Nouveau rebondissement pour l’élection du Président de l’UMP à quelques jours de la clôture des candidatures (18 septembre).
Christian Estrosi, dont on connait la redoutable intuition politique, a joué un coup de maître en se repositionnant au centre du débat et de la scène politique nationale.
Marginalisé, de fait, par les soutiens exprimés par les autres leaders azuréens aux autres candidats, dans l’impossibilité factuelle d’être candidat lui-même ( on le créditait de 4 000 signatures sur les 8 000 requises et de 1% des voix dans les sondages), le voilà resurgir tel un phénix.
Christian Estrosi avait pourtant réitéré son envie de se lancer dans la bataille disait promouvoir une « troisième voie » mais finalement il a préféré joué la carte de la sécurité en se rangeant aux côtés de celui qui les sondages indiquent comme le probable vainqueur.
Dans un précédent article, on s’était demandé si les choix de M. Estrosi dans cette campagne électorale étaient un coup de bluff, un coup de sabre dans l’eau ou un coup de poker gagnant.
On a eu la réponse finale hier : après quelques coups de bluff non réussis et quelques coups de sabre dans l’eau sans issue, voici donc le coup de poker gagnant !
Comme quoi, parfois, il vaut mieux se contenter des petits matins au lieu d’ambitionner des grands soirs.
Après le président du conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, dont il a fait son directeur de campagne pour l’élection à la présidence de l’UMP des 18 et 25 novembre, M. Fillon obtient donc le ralliement du secrétaire général de l’Association des amis de Nicolas Sarkozy et d’un deuxième des trois personnages-clefs° de la fédération des Alpes-Maritimes, la troisième fédération UMP en termes de militants (12 000, derrière Paris et les Hauts-de-Seine).
L’ancien ministre de l’Industrie, sarkozyste parmi les sarkozystes, a déclaré son soutien en louant « la loyauté et la fidélité exemplaires » de François Fillon à l’égard de Nicolas Sarkozy durant le quinquennat.
En retour, l’ancien Premier ministre lui a promis une place « très importante » durant sa campagne, et « un rôle essentiel » à l’issue celle-ci, si toutefois il était élu par les militants fin novembre.
Mardi matin, Henri Guaino, qui venait de se déclarer candidat à la présidence avait pourtant laissé entendre, dans Le Figaro, qu’il pourrait faire équipe avec le maire de Nice. Il ne croyait pas si bien dire.
Maintenant il faudra voir comment les militants azuréens se dépar tageront entre les deux candidats de poids ( JF Copé, F Fillon) et les outsiders NKM et B Le Maire ( sauf désistement de leur part) représentés par leurs soutiens locaux ( Tabarot/Bettati> Estrosi Ciotti/Leonetti).
Ce sera aussi une ‘élection dans l’élection’ pour déterminer les futurs rapports de force au niveau local.
Une belle empoignade à l’horizon : pas certain que l’automne ne sera que la saison pendant laquelle tombent les feuilles !
