L’expérience nous dit que dans la dernière ligne droite tout est bon pour l’emporter. Et, en matière de ne jamais rien lâcher, il n’y a rien à apprendre à Christian Estrosi, un vrai combattant !
Bénéficiaire du désistement de la liste socialiste (et par conséquence de celle de EE-LC/FdG qui aurait pu fusionner avec celle-ci, mais qui n’était pas en condition de se maintenir seule du fait d’un score insuffisant) , le candidat des LR , en politicien averti, a bien senti monter la déception des électeurs de gauche qui reprochent à leurs dirigeants un choix qui les privera d’un « droit de tribune » pour exprimer leurs positions et leurs idées.
En fait, le fonctionnement des instituions démocratiques prévoit une majorité qui gouverne et une minorité qui s’oppose.
Avant que la déception ne se transforme en colère et que les appels des dirigeants socialistes à le choisir au nom d’un Front républicain inédit (en fait, il est à sens unique parce que les LR ont décidé de maintenir leurs listes en tous les cas) restent sans suite, Christian Estrosi leur offre donc une compensation : la création d’un « conseil territorial pour que tous s’expriment sur la vie collective ».
La compensation n’est pas « royale » mais les règlements de fonctionnement d’une collectivité territoriale ne permettent pas de faire n’importe quoi non plus.
Dans un élan de générosité, il va même plus loin avec la tenue d’une session annuelle au cours de laquelle les dirigeants des « partis qui auraient pu avoir des élus » (la formule demande une explication applicative) auraient le droit de donner leur avis sur le budget et les investissements de relief. Un avis consultatif, bien entendu.
En plus, on peut imaginer une certaine générosité dans l’octroi des subventions aux associations qui gravitent autour de la galaxie de gauche et qui, en 18 ans de pouvoir socialiste, ont certainement pris leurs aises, comme il se doit.
Bref, des relations de bon voisinage, y compris dans la réorganisation de la bureaucratie régionale que Christian Estrosi a promis de passer au peigne fin pour faire ressortir les moyens financiers pour la mise en oeuvre de son programme.
La sagesse (et argutie) populaire napolitaine nous ferez dire: « chi ha avuto, ha avuto, chi ha dato, ha dato » (Celui qui a eu, a eu, celui qui a donné, a donné.
Bref, à lui le menu et, à eux les miettes…
