.
Face à la persistance des difficultés, le département a créé dès 2020 un fonds d’urgence de 200 000 euros pour verser une prime d’installation de 5 000 euros. Celle-ci a été reconduite pour 2022, puis élargie en 2023 aux aides médico-psychologiques et aux accompagnants éducatifs et sociaux. Le règlement indique que cette prime vise les médecins, les infirmiers, les aides-soignants, les AMP et les AES recrutés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023.
Dans ce contexte, selon le syndicat FO des Alpes-Maritimes, il apparaît nécessaire de pérenniser ce soutien : « il nous semble essentiel que ce dispositif soit renouvelé pour l’année 2026, afin de soutenir le recrutement de personnel dans nos hôpitaux de proximité et dans nos EHPAD. » Ce dernier ajoute que ces structures « ne sont pas seulement des lieux de soins, mais de véritables lieux de vie pour nos aînés, au cœur de nos villages. » Selon lui, ce dispositif est crucial pour renforcer l’attractivité des métiers et favoriser la fidélisation des professionnels.
Un dispositif encadré pour garantir l’engagement du salarié
La prime était accordée sous conditions : le bénéficiaire devait être diplômé et son recrutement ne devait pas faire suite à une démission du même établissement dans les six mois précédents. Après un mois d’essai concluant, il devait s’engager sur un contrat d’au moins 18 mois. Ces conditions figuraient dans le règlement : « après une période d’essai satisfaisante de un mois, le bénéficiaire devra s’engager sur un contrat de travail d’au moins 18 mois. »
Les établissements concernés devaient relever de la compétence départementale, être publics ou associatifs, et situés dans la zone Montagne définie par les arrêtés en vigueur. La prime faisait l’objet d’une convention tripartite signée entre le salarié, l’établissement et le département. Le versement s’effectuait à l’établissement, qui le reversait intégralement au salarié. Les conditions de remboursement étaient également strictes. En cas de démission ou de faute grave, le salarié était dans l’obligation de rembourser la totalité de la prime. Des remboursements partiels pouvaient être envisagés en cas d’absences longues.
Le dispositif incluait aussi des obligations de suivi. L’établissement informait le département de tout événement pouvant modifier les conditions d’attribution, ce qui lui permettait de participer à l’évaluation du dispositif.
Cette prime demeurait un outil incitatif. Elle était une sorte de levier pour stabiliser les équipes, réduire les vacances de postes et garantir la continuité des accompagnements. FO précise que cette mesure contribuait à « une meilleure prise en charge des personnes âgées dans un cadre humain et bienveillant. » Dans les vallées, la présence de professionnels qualifiés conditionne l’accès aux soins et le maintien d’un service public de proximité.
La reconduction de cette prime en 2026 constituerait donc une réponse aux besoins des établissements ruraux. Elle s’inscrirait dans la continuité des actions entreprises depuis 2020 pour soutenir des structures essentielles à la vie locale.
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