Fabrice Bocquet : « on doit s’améliorer »

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Des joueurs de l'OGC Nice s'encouragent sur la pelouse avec le maillot blanc, vert et rouge.
Photo Facebook OGC Nice.

Après une nouvelle défaite et un début de saison jugé insuffisant, le président de l’OGC Nice, Fabrice Bocquet, a reconnu la nécessité de « rehausser le niveau ». Dans un contexte marqué par la contestation de supporters et les doutes autour d’INEOS, le club traverse une période instable, sur le plan sportif comme institutionnel.

Le constat de Fabrice Bocquet est clair. À l’issue du match perdu hier soir à Metz, le président de l’OGC Nice n’a pas caché sa déception. « Le match de ce soir, c’est une vraie désillusion. Au-delà du résultat, je pense que ce qui est embêtant, c’est le contenu », a-t-il déclaré au micro de Ligue1+. Le Gym vient d’enchaîner une nouvelle défaite, après la nouvelle déconvenue en Ligue Europa face au SC Fribourg et un peu plus tôt en championnat face au PSG « C’est difficile de faire un championnat et d’avoir des ambitions élevées quand on perd ce type de match », a ajouté le dirigeant.

Avec 17 points au compteur, soit trois de moins que l’an dernier à la même période, le président reconnaît que « la situation aujourd’hui est insuffisante. » Son discours se veut lucide : « est-ce qu’on peut se dire que ces derniers résultats sont immérités ? Non, je ne pense pas. Donc, ça veut dire qu’on doit s’améliorer. Fortement. Fortement et individuellement, on doit être plus responsabilisés, on doit augmenter notre exigence, chacun à tous les niveaux. »

Cette exigence, Fabrice Bocquet la lie aussi à la notion de plaisir. « C’est important, c’est même la base d’une performance et d’une force collective », insiste-t-il. Selon lui, l’équipe doit retrouver du goût à l’effort : « prendre du plaisir dans l’exigence, dans la performance et dans la progression collective. »

Mais le président admet que « beaucoup d’axes d’amélioration » subsistent. Il évoque les « cinq penalties concédés depuis le début de saison », un chiffre déjà supérieur à celui de la saison passée. Les coups de pied arrêtés restent un autre point faible. « On n’est pas encore très performants », reconnaît-il.

Fabrice Bocquet a aussi tenu à rappeler la cohésion interne du club : « l’alignement entre le président, le directeur sportif et l’entraîneur, c’est ce qui a fait notre force, et c’est ce qui continue à faire notre force (…) On construit quelque chose sur la durée, que ce soit avec Franck, son staff, avec Florian, et c’est à nous de l’accompagner le mieux possible », et de conclure le plus important c’est d’avoir l’humilité, et je pense qu’on l’a, pour se dire qu’aujourd’hui, on n’est pas au niveau et se demander qu’est-ce qu’on fait pour être plus performant ? On va trouver les solutions tous ensemble. »

La prochaine échéance est déjà dans les esprits : le match contre Marseille, le 21 novembre. Une rencontre à domicile « importante », selon le président, qui coïncidera avec les 40 ans du mouvement ultra niçois. « On doit montrer autre chose », prévient-il.

Contestation persistante autour d’INEOS

Ces déclarations interviennent dans un climat déjà tendu. Depuis plusieurs mois, les supporters de l’OGC Nice expriment leur mécontentement à l’égard d’INEOS, propriétaire du club depuis 2019. En août, une pétition réclamant le départ du groupe britannique a rassemblé plus de 1 300 signatures en quelques heures.

À l’origine de cette initiative, Loris De Gregorio, créateur de la page Nice Stadium Supporters. Pour lui, la direction du club a perdu son cap : « on était tous pour l’arrivée d’Ineos en 2019. Il y a eu des bonnes choses au départ, mais aujourd’hui, il n’y a plus de cap, plus d’investissement. Depuis le rachat de Manchester United en 2023, on voit que Jim Ratcliffe se fout de l’OGC Nice. »

Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient. « Nous sommes en majorité tous d’accord Ineos out ! Ratcliffe, Bocquet et sa bande dehors », écrivait un supporter. Un autre espérait déjà un retour de l’ancien président Jean-Pierre Rivère dont les ambitions politiques ont anéantis les hypothèses d’un nouveau come-back. Officiellement, le club n’est pas en vente, mais les choix budgétaires interrogent.

Malgré les 70 millions d’euros générés par les ventes estivales, Nice n’aurait investi qu’une vingtaine de millions lors du mercato. Plusieurs cadres ont quitté le club, affaiblissant un effectif déjà diminué par les blessures. L’élimination en Ligue des champions face à Benfica a accentué le malaise. L’entraîneur Franck Haise avait alors reconnu : « aujourd’hui on n’a pas les armes pour rivaliser à ce niveau-là, il faut juste être lucide. »

Les doutes persistent également sur l’engagement d’INEOS. L’entreprise a augmenté le capital du club cet été, un geste présenté comme une preuve de soutien, mais perçu par certains comme une préparation à une éventuelle revente. Jim Ratcliffe a pourtant assuré que « l’engagement d’INEOS auprès de l’OGC Nice restait absolu. »

Entre résultats décevants, frustration des supporters et interrogations sur la stratégie du propriétaire, le Gym entame une période décisive. La réception de Marseille pourrait marquer un tournant. Sportivement d’abord, mais aussi symboliquement, dans la relation entre le club et ses supporters. Pour Fabrice Bocquet, la ligne est tracée : « c’est ensemble qu’on arrivera à avancer, et continuer à regarder vers l’avant. »