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28 mars 2024

Les interviews de Nice-Premium: Xavier Garcia, porte-parole du PS.

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jpg_xgarcia.jpg Nous parlons de Xavier Garcia, 35 ans, porte-parole du PS des Alpes-Maritimes et collaborateur le plus proche du ‘patron’ azuréen des socialistes , Patrick Allemand, Vice-Président de la Région PACA et Secrétaire Départemental.

« Effectivement, je me suis inscrit d’abord au Labour Pary et seulement à mon retour à Nice à la fin de mes études j’ai intégré le Parti Socialiste.
Ce parcours personnel vient de mes origines familiales, mes grand-parents étant des réfugiés politiques, venus de Catalogne durant la Guerre Civile des années ’30. Je suis de condition sociale modeste et j’ai grandi dans les quartiers de La Trinité et de Pasteur. Depuis 10 ans je suis au PS d’abord comme simple militant, puis intégrant la structure organisative du parti comme dirigeant. »

Nice Premium : Donnez-nous votre opinion sur la situation générale de Nice.

XG : Nice est une ville en déclin depuis 20 ans.

Une ville enclavée par manque de connexion ferroviaire (le TGV ne sera complété qu’en 2025) et à la quelle un aéroport même d’une aussi grande importance ne suffit pas. Nice est une ville touristique qui n’a pas su modifier son offre dans un marché qui est en pleine mutation avec une concurrence qui, comme tout le monde sait, s’est globalisée.

Quand on est une économie de consommation, l’essentiel est là.
Mais Nice vit encore sur des clichés qui ne sont plus d’actualité.
Un simple exemple parmi bien d’autres: croyez-vous qu’il soit aisé de dîner après minuit ? ou de trouver une épicerie ouverte pendant la nuit ?

Le Palais des Congrès Acropolis n’est pas de standing international (il est de taille de celui de Clermont-Ferrand!), donc on est dans la marginalisation du tourisme d’affaires qui, comme tout le monde sait, est le plus rémunerateur au niveau économique.

Quel modèle socio-économique nous est proposé par le Maire ?

Une ville sécuritaire! Très bien parce que personne est contre la sécurité, encore que parfois on se demande légitimement si on fait de la politique sécuritaire ou sa représentation fictive. Mais est-ce suffisant ?

On nous parle de l’Opération d’Intérêt National de la Plaine du Var mais pour l’instant on ne sait pas grand chose de plus. Ce sera une opération foncière ou un levier de croissance économique ?

Il y aura le Grand Stade mais je doute que ce soit, un jour, un « outil » performant du point de vue économique.

NP : Finalement, que reprochez-vous au Maire et à sa politique…

XG : En fait , son manque de politique de fond.

Il fait de la décoration d’intérieur avec un fort penchant pour l’autosatisfaction et quelques concessions de trop au bling-bling qui , on le sait, est la marque de sa maison politique.

On voit très bien qu’il utilise Nice pour jouer un rôle important au niveau national. Toutes ces aller- retour de collègues-Ministres sont utiles pour colorer la photo-souvenir mais n’apportent pas grand chose à Nice.

NP: vous avez parlé de rôle national de Christian Estrosi ? Mais le Président du Conseil Général Eric Ciotti monte aussi en puissance à l’UMP nationale, voire même dans le cercle restreint sarkoziste.
Ne pourrait-t-il pas y avoir un certain embouteillage, voire une potentielle rivalité entre les deux poids lourds de la politique locale ?

XG : Nous connaissons les rapports entre M. Estrosi et M. Ciotti.
Maintenant en politique, rien n’est jamais définitif. A ce jour je ne vois aucun signal de fissure dans les rapports entre les deux mais il est aussi une évidence que Nice ne pourra pas avoir deux ténors au niveau national !

NP: Au printemps prochain il y aura les élections cantonales, ce sera l’occasion pour que les électeurs donnent concrètement leur avis à travers le vote.

XG : Nous savons très bien que la Ville et le Département sont sociologiquement de droite mais nous comptons maintenir nos positions, voire les améliorer.

Notre action vise a réunir les forces de l’opposition autour des candidats crédibles et pour cela le PS est prêt à faire les sacrifices nécessaires pour que le résultat soit atteint.

A Nice nous souhaitons trouver un accord avec le mouvement dissident de Monsieur et Madame Mottard et Patrick Allemand est en plein dans la construction de cette alliance malgré ce qui s’est passé lors des élections municipales de 2008.

La bataille-clé sera celle qui se jouera dans 14ème Canton, celui des Moulins, où notre conseiller sortant Paul Cuturello devra affronter l’ancien Maire Jacques Peyrat, qui joue là la possibilité de son retour à la politique municipale, et surtout Madame Dominique Estrosi-Sassone dont on peut imaginer la puissance de feu dont elle sera dotée.

NP : On voudrait aborder avec vous le thème des politiques sportives et culturelles qui représentent un réel intérêt pour les habitants de Nice et peuvent aussi être un potentiel atout pour son image avec des retombées économiques non négligeables.

XG : Les politiques sportives et culturelles de Christian Estrosi sont à l’image du reste : aucun travail de fond et des coups médiatiques couteux qui ne profitent pas à la ville et à ses forces vives.

Les associations culturelles et les compagnies de théâtre sont littéralement laissées à l’abandon par la ville et à côté de cela, Monsieur Estrosi donne 500 000 euros pour une seule pièce de théâtre jouée dans le cadre de la célébration des 150 ans du rattachement ou encore 140 000 euros pour un concert de David Guetta.

Quant au projet « Sang neuf » tout le monde a bien compris qu’il ne s’agissait que d’un moyen de débaucher Sophie Duez pour faire un énième coup médiatique. Pour l’instant, ce projet est vide et cela fait 2 ans que rien ne bouge. D’ailleurs, il suffit de jeter un œil sur le budget communal pour s’apercevoir qu’il n’est pas financé.

Pour le sport, c’est la même chose en pire avec la candidature Nice 2018 qui a couté plusieurs millions d’euros, avec le succès que l’on sait. Le contribuable a dépensé des sommes astronomiques pour communiquer sur ce caprice du maire.

A côté de cela, les petits clubs comme les gros n’arrivent pas à boucler leur budget et les équipements de proximité sont quasi inexistants. Pour faire un match de football ou de basket, les jeunes Niçois doivent escalader un portail d’école comme des voleurs, c’est quand même grave.

NP: Une dernière question personnelle. Comment envisagez-vous votre avenir dans la politique ?

XG : La politique est ma passion mais elle exige beaucoup d’investissement et de sacrifices, surtout au niveau familial. C’est pour cette raison que j’ai mis du temps avant d’accepter des responsabilités. Maintenant que j’en ai, je veux m’engager à fond. Je fais partie de la nouvelle génération que Patrick Allemand souhaite pousser.

Mais si je devais redevenir – ou plutôt rester – un simple militant, ce ne serait pas un drame pour moi.

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