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15 mai 2024

Journée mondiale du diabète

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L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré le 14 novembre comme journée mondiale du diabète. A cette occasion, la Maison du diabète de Nice a accepté de nous en dire plus sur cette maladie et leurs missions.


«Cette journée est importante, plus ou moins selon le pays. Elle permet de sensibiliser les gens, une fois par an. Elle est mondialement connue. Des pays se sont réunis à St Vincent, une petite ville d’Aoste, pour une convention en 89. On a demandé que les gouvernements mettent tout en œuvre pour diminuer de 50% les complications oculaires, de 30% les complications rénales. Très peu l’ont mis en place. C’est toujours une question d’argent. »

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Qu’est-ce que la Maison du diabète ?

La Maison du diabète de Nice fait des dépistages, de la prévention, de l’éducation et informe sur le diabète de type 2 surtout. Elle est en partenariat avec des infirmières libérales. Une sophrologue intervient, car le stress contribue à augmenter la glycémie. Une coach sportive propose des séances de sport.
Les bénévoles organisent des journées à thème, notamment sur la diététique ou les traitements. Lors d’une journée diététique, la diététicienne réunit des diabétiques et instaure un menu qu’ils cuisinent pour apprendre à manger équilibré.

Où la trouver

Elle tient une permanence à la maison des associations du boulevard St Roch, tous les jeudis après-midis de 14h à 17h. Elle est aussi à l’Ariane avec les associations du quartier, et à Carros par le biais de la Passerelle.

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Leurs actions

Les infirmières retraitées font de la prévention, avec des ateliers, de l’information, de l’éducation thérapeutique, et des ateliers diététique et bien-être. «On fait des ateliers de sophrologie, d’activité physique, d’alimentation, et de cuisine pédagogique. La prévention est difficile à mettre en œuvre, parce qu’elle n’intéresse pas. Le gouvernement l’a intégré à la législation en 2019. »

Elles aident les diabétiques. «Quand les patients sortent de l’hôpital, ils sont un peu démunis. Ils ne connaissent pas toutes les associations qui existent. Il y a plein de choses qu’ils ne connaissent pas, donc on les aide. On ne vend rien, tout est gratuit.»

Elles font également de la consultation. Elles informent les malades à propos de l’activité physique et l’alimentation.

Beaucoup de dépistages sont organisés. Un test rapide permet de connaître son taux de glycémie. Un questionnaire estime le risque de développer un diabète de type 2, en fonction de l’alimentation, activité physique, des antécédents familiaux, de l’âge, le poids et une éventuelle hypertension. Il faut ensuite aller voir un médecin pour avoir un diagnostic, si sa glycémie est trop élevée. «Le bilan sanguin en laboratoire reste la référence, c’est essentiel.»

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La sensibilisation au diabète

«Il y a une quinzaine d’années, on détectait 3% de diabétiques qui s’ignoraient. Aujourd’hui, c’est descendu à 0,3%. Ils le savent tous. Ils se prennent bien en charge dans le département. 50% des diabétiques de type 2 ont plus de 65 ans.»

Il existe encore des préjugés sur cette maladie. «Les gens ne disent pas qu’ils sont malades. Ils ont l’impression qu’ils ne peuvent pas faire les choses comme tout le monde. Pourtant ils peuvent manger de tout, mais de manière équilibrée. Il faut gérer les quantités, éviter les graisses et sucres, dont ceux qui sont cachés. On fait un repas de Noël, la galette des rois, pour montrer qu’ils peuvent manger de manière diversifiée, mais avec modération. Les diététiciennes expliquent comment avoir le même apport calorique, sans augmenter le taux de sucre. Elles créent des menus.
Les personnes âgées se désocialisent, parce qu’elles disent qu’elles ont un régime. Elles ne vont plus manger chez leur famille, ou aux mariages. On veut éviter ça. Les familles veulent bien faire, donc interdisent de manger certains aliments. Les diabétiques en ont marre, donc ils préférent s’isoler. »

Quand s’inquiéter ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte : l’âge, le surpoids, l’hérédité, la sédentarité. «Après 40 ans, il faut surveiller et faire une prise de sang par an. Si une personne a un parent atteint de diabète de type 2, elle a 40% de chance de le développer aussi. Si c’est le cas de deux parents, alors le risque monte jusqu’à 70%. C’est pour cela qu’il faut de la prévention.»

