Dominique Estrosi Sassone a interpellé le gouvernement sur les conséquences de la suspension estivale du dispositif MaPrimeRénov’. La ministre du Logement assure une reprise en septembre, mais les inquiétudes persistent dans le secteur du bâtiment.
Dans l’hémicycle du Sénat, Dominique Estrosi Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, a pris la parole pour dénoncer la suspension temporaire de MaPrimeRénov’, annoncée par le ministre de l’Économie. Elle a fustigé une mesure aux effets destructeurs pour les ménages et les artisans, pointant une instabilité chronique du dispositif depuis son lancement.
« Modifier pour la 14e ou 15e fois les règles de MaPrimeRénov’ depuis 2020 […] c’est évidemment faire des économies budgétaires maintenant mais perdre beaucoup plus demain », a déclaré Dominique Estrosi Sassone, soulignant l’impact direct sur la filière de la rénovation énergétique. Selon elle, cette pause prive les professionnels de visibilité et décourage les ménages à s’engager dans des travaux.
Une réponse axée sur la lutte contre la fraude
En réponse, la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, a rappelé que le dispositif n’était pas abandonné mais réorganisé. « Nous allons continuer, avec volonté, à porter Ma Prime Rénov’ », a-t-elle assuré, évoquant un budget maintenu à 3,6 milliards d’euros, complété par plusieurs centaines de millions issus des certificats d’économies d’énergie.
La ministre a expliqué que cette suspension, prévue du 1er juillet au 15 septembre, devait permettre une revue complète des dossiers afin d’écarter ceux entachés de fraude. Elle a précisé que les demandes déposées jusqu’à fin juin seraient instruites et payées, à condition qu’elles soient complètes et conformes. Le redémarrage prévu à la mi-septembre doit s’accompagner de mesures renforcées de contrôle.
« Nous redéfinirons comment être plus régulier, plus rapide et plus sûr sur la lutte contre la fraude », a-t-elle déclaré, évoquant une collaboration renforcée entre les ministères du Budget et du Logement.
Un été sous tension pour les acteurs du secteur
Malgré les explications du gouvernement, les inquiétudes demeurent. Dominique Estrosi Sassone a souligné que les « stop and go » répétés nuisent à la crédibilité de la politique de transition énergétique. Elle s’est interrogée sur l’absence de stratégie claire, tant sur le plan écologique qu’économique, et a demandé au gouvernement s’il comptait tenir ses engagements.
Un point de convergence semble toutefois exister entre les deux camps : la nécessité de lutter contre les fraudes sans pénaliser les foyers ni les entreprises engagées dans la rénovation. Reste à voir si la reprise annoncée pour septembre saura rassurer les acteurs d’un secteur en attente de stabilité.
