
Nous recevons et publions cette contribution de Jean-Christophe Picard, président du Parti Radical de Gauche des Alpes-Maritimes.

Il convient visiblement de rappeler que le Plan local d’urbanisme (PLU) – le document qui fixe les règles générales d’utilisation des sols – est désormais intercommunal ! Or, un maire ne peut, en principe, refuser un permis de construire que si, et seulement si, ce dernier n’est pas conforme à la réglementation, et plus particulièrement au PLU. Sa marge de manœuvre est donc, en réalité, très faible.
Certes, le maire conserve, parfois, un véritable pouvoir d’appréciation, mais il est expressément limité à des cas très spécifiques : projet qui porte atteinte à « la salubrité ou à la sécurité publique » [1], projet qui risque « d’être exposé à des nuisances graves » [2], projet qui compromet la « conservation […] de vestiges archéologiques » [3] ou projet qui n’est pas suffisamment bien « desservis par des voies publiques ou privées » [4].
Au final, tout refus de délivrance d’un permis de construire devra être motivé [5]. En cas d’excès de pouvoir, le juge annulera la décision du maire et la commune sera condamnée à indemniser la personne lésée.
On le voit, la prétendue « compétence exclusive » du maire, promise dans la charte de la métropole, mérite d’être fortement relativisée !
On notera que même Christian Estrosi semble avoir parfaitement conscience du rôle limité du maire en la matière puisqu’il vient de déclarer (à propos du Centre Costanzo) : « Il y a des lois et des règles qui s’appliquent. J’ai délivré un permis de construire à quelqu’un qui avait le droit de l’obtenir. Si je ne l’avais pas fait, j’aurais pu être attaqué par la justice. » [6]
Ben alors, on nous aurait menti ?
