Récupération de Donnèe
16.6 C
Nice
28 mars 2024

Jacques Victor (PC) : OIN, Eco-Vallée ou Business Vallée ?

Derniers Articles

Nous recevons et publions cette contribution de Jacques Victor, conseiller général du groupe Communiste et Républicain.


oin-2.jpg L’actualité nous offre parfois involontairement des raccourcis qui valent mieux que bien des discours. La convention de financement du Projet d’aménagement de la Plaine du Var, dans le cadre de l’Opération d’Intérêt National, associant l’État, la Région, le Département, la Métropole et la ville de Nice pour un montant de financement public de 64,5 M d’€ a été l’occasion alors de vanter l’aménagement d’une zone de 10 000 hectares qui serait dédiée au « logement, à la recherche, à la formation et à l’implantation d’entreprises de pointe » qui justifierait l’appellation « d’éco-vallée » si chère au Député-Maire de Nice, Président de la Métropole.

Las ! La même semaine l’ouverture de l’enquête publique sur le volet commerces du Grand Stade révélait que 26 400 m², soit plus du double de la zone actuelle de Lingostière, allaient être consacrés à l’implantation de zones commerciales ! Ce qui permet de confirmer au passage que la création de ce Grand Stade est d’abord le prétexte d’une gigantesque opération immobilière bien peu en cohérence avec « la capacité des acteurs à rationaliser la gestion des espaces dans le souci de préserver la qualité environnementale » indiquée dans le rapport de préfiguration de l’O.I.N. comme un gage essentiel de réussite.

Pour une O.I.N. que Christian ESTROSI présentait en 2008 lors de la publication du décret portant création de l’Établissement Public d’Aménagement de la plaine du Var comme « un exemple d’aménagement durable et concerté du territoire », chacun pourra constater l’abîme existant entre les déclarations d’intention initiales et la mise en œuvre d’un projet qui, en guise « d’éco-vallée » prend de plus en plus les contours d’une « business-vallée ». Au mépris même des orientations fixées par la Directive Territoriale d’Aménagement qui insistait, pour le secteur de Saint-Isidore, sur « l’équilibre nécessaire entre la vocation agricole des sols et les besoins liés à la croissance de l’agglomération » en précisant notamment que les secteurs agricoles « ont vocation à voir leur fonction agricole pérennisée ou à défaut à évoluer vers une gestion naturelle dans les conditions prévues au dernier paragraphe du III-123-3 (page 79) concernant les espaces agricoles. »

Nous en sommes bien loin aujourd’hui avec tous les dangers qu’une telle concentration d’activités dans ce secteur, avec l’intensification des déplacements qu’elle induit (création prévue de près de 1400 places de parking !), peut générer en termes de pollution atmosphérique, d’atteintes à la nappe phréatique pourtant essentielle pour les Alpes-Maritimes et d’élimination des nombreux déchets qu’une zone de cette extension va inévitablement entraîner. Dans une partie de la vallée où aboutissent déjà d’innombrables flux de circulation, où les espaces agricoles se voient de plus en plus menacés, où les risques d’inondabilité perdurent, nous sommes aujourd’hui aux antipodes des principes de l’aménagement durable mais où la couleur de l’argent, qui comme chacun sait n’a pas d’odeur, devient chaque jour plus omniprésente. Il devient plus que jamais urgent de s’opposer à cette logique destructrice des espaces naturels de notre département essentiels à la préservation de la qualité de vie des populations qui y vivent et travaillent.

Auteur/autrice

spot_img
- Sponsorisé -Récupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de DonnèeRécupération de Donnèe

à lire

Reportages