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28 mars 2024

Le Parti Socialiste niçois entre démission et critiques

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psnice.jpg Agé de 27 ans, Emeric Lavitola est membre du parti socialiste depuis 1998, des instances fédérales depuis novembre 2000, du Bureau fédéral et Secrétaire fédéral aux universités depuis le dernier Congrès du Mans en mars 2005. Il est aussi un des animateurs du courant de Jean-Luc Mélenchon (membre du Bureau national, ancien Sénateur) dans le département.

La rupture est franche et les mots le sont tout autant à l’image d’une démission dans la douleur dénonçant « un phénomène de clan et une ambition personnelle trop importante ».

Cible de ces critiques le Premier Secrétaire de la Fédération, Patrick Allemand, est l’un des deux prétendants à l’investiture municipale à Nice. Vice Président de la région PACA et Conseiller Général des Alpes-Maritimes, il sera opposé à un autre Patrick, Mottard de son nom, qui avait lui conduit, en 2001, la gauche niçoise rassemblée (Nice Plurielle) à réaliser le meilleur score municipal dans une ville de Nice historiquement bastion de droite. A l’heure des vacances qui s’annoncent, la trêve politique n’est, elle, pas de rigueur et la température semble être remontée d’un cran dans la saga socialiste locale.

« Contestant les pratiques et méthodes du parti socialiste auquel j’appartiens depuis maintenant 10 ans. Considérant que cela entrave le bon fonctionnement démocratique du débat d’idées nécessaires suite aux derniers résultats aux élections présidentielles. Je présente publiquement ma démission de mon poste de secrétaire fédéral aux universités.» En optant pour présenter publiquement sa démission, Emeric Lavitola est, sans aucun doute, conscient de l’onde de choc qui va secouer la fédération locale mais, comme il le dit « Cela pourra peut-être permettre de lancer le nécessaire débat sur la façon dont notre parti et nos cadres choisissent de faire de la politique. »

lavitola.jpg Nice Premium : Emeric Lavitola, expliquez-nous les raisons de votre démission des instances fédérales du Parti Socialiste 06 ?

Emeric Lavitola : Pour être précis, je démissionne de mon poste de Secrétaire Fédéral aux universités. Cette fonction m’avait été attribuée lors du dernier congrès socialiste.

Je démissionne principalement à cause du mode de fonctionnement de notre fédération.

Je considère notamment que par l’intermédiaire de son Premier Secrétaire Fédéral, Patrick Allemand, elle n’est pas capable d’analyser lucidement notre échec aux élections présidentielles.
Cela est néfaste pour la suite. Le plus dur attend la gauche. S’opposer, défendre et proposer vont être l’enjeu de la période qui s’ouvre. Cela doit se faire sur de bonnes bases. Analyser une défaite, l’avouer comme telle et en tirer un bilan est une des bases de notre réflexion.

NP : Pourquoi avoir annoncé publiquement votre départ ?

EL : Faire de la politique c’est prendre position. Je crois qu’il est nécessaire aussi d’être fidèle à ses principes et capable de dire la vérité.
Depuis que je me suis engagé j’essaye de me tenir à cette méthode. Je crois d’ailleurs que c’est la voie à emprunter pour qu’il y ait une réelle union de la gauche dans le pays et localement.
Et puis je pense qu’une décision politique mérite d’être soumise publiquement au débat. Chacun pourra se positionner mais je souhaite aussi sur ce geste interpeller le camp de la gauche car la construction d’une réelle opposition tant nationale que locale implique tout le monde.

NP : Dans une lettre envoyée à votre Premier Secrétaire, Patrick Allemand , vous critiquez vivement sa gestion. Pourquoi avoir agrémenté votre départ par ce courrier ?

EL : Il fallait être précis. Je ne tiens pas à voir mes propos détournés.
Je ne suis candidat à rien. Juste un jeune militant ayant des responsabilités et qui veut être utile à la gauche en toute sincérité. Je souhaite que mon organisation politique soit démocratique et pas centrée sur des intérêts « particuliers ». Je regrette la course aux adhésions pour assurer un pouvoir individuel.

NP : Comment analysez-vous aujourd’hui la fédération socialiste locale ?

EL : Elle semble centrée sur Nice. Les autres villes ne semblent pas exister. Cela n’est pas dû aux secrétaires de sections qui se démènent comme ils le peuvent tout au long de l’année dans une région majoritairement à droite.
Cette responsabilité incombe principalement à la direction fédérale et au premier secrétaire en particulier. L’activité du parti est centrée prioritairement sur Nice et sur des manœuvres internes afin d’assurer un contrôle personnel. Je trouve d’ailleurs paradoxal d’entendre que ce sont les mêmes qui fonctionnent de cette façon en se drapant du rôle de rénovateurs.
La rénovation consistera aussi à donner envie à des gens nouveaux de s’engager, d’être utile et de rester dans le parti.
Cela passe aussi par le respect du non cumul des mandats comme le prônait notre candidate.
Le parti est un bel outil qui doit être dirigé collectivement et associé le plus de militants possible.

NP : N’avez-vous pas peur qu’on qualifie votre geste de pro-Mottard à quelques encablures des primaires ?

EL : En cette période, ceux qui critiquent l’un sont forcément dans le camp de l’autre.
Mais si votre question est de dire « Pensez-vous que Patrick Mottard est le meilleur candidat pour Nice, je vous dirai oui. »
Il a été capable de faire fonctionner toute la gauche avec une participation associant chacun dans sa diversité. Il a été capable, avec ses colistiers, de défendre l’intérêt des Niçois et d’exercer un contrôle public sur de nombreux dossiers. La vigilance et les propositions ont été continues tout au long du mandat. Je crois que c’est bien ce que lui avait demandé les niçois en 2001.
Je m’étonne d’ailleurs de la candidature de Patrick Allemand. Elle ne repose sur aucune alternative et ne semble guidée que par une ambition personnelle bien regrettable. D’autant qu’il occupe déjà un certain nombre de mandats variés.
Il n’a d’ailleurs jamais formulé de critique dans nos instances sur la gestion de l’opposition locale et aucune proposition particulière n’était recommandée
Cela peut nous coûter chère alors que la gauche peut gagner.

NP : Vous-même, serez-vous présent sur une liste aux prochaines municipales niçoises ?

EL : Cela dépendra essentiellement du projet porté par la liste. Mon engagement se fera principalement sur les idées qui seront défendues. La ville a besoin d’une équipe aux idées claires capable d’appliquer ce qu’elle a proposé.

NP : Quelle est votre position sur le rassemblement des partis de gauche à Nice pour le prochain scrutin municipal ?

EL : Je crois que c’est une nécessité. Sans union, point de victoire. Les dernières élections nationales l’ont bien révélé. La gauche a une existence réelle sur Nice. Elle est capable de travailler collectivement tant dans le cadre de l’opposition municipale que sur d’autres dossiers. Il n’y a qu’à voir tous les collectifs qui réunissent toute la gauche.
Il y a une volonté d’être ensemble, il faut juste trouver le bon chemin et la bonne manière de fonctionner collectivement

NP : Enfin, si vous n’aviez pas opté pour le PS, vous auriez choisi… ?

EL : Un parti da gauche qui n’existe pas et qui rassemblerait l’ensemble de la gauche ou….Le Parti Socialiste…

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