

Leurs avis sur la question sont plutôt contrastés. Ainsi, pour Mathieu Lagarde, 25 ans et responsable informatique : « il faut que les Français aiment leur pays sans verser dans l’excès ». Le jeune homme poursuit : « je n’ai pas honte d’être Français, au contraire. Je pense qu’il faut arrêter avec cette repentance permanente autour de notre passé. La France a fait de grandes et belles choses et je trouve que l’on n’en parle pas assez ». Il conclu : « Je suis favorable à ce que les enfants chante la Marseillaise le matin, en arrivant à l’école ».
L’apprentissage de la Marseillaise déjà obligatoire dans les établissements scolaires niçois
Pauline, 20 ans, s’indigne des propos de son ami. Pour la future infirmière : « les politiques, à force de trop jouer sur la fibre nationale, vont finir par se bruler les ailes ». Quant à apprendre la Marseillaise à l’école, « c’est hors de question. Franchement, je ne vois pas en quoi connaitre un chant dans lequel on entend « qu’un sang impur abreuve nos sillons » enseignerai les valeurs de la République ! », s’exclame-t-elle, révoltée.
Comme on peut le voir, les avis sont assez tranchés. Mais à en croire les derniers sondages, la majorité des Français auraient une opinion identique à celle de Mathieu. Car si quelques uns voudraient que les paroles de la Marseillaise soient modifiées, ils sont 72% de nos compatriotes à penser l’inverse. Elle demeure un symbole fort de notre nation et, n’en déplaise à Pauline, son apprentissage dans le milieu scolaire a été rendu obligatoire par la loi du 23 avril 2005.
Ce texte impose effectivement d’« offrir aux élèves un enseignement d’éducation civique qui comporte l’apprentissage de l’hymne national et de son histoire ». Depuis la rentrée 2005-2006, les élèves niçois de la grande section maternelle jusqu’au CE1 doivent donc apprendre les grands symboles de la France ainsi que leurs significations. Cette mesure s’est vue complétée par l’obligation pour les enfants du CE2 au CM2 d’en connaitre les paroles. Au moins le premier couplet et le refrain. Les inspecteurs de l’éducation nationale vérifiant, a postériori, la bonne diffusion de ces connaissances.
Un responsable syndical des Alpes-Maritimes, qui a voulu garder l’anonymat, détaille cette mesure : « Il s’agit avant tout de faire passer un message aux enfants. Les valeurs de la République sont plus importantes que l’hymne lui-même ». Le syndicaliste précise que « cet apprentissage permet d’expliquer les paroles de la Marseillaise, parfois violentes, aux petits. L’objectif n’est absolument pas d’en faire des fanatiques du drapeau ».


