

En fin d’après midi, l’escorte Bayrou s’est arrêtée en haut de la Promenade des Anglais au pied du château. Une horde de journalistes l’attendait. Des journalistes locaux, nationaux et internationaux. Ils ont formé une mêlée impénétrable. Seul François Bayrou arriva habilement à s’en dépêtrer pour aller serrer quelques mains et discuter avec quelques passants étonnés ou réjouis mais jamais mécontents. Les photographes et les caméramans sont ravis. Les journalistes presse et radio ont plus de mal à exercer leur métier.
François Bayrou se dirige ensuite dans le Cours Saleya. Il s’arrête à quelques tables avec les mêmes poignes qu’en bord de mer. Il teste sa côte de popularité. Il en est tout sourire. Un candidat heureux au teint bronzé. Bain de foule va en ce moment de pair avec bain de soleil.
Devant 5000 spectateurs conquis, il balaie tous les domaines en s’efforçant de bien expliquer. L’art de la pédagogie… Il définit le rôle suprême d’un Président de la République : « La mission essentielle est d’aider ses compatriotes à vivre ensemble, qui refusent de les opposer, de les plonger dans la détestation réciproque. Le Président de la République est un rassembleur et c’est en rassembleur que je veux affronter cette élection présidentielle. » Il détaille l’état d’esprit collectif qu’il espère inculquer : « Je veux rendre l’esprit d’équipe à la France. Je veux qu’on soit solidaires, qu’on se serre les coudes, qu’on se rassemble et aucun obstacle ne nous résistera. Nous avons un granp peuple. Nous avons un grand destin à condition que nous le défendions ensemble et pas les un contre les autres ». Il s’appuie sur l’exemple d’un conducteur de taxi pour décrire son concept : « Un conducteur de taxi m’a dit que pour travailler il avait besoin de sa main droite et de sa main gauche et qu’il voulait un président de la république qui fasse travailler la main droite et la main gauche de la France ».
Il aborde les retraites, l’éducation (« L’Education et la recherche sont la clé de tout »), l’emploi avec pendant cinq ans la possibilité de créer deux emplois sans charges, la réforme du parlement en citant deux chiffres comme simple constat : « En 2002, Chirac et Jospin représentaient 35% des voix au premier tour mais leurs deux partis occupent 92% des sièges de l’Assemblée Nationale ». Il propose un scrutin pour les législatives à moitié proportionnel et à moitié majoritaire pour une meilleure représentativité.
Il n’élude pas la politique étrangère et l’Europe. Il veut que la France joue un rôle important pour lutter contre le réchauffement climatique : « Il y a des choses, si la France ne les dit pas, personne ne les dira. » François Bayrou attache una attention particulière à l’Afrique : « temps qu’on aura les vingt pays les plus pauvres dans le monde, et en Europe dix des pays parmi les plus riches, il n’y aura pas de politique d’immigration et de régulation qui réussira. Je ne crois pas qu’on y arrivera avec des murailles et de manière efficace avec des charters. Temps qu’il y aura des gens qui mourront de faim et de désespoir chez eux, ils essaieront de rejoindre l’Eldorado qu’ils croient être notre société. » La solution est, pour le candidat UDF, d’aider le continent africain à se développer. Il termine avec un mot sur l’Europe : « Il faut réconcilier les Français avec l’Europe et l’Europe avec la France ». Tout un programme… Un parcours fatigant attend François Bayrou jusqu’au 22 avril comme pour tous les candidats avec des pièges, des essoufflements ou des tensions. Jeudi, à Nice, François Bayrou n’a eu aucun signe de faiblesse. La route est encore longue.