«Si la glycémie à jeun est supérieure à 1,10g, le médecin doit faire des recommandations au patient pour éviter que le taux monte à 1,26g. Ce serait alors irréversible. Entre les deux, la prévention peut éviter ou retarder l’apparition du diabète.» L’activité physique et l’équilibre alimentaire sont les maîtres mots.

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Le diabète est-il en hausse et pourquoi ?

«Bien sûr. C’est dû à la sédentarité, la malbouffe, trop de graisse et de sucre, aux aliments ultratransformés.

L’agroalimentaire est très fort pour contourner la législation. Quand un produit est indiqué sans sucre, cela veut dire sans saccharose. Il y a d’autres sucres. Il y a toujours du sucre. Ce n’est pas honnête de leur part. Le sucre est un exhausteur de goût, qui donne faim et se transforme en triglycérides. Les gens accumulent des calories. C’est aussi dangereux du point de vue cardiovasculaire. L’industrie agroalimentaire a beaucoup de mystères, c’est affreux.

Le nutriscore est une chose très bien à la base. Beaucoup de gens ne savent pas lire les étiquettes, ne connaissent pas les équilibres nutritionnels. Je suis en colère parce qu’il y a des aliments gras, notés A, alors qu’ils ne devraient pas. C’est à la bonne volonté de l’agroalimentaire. Elle a une obligation, mais indique le score qu’elle veut.
Les enfants sont particulièrement influencés par la publicité à la télévision. A l’heure de sortie des écoles, il y a beaucoup de publicités sur les biscuits et bonbons. C’est très vendeur. Il faut sensibiliser. On ne peut pas combattre l’argent.»

On ne se méfie pas toujours des jus de fruits par exemple, et pourtant «il y a autant de sucre que dans un verre de soda, sept morceaux pour un jus industriel. Un verre de jus frais pressé en contient trois. »

Une maladie assez connue, mais pas assez considérée

«C’est un problème de santé publique, même s’il n’est pas encore reconnu comme tel. L’ONU l’a reconnue comme épidémie mondiale en 2007. Le diabète est appelé maladie non transmissible.
Les diabétiques ne sont pas assez considérés du tout. Ils ne peuvent pas faire tous les métiers : pilote d’avion, pompier, conducteur de poids lourds, et les métiers militaires sont interdits. Ils doivent montrer que leur diabète est bien équilibré. Il y a de la discrimination. L’association française des diabétiques travaille là dessus. Elle donne des bourses de recherche.

La recherche avance beaucoup, avec l’Institut Pasteur. La prise en charge des patients s’est nettement améliorée.»

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L’environnement joue un rôle

«Dans l’arrière pays niçois, les habitants ont beaucoup plus d’activités que dans le centre ville. Ils ont des jardins. Les municipalités s’occupent des personnes âgées. Il y a des randonnées, ateliers, beaucoup d’activités. Les voisins s’entraident.»

Les bénévoles

Les infirmières se connaissent depuis 30 ans. Elles travaillaient ensemble à l’hôpital, dans le service spécialisé, et adoraient ça. Elles sacrifient leur retraite pour s’occuper de l’association. Elles sont parfois payées par la Mutualité Française.

Le financement

L’association recherche des donateurs. Elle a demandé une subvention de la ville, mais n’en a jamais eu jusqu’à présent. Elle bénéficie seulement d’une subvention pour éducation thérapeutique de l’ARS, à hauteur de 22 000 € par an.
Le matériel est fourni par des laboratoires.

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