Christian Estrosi puis le parti communiste de Julien Picot et enfin Eric Ciotti ont fait leur rentrée politiques. Trois styles, trois stratégies, mais un même objectif : peser sur les municipales de 2026.
À Nice, la fin du mois d’août a marqué le retour des grands rendez-vous politiques. Trois événements, trois façons de poser les jalons de la campagne municipale de 2026. Christian Estrosi a réuni ses soutiens au Jardin Albert-1er lors du “Lou festin Nissart”. Éric Ciotti a choisi Levens pour officialiser sa candidature et lancer un appel à l’union de la droite. Le parti communiste, place Saint-Roch, a insisté sur la nécessité d’un front uni à gauche. Chacun a pris soin de rappeler ses priorités, sans cacher les tensions.
Christian Estrosi entre bilan et mise en garde
Vendredi 29 août, plus de 6 000 personnes ont partagé le banquet annuel du maire de Nice. Autour des grandes tablées dressées sous les arbres du Jardin Albert-1er, Christian Estrosi a mis en avant son action passée et son rôle de garant de la stabilité municipale. “La campagne commencera en février”, a-t-il assuré, refusant de commenter directement la candidature d’Éric Ciotti annoncée deux jours plus tôt.
Le maire a insisté sur la nécessité d’achever son mandat. “On me reprocherait beaucoup de ne pas aller jusqu’au bout des responsabilités qui m’ont été confiées. Je n’ai pas été élu pour cinq ans et demi, mais pour six ans.” Il a rappelé sa volonté de se positionner comme un rempart face aux “extrêmes”, mettant en avant une posture au-dessus des clivages.
À plusieurs reprises, des sous-entendus ont toutefois visé ses rivaux. “Peut-être qu’il y en a autant qui ont envie aujourd’hui de s’intéresser à Nice parce qu’il n’y a plus tant de choses que cela à faire, tellement j’en ai réalisé”, a-t-il glissé, sans nommer son adversaire.
Concernant l’affaire judiciaire liée à l’Eurovision Junior, le maire s’est montré serein. “Je suis mis en cause par personne, il n’y a pas de poursuite. Mes concitoyens savent que j’ai toujours été un modèle d’exemplarité.”
La gauche veut exister dans le duel
Samedi 30 août, place Saint-Roch, le Parti communiste des Alpes-Maritimes a organisé sa rentrée. Environ cent personnes ont assisté au rassemblement. Julien Picot, secrétaire départemental, a insisté sur la volonté de bâtir une union de la gauche à Nice et dans d’autres communes du département. “À Nice, Cannes, au Cannet, Antibes, Grasse, Menton, Contes, La Trinité, Cagnes, Saint-Laurent, Gattières, Vence, Saorge, Biot, Mougins, le PCF joue un rôle dans la construction de listes de rassemblement”, a-t-il détaillé.
Pour eux, la bataille municipale est ouverte. “La ville est face à un moment historique. Ici, deux droites vont s’affronter: la réactionnaire de Christian Estrosi et l’extrême d’Éric Ciotti, un même projet avec deux façons de le communiquer. Pour les Niçois, c’est une opportunité en or pour que la gauche reprenne enfin le pouvoir! Un tremblement de terre politique, à notre portée.”
À leurs côtés, écologistes et socialistes ont confirmé leur volonté d’unir leurs forces. Patrick Allemand, premier des socialistes niçois, a insisté : “nous ne partons pas pour sauver quelques sièges mais pour gagner, car c’est possible.” Juliette Chesnel-Leroux, élue écologiste, a salué “deux ans de travail constructif” menés en commun.
Si la France insoumise n’est pas encore dans le jeu, les communistes affirment que des discussions sont toujours possibles. Leur priorité : le logement, le pouvoir d’achat et la gratuité des transports. “Il faut mettre les batailles d’ego de côté”, a insisté Julien Picot.
Eric Ciotti, l’appel à “toutes les droites”
Le dimanche 31 août, c’était autour d’Éric Ciotti de conclure le bal des rentrées politique loin de Nice, à Levens devant 3 500 convives. Une manière de concrétiser avec la population l’officialisation sa candidature à la mairie de Nice. Le député des Alpes-Maritimes, président de l’Union des Droites (UDR), a répété son objectif : unir la droite autour de lui. “La droite est majoritaire. Qu’attendons-nous pour nous unir?”, a-t-il lancé. Et d’ajouter : “je dis à mes amis Républicains: ne votez pas la confiance le 8 septembre prochain. Revenez à la maison!”
Il a aussi salué l’héritage de Jacques Médecin, citant Acropolis ou le théâtre de Nice parmi les équipements à préserver. “Merci à Martine d’être là”, a-t-il ajouté en référence à la fille de l’ancien maire.
Accompagné de députés UDR et de figures du Rassemblement national, Eric Ciotti a multiplié les promesses locales, enchaînant les “Moi maire de Nice…”. Il a annoncé son intention d’annuler la hausse de la taxe foncière, de doubler les effectifs de police municipale, de réclamer une nouvelle prison, d’instaurer deux heures de stationnement gratuit et même de retirer la sculpture monumentale de la place Garibaldi.
Ses partisans se sont montrés enthousiastes et espèrent sa victoire “de tout cœur”, notamment en raison de la fiscalité locale. Des aficionados qui souhaitent voir arriver un nouvel élan pour la ville de Nice.
Officiellement, Christian Estrosi repousse toute entrée en campagne à février. Éric Ciotti, lui, revendique une candidature claire dès à présent. Les communistes posent les bases d’une union. Ces trois rentrées, à quelques heures d’écart, donnent déjà le ton : la bataille des municipales de 2026 à Nice est lancée.