200 ans de braille : quand les doigts donnent la vue

Derniers Articles

Au Centre Universitaire Méditerranéen de Nice a été célébré le bicentenaire du braille à l’occasion de l’Inclusive Day. Une journée dédiée à l’inclusion des personnes malvoyantes et aveugles.

Ce mardi 13 mai, l’amphithéâtre du Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) résonne d’émotion et de reconnaissance. À l’occasion de l’Inclusive Day, la ville de Nice célèbre le bicentenaire de la naissance du braille, ce système d’écriture tactile inventé par Louis Braille et reconnu internationalement en 1878. Une journée placée sous le signe de l’inclusion, de la culture et de l’accessibilité.

Présent pour cet hommage, Jean-Luc Gagliolo, adjoint au maire délégué à la culture, au patrimoine et au livre, a tenu à mettre à l’honneur des personnes méritantes, souvent confrontées à des difficultés, mais qui témoignent d’une grande force. Parmi le public, des personnes malvoyantes et aveugles sont venues partager ce moment symbolique.

« Le braille permet de sortir de l’obscurité »

Le professeur Gilles Mottet, enseignant au Conservatoire de Nice, a présenté son livre Le Vénérable Mélèze. Un ouvrage particulier : il a été retranscrit en braille, rendant son contenu accessible à tous. L’histoire qu’il raconte est celle d’un arbre frappé par la foudre. Une ouverture dans son tronc, née de sa blessure, lui permet de faire de la musique avec le vent. Une métaphore poétique de la différence qui devient une richesse. « Le braille permet de sortir de l’obscurité », a-t-il dit, comme un rappel de ce que représente cet alphabet pour ceux qui l’utilisent : une passerelle vers la connaissance et la liberté.

L’écrit comme outil pour structurer la pensée

Michel Farfallini, aveugle et ancien employé de la mairie de Nice pendant 30 ans, est l’un des témoins de l’impact concret du braille dans la vie quotidienne. Grâce à lui, il a pu lire, rédiger des comptes rendus et conserver son autonomie professionnelle. À ceux qui affirment que tout peut aujourd’hui être remplacé par des dispositifs sonores, il répond avec conviction : « L’écrit structure la pensée, aide à conserver l’orthographe et à mieux mémoriser. La mémoire tactile est en quelque sorte équivalente à la mémoire visuelle. »

En effet, le braille ne se limite pas à l’alphabet. Il existe également un braille mathématique, permettant de manipuler des équations, ainsi que le braille musical. Le système repose sur six points en relief, suffisamment petits pour tenir sous la pulpe d’un doigt, et reproduire ainsi toutes les lettres et les symboles nécessaires à la lecture.

Pour clôturer cette matinée émouvante, des élèves de l’école Port Lympia, voyants et non-voyants, sont venus lire ensemble des extraits du Vénérable Mélèze. Une illustration forte de l’inclusion dès le plus jeune âge, dans une société où l’égalité d’accès à la culture et à l’éducation est essentielle.

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages