L’OGC Nice déjà sous tension après un début de saison inquiétant

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Après trois défaites en trois matchs officiels, l’OGC Nice traverse une période agitée. Entre critiques de l’entraîneur Franck Haise, contestation des supporters et incertitudes sur la gestion d’INEOS, le club niçois débute sa saison dans un climat lourd.

La saison vient à peine de commencer et le Gym compte déjà trois revers. Battu deux fois par Benfica en tour préliminaire de Ligue des champions (0-2 à l’aller et au retour), Nice s’est incliné samedi contre Toulouse (0-1) lors de la première journée de championnat. Une série noire qui rappelle la saison 1965-1966, dernière fois que le club avait enchaîné trois défaites d’entrée.

Sur le terrain, les Niçois ont manqué d’efficacité et d’engagement. Yehvann Diouf, recrue estivale, n’a pas masqué sa frustration : « on a réussi à montrer un autre visage en deuxième période. On a mis plus d’intensité et sur la seule occasion qu’on subit, on prend ce but et on perd ce match. Il nous a manqué l’efficacité dans les deux surfaces. Forcément ça fait mal, on est dégoûtés. »

En conférence de presse, Franck Haise n’a pas mâché ses mots. L’entraîneur a dénoncé l’attitude générale de son groupe : « on n’est pas au mieux. Sur la première période, il nous a manqué beaucoup de choses. C’est insuffisant techniquement, mais c’est aussi insuffisant dans l’investissement général. Certains sont très loin du compte. »

La colère du coach ne s’arrête pas là. « Perdre des matchs ce n’est pas un problème, tant que ce n’est pas beaucoup. C’est surtout ce que l’on doit mettre dans un match. […] Le minimum syndical, c’est un investissement sans faille de la première à la dernière seconde. Je me suis interrogé si je ne changeais pas 3 ou 4 joueurs à la mi-temps. »

Franck Haise constate aussi les limites d’un effectif diminué par les blessures et un recrutement tardif : « je ne vais pas être inquiet dès la première journée. Mais ce que je vois sur le court terme, c’est qu’on a beaucoup de manques. […] Ceux qui sont là doivent faire plus et mieux. »

Malgré une seconde période plus consistante, le Gym n’a pas réussi à renverser la situation. Les sifflets entendus à l’Allianz Riviera témoignent d’un climat tendu dès le mois d’août.

Une contestation qui dépasse le terrain

La crise sportive se double d’un malaise plus large entre les supporters et la direction. Samedi, avant même le coup d’envoi, le groupe Populaire Sud a publié un communiqué pour dénoncer les nouveaux maillots jugés éloignés de l’identité du club. Le ton employé ne laissait pas de place au doute : « vous nous faîtes honte. »

Après la défaite, les sifflets ont encore renforcé le sentiment d’une fracture avec le public. Le lendemain, la contestation a pris une autre dimension avec une pétition demandant le départ d’INEOS, propriétaire du club depuis 2019. Plus de 1 300 signatures ont été recueillies en quelques heures.

À l’origine de ce texte, Loris De Gregorio, créateur de la communauté Nice Stadium Supporters. Selon lui, la rupture est profonde : « on était tous pour l’arrivée d’INEOS en 2019. Il y a eu des bonnes choses au départ, mais aujourd’hui, il n’y a plus de cap, plus d’investissement. Depuis le rachat de Manchester United en 2023, on voit que Jim Ratcliffe se fout de l’OGC Nice. Quand il déclare en mars qu’il ne regarde pas les matchs du Gym, c’est irrespectueux et inquiétant. »

Sur les réseaux sociaux, la colère s’exprime aussi. « Nous sommes en majorité tous d’accord INEOS out ! Ratcliffe, Bocquet et sa bande dehors », écrit Jonathan. D’autres espèrent un retour de l’ancien président Jean-Pierre Rivère, qui doit quitter officiellement ses fonctions demain.

Officiellement, le club n’est pas à vendre. Mais les critiques se concentrent sur la politique économique. Selon plusieurs sources, INEOS aurait réduit le budget de 15 % cet été. Malgré plus de 70 millions d’euros encaissés grâce à plusieurs ventes importantes, le Gym n’aurait dépensé qu’une vingtaine de millions pour ses recrues. Des arrivées jugées insuffisantes pour maintenir un niveau compétitif.

Le texte de la pétition dénonce « un mercato catastrophique, sans cap, sans vision. » Les auteurs estiment que le club est devenu une priorité secondaire pour Jim Ratcliffe, absorbé par Manchester United. Leur conclusion est claire : « la solution est vite vue, trouvez au plus vite si ce n’est pas déjà fait un repreneur et cassez-vous ! »

Pour l’heure, INEOS n’a pas réagi. La direction garde le silence face à une colère qui prend de l’ampleur. Mais la pression monte.

Un climat lourd dès le mois d’août

Entre résultats sportifs décevants, critiques de l’entraîneur, contestation des tribunes et incertitudes sur la stratégie du propriétaire, le Gym traverse une zone de turbulences.

Franck Haise appelle à « relever la tête » et promet des choix forts dans les prochaines semaines. « Il n’y a que le travail. Moi j’aurai des choix à faire, il y aura quelques modifications parce qu’il y en a qui doivent faire beaucoup mieux et beaucoup plus. Mais je ne vais pas non plus pouvoir changer toute l’équipe. »

À court terme, Nice doit réagir sur le terrain pour éviter de s’enfoncer davantage. Mais la question dépasse les seuls résultats. Cela passera par un résultat positif à domicile face à Auxerre ce samedi à 19 heures mais aussi un recrutement digne de l’ambition affichée par le club en fin de saison dernière. C’est désormais l’avenir même du projet INEOS à Nice qui se retrouve au centre des débats.

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