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30 avril 2024

Le « candidat » Jean-Pierre Chevènement à Nice : Le MRC 06 prêt à partir en campagne électorale

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C’est un veste de candidat à l’élection presidentielle que Jean-Pierre Chevènement est venu à Nice pour une rencontre avec les militants de son mouvement et la presse. L’homme politique qui dérangera sans doute le candidat socialiste François Hollande pour son positionnement sur l’échiquier politique et ses idées sans concéssions , a présenté son livre-programme intitulé  » sortir la France de l’impasse ».


chevenement.jpg Après s’être livré, dans « la France est-elle finie ? », prix du meilleur livre politique 2011, à une analyse critique des orientations prises par notre pays ces trente dernières années, Jean-Pierre Chevènement a publié un livre-programme intitulé « sortir la France de l’impasse ».

Ladislas Polski, secrétaire départemenatl du MRC, déclare son engagement sans faille pour la future écheance électorale:  »

« Aujourd’hui, les fondements du système économique et financier sur lequel reposent notre pays et l’Union européenne sont secoués de tremblements, que nous avons observés, dans les Alpes-Maritimes à l’occasion du G20, aux premières loges.

Dans ce contexte, le futur Président de la République devra faire la preuve de sa capacité à se livrer à une analyse en profondeur de la situation de notre pays et à proposer une vision à long terme pour la France.

Plus que jamais, les propositions de Jean-Pierre Chevènement qui préconise une réorientation profonde de la construction européenne et d’encadrement du capitalisme financier mondialisé sont d’actualité et la Fédération des Alpes-Maritimes du MRC se tient « en ordre de bataille » pour les défendre lors des échéances électorales décisives de 2012 ».

Jean-Pierre Chevènement, à Frangy-en-Bresse, en 2010.
AFP/JEFF PACHOUD

Bien sûr, ils auraient préféré s’en passer. Mais, s’il faut faire avec, ils n’en feront pas une maladie. Tel est le sentiment qui prévaut au Parti socialiste après la confirmation, samedi 5 novembre sur France 2, de la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l’élection présidentielle.
Si les ambitions élyséennes du sénateur de Belfort suscitent peu de réactions enflammées au PS, c’est d’abord parce qu’elles ne surprennent guère. Lors de son 5e congrès, le 27 juin 2010, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) avait déjà proposé que son président d’honneur se présente à la présidentielle de 2012. Le 4 mai 2011, l’intéressé lui-même avait indiqué que sa candidature était probable, précisant qu’il l' »officialiserait » à l’automne.

Or depuis quelques semaines, plusieurs signes indiquaient que cette officialisation était imminente : la multiplication d’affiches estampillées « Chevènement 2012 », et la parution d’un nouveau livre – le deuxième en neuf mois – au titre beau comme un programme électoral : Sortir la France de l’impasse (Fayard, 168 p., 12 euros).

AMERTUME À L’ÉGARD DU PS

Attendue, la candidature de Jean-Pierre Chevènement l’était d’autant plus que l’intéressé, ces derniers temps, ne cachait pas son amertume à l’égard du PS. S’il ne croyait sans doute guère à ses chances d’accéder à la présidence du Sénat au lendemain de la victoire de la gauche aux élections du 25 septembre, au moins espérait-il en présider la commission des affaires étrangères et de la défense. Il dut se contenter de la vice-présidence.

« Comme toujours, Chevènement s’est déterminé en fonction de ses convictions profondes et de sa situation personnelle. Sa conviction, c’est qu’il a un rôle à jouer pour que la gauche ne soit pas “eurobéate”. Sa situation personnelle, c’est celle d’un homme de 72 ans qui ne supporte pas d’être traité comme un vieux con par le PS au moment où l’histoire donne de la force à ses analyses », décrypte un député socialiste.

La candidature de Jean-Pierre Chevènement ne surprend donc pas les socialistes, mais elle ne les réjouit pas pour autant. « Il a fait un choix qui n’était pas forcément celui que nous aurions souhaité », concède Pierre Moscovici.

Si le député du Doubs et probable futur directeur de campagne de François Hollande se garde toutefois d’employer des mots trop durs, c’est parce qu’il espère qu’un renoncement est encore possible : « Pour en finir avec le sarkozysme, il faut que la gauche soit le plus rassemblée possible, et ce dès le premier tour. En se présentant, Jean-Pierre Chevènement prend donc une responsabilité particulière. C’est à lui de réfléchir à cette responsabilité et à nous de l’aider à réfléchir », explique M. Moscovici.

« PAS DE PLACE POUR LUI »

Le même sentiment est partagé à la gauche du PS : « Jean-Pierre a le droit le plus absolu de peser dans le débat. Mais s’il va jusqu’au bout, alors il faut qu’il sache qu’il fait prendre des risques à la gauche. Avec une Marine Le Pen qui obtiendra probablement autour de 20 % des voix au premier tour, il n’y a pas de place pour une candidature comme la sienne », avertit Henri Emmanuelli.

En se lançant dans la course à l’Elysée, Jean-Pierre Chevènement fragilise-t-il François Hollande, comme il avait affaibli Lionel Jospin en se présentant en 2002, au point de se voir accusé à posteriori d’avoir contribué à l’élimination de celui-ci dès le premier tour ?

Pour Gérard Le Gall, qui conseillait à l’époque M. Jospin sur les questions d’opinion, et qui fait aujourd’hui le même travail auprès de M. Hollande, le parallèle est hasardeux. « En 2002, Chevènement était dans une disposition d’esprit tout à fait différente : en parlant de “Chirpin” et “Josrac”, il mettait le premier ministre et le président dans le même sac. Aujourd’hui, il veut jouer auprès de Hollande un rôle d’aiguillon, pas d’opposant. Et il peut être très utile dans le combat contre Sarkozy », estime M. Le Gall.

« IL S’EST MARGINALISÉ »

Si M. Chevènement n’inquiète pas outre mesure les socialistes, c’est aussi parce que sa capacité de nuisance apparaît moindre qu’en 2002. « A l’époque, Chevènement occupait une place importante sur la scène politique : il avait été ministre de l’intérieur pendant trois ans et on parlait de lui comme du “miraculé de la République” après l’accident d’anesthésie dont il avait été victime en 1998. Depuis, même si la situation est plus favorable à ses idées, il a vieilli et s’est marginalisé », analyse ainsi l’historien Alain Bergounioux.

Convaincus que sa candidature affaiblit davantage Jean-Luc Mélenchon que François Hollande, les socialistes ne veulent pas, pour autant, en minimiser les conséquences. « Arithmétiquement, ce n’est pas les 2 % ou 3 % qu’il fera qui fragiliseront Hollande. Mais politiquement, ce n’est pas un bon signe : d’abord parce que cela renvoie Hollande à son passé d’héritier de Jacques Delors sur l’Europe ; ensuite parce que cela donne une image de division qui casse la dynamique de rassemblement créée par la primaire », estime la sénatrice de Paris, Marie-Noëlle Lienemann.

Comme elle, les représentants de l’aile gauche du PS estiment toutefois que M. Chevènement peut servir à infléchir la ligne de M. Hollande. « Si Hollande reprend une partie des idées de Chevènement, la candidature de celui-ci sera inutile », veut ainsi croire Arnaud Montebourg.

par Thomas Wieder

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