Le maire de Nice, Christian Estrosi, s’est rendu hier à l’école HETIS pour échanger avec les étudiants en formation aux métiers des relations sociales. Une rencontre marquée ayant permis des échanges francs autour des métiers de la relation humaine, du rôle du CCAS et des défis sociaux auxquels la ville de Nice fait face.
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a passé l’après-midi du lundi 13 octobre à la Haute École du Travail et de l’Intervention Sociale (HETIS), aux côtés du président de l’école Albert Marouani, de son directeur général Philippe Fofana ainsi que de la vice-présidente du CCAS et adjointe au maire, Jennifer Salles.
Devant 80 étudiants de première année, il a tenu à saluer la valeur des métiers du social, essentiels selon lui à l’équilibre de la société. « Face à l’évolution du monde que nous connaissons, la transition est le principal moteur de l’innovation d’aujourd’hui. (…) Mais ce dont je suis certain, c’est que le métier des relations sociales, lui, restera une constante”, a-t-il affirmé en prenant la parole.
Cette rencontre s’inscrivait dans une volonté claire, celle d’ouvrir le dialogue avec la jeunesse et comprendre leurs aspirations dans un secteur en pleine mutation. L’occasion pour les étudiants d’exprimer leurs attentes, mais aussi leurs difficultés d’accès à la profession.
Un partenariat solide entre la Ville et HETIS
Le CCAS de Nice (Centre communal d’action sociale) était également présent. Son partenariat avec HETIS est l’un des plus anciens et des plus actifs du territoire. 75 % des travailleurs sociaux du CCAS sont issus de cette école.
Avec 582 agents et un budget de 56 millions d’euros, le CCAS constitue le véritable “bras armé” de la politique sociale municipale. La ville et l’école développent de nombreuses passerelles professionnelles telles que des stages, des apprentissages et des formations spécialisées dans la petite enfance ou l’urgence sociale, notamment avec l’accueil des personnes sans domicile stable à Fodéré le soir.
“Je suis à peu près convaincu que vous avez choisi cette filière parce que vous l’avez en vous. Accompagner la personne humaine qui traverse toutes sortes de difficultés, et donner le meilleur de soi-même chaque jour pour elle est primordial pour vous”, a souligné Christian Estrosi devant les étudiants.
Des parcours de vie révélateurs et un message à l’administration
Au fil des échanges, les étudiants ont livré leurs parcours. Parmi eux, une jeune femme, ancienne agente d’entretien territoriale, a raconté sa frustration d’avoir eu à s’inscrire dans cette école pour pouvoir travailler au plus près des enfants. En effet, elle raconte ne pas avoir eu d’opportunité d’évoluer après trois ans de contrats CDD renouvelés.
Une démarche que le maire a saluée, tout en reconnaissant les limites de la fonction publique dans la promotion interne “Cette étudiante qui était notre collaboratrice ne s’est pas vu offrir l’opportunité d’évoluer chez nous, et c’est un message qu’il faut transmettre à notre administration et à nos ressources humaines. (…) Il faut qu’on permette à nos agents de se former et de progresser, comme madame, parce que cela représente un coût et que la collectivité peut les aider.”
Une déclaration qui pourrait amener à une réflexion plus large au sein de la mairie sur l’accompagnement des parcours internes.
Les Moulins, la jeunesse et le besoin de médiation
Un autre échange marquant a concerné un étudiant souhaitant devenir assistant social dans le quartier des Moulins. Il a partagé sa volonté d’aider les jeunes à éviter la délinquance et la drogue.
Le maire lui a répondu avec lucidité, “quel que soit le travail que nous faisons pour doper le quartier, vous avez des gangs, des mafias, qui vont essayer de s’en emparer. (…) Ces jeunes de 14 ou 15 ans, parfois issus de familles stables, sont fragiles. Il suffit de leur donner 1 500 ou 2 000 euros pour servir de guetteurs, et ils tombent dans un engrenage épouvantable.”
Christian Estrosi a insisté sur le rôle crucial de la médiation sociale, un domaine dans lequel la ville peine à recruter. “C’est une filière sur laquelle on est prêt à faire appel à l’HETIS pour nous proposer une main-d’œuvre qualifiée qui sorte d’ici pour nous accompagner.”
Des échanges constructifs
Enfin, les étudiants ont pu aborder leurs difficultés à trouver des stages, un problème fréquent en première année. Le CCAS a profité de la rencontre pour apporter des conseils personnalisés et orienter plusieurs d’entre eux vers des solutions concrètes.
À travers ce dialogue intergénérationnel, Nice réaffirme sa volonté de soutenir la formation et l’insertion des futurs acteurs des relations sociales, indispensables à la solidarité de la ville.