
On pense souvent que la droite et la gauche se vouent une haine viscérale. Leur but étant de plomber l’autre par tous les moyens. Les coups bas et les traîtrises étant monnaie courante. Et pourtant, ce jour là, un élu de gauche est venu donner une conférence de presse accompagné… d’un élu de droite ! Et le débat s’est révélé bon enfant.
D’un côté, Yann Librati, conseiller municipal de la ville de Nice, créateur de la fédération du Mouvement des Jeunes Socialistes dans les Alpes-Maritimes ainsi que du courant Montebourg dans ce même département. De l’autre, Olivier Bettati, adjoint au Maire de Nice et Conseiller Général du 06. L’un est membre du Parti Socialiste, l’autre de l’UMP. Tout semblait les opposer et pourtant… Les deux sont amis et aiment débattre de longues heures sur des questions sujettes à querelle et polémiques.
On pouvait d’ailleurs retrouver cette complicité tout au long du débat. Olivier Bettati mimant Yann Librati dans son dos lorsque ce dernier s’emportait dans des discussions fougueuses. Le jeune socialiste tournant en dérision les arguments de l’adjoint au Maire.

Critiques.
Mais leur jeunesse a posé quelques problèmes. <em>"Quand on est jeunes, on ne nous prend pas au sérieux. On ne nous donne rien, on prend",</em> lance le socialiste, amer. L'adhérent UMP est d'accord mais se montre plus pragmatique : <em>"Le vieux pense que le jeune veut lui prendre sa place. Mais il sait, en même temps, que le jeune est important en matière d'image. Et l'image, c'est capital en politique."</em>
Les deux compères convergent aussi en ce qui concerne les conclusions des dernières élections présidentielles. Ce 21 avril 2002, ce n'est pas le Front National qui a connu une hausse considérable de notoriété, <em>"ce sont les autres partis qui se sont affaissés. Et le PS notamment. On a eu honte de dire ce qu'on pensait. Ce qui n'était pas du tout le cas de Jean-Marie Le Pen",</em> note Yann Librati. Et, chose surprenante, les deux conseillers municipaux reconnaissent l'intérêt positif de l'alternance. Bons joueurs.

On rêve de conférence de presse comme celle-ci entre les ténors de la politique française. Sans tabou ni mauvaise foi. Où la langue de bois serait abolie et où chaque parti pourrait tout simplement reconnaître la bonne idée de l'autre. Comme le dit si bien Yann Librati <em>"il faut se battre pour nos utopies, nos rêves. Les rêves d'hier sont les réalités d'aujourd'hui."</em> Alors rêvons d'un monde où les politiciens vivraient en harmonie, en totale sincérité et honnêteté avec eux-mêmes, mais surtout, avec les Français.
