Une pétition lancée dimanche par des supporters de l’OGC Nice demande à INEOS de quitter le club. En quelques heures, elle a recueilli plus de 1 300 signatures. Entre critiques sur la gestion sportive, colère contre la direction et inquiétude sur l’avenir du Gym, la contestation prend de l’ampleur.
Depuis quelques jours, la tension monte autour de l’OGC Nice. Avant même le coup d’envoi du match contre Toulouse, samedi, la Populaire Sud avait publié un communiqué dénonçant les nouveaux maillots de la saison. Le groupe de supporters reprochait à la direction de s’éloigner des couleurs et de l’identité du club. Dans le texte, les mots étaient clairs : « vous nous faîtes honte. »
Sur le terrain, la soirée s’est encore assombrie. Battu par Toulouse (0-1), le Gym a concédé sa troisième défaite en trois rencontres officielles cet été. À la mi-temps puis au coup de sifflet final, les sifflets ont résonné dans les tribunes de l’Allianz Riviera. Les supporters y ont exprimé leur inquiétude face à un effectif jugé insuffisant et un début de saison manqué.
Le lendemain, une nouvelle étape a été franchie avec la mise en ligne d’une pétition sur la plateforme change.org. Son objectif : demander le départ d’INEOS, propriétaire du club depuis 2019. En un peu plus de 24 heures, plus de 1 400 personnes ont déjà signé.
« On voit que Jim Ratcliffe se fout de l’OGC Nice »
À l’origine de la pétition, on retrouve Loris De Gregorio, créateur de la page Nice Stadium Supporters. Sa communauté rassemble près de 20 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Pour lui, le malaise est profond. « On était tous pour l’arrivée d’Ineos en 2019. Il y a eu des bonnes choses au départ, mais aujourd’hui, il n’y a plus de cap, plus d’investissement. Depuis le rachat de Manchester United en 2023, on voit que Jim Ratcliffe se fout de l’OGC Nice. Quand il déclare en mars qu’il ne regarde pas les matchs du Gym, c’est irrespectueux et inquiétant », confie ce dernier chez nos confrères de Francebleu.
Sur les réseaux sociaux les supporters s’enflamment : « Nous sommes en majorité tous d’accord Ineos out ! Ractcliff, Bocquet et sa bande dehors. On n’a pas besoin d’eux, il faut leurs faire savoir sans tarder lors du match contre Auxerre. Plus que jamais Nice c’est Nous », écrit Jonathan. Certains comme Bruno espère déjà un retour de l’ancien président du Gym, Jean-Pierre Rivère qui va officiellement quitter ses fonctions dans deux jours le 20 août : « Rivère va revenir avec un repreneur, mais pour cette année ça va être compliqué. »
Officiellement, le club n’est pas sur le marché. Pourtant, les choix budgétaires alimentent les doutes. Selon plusieurs sources, INEOS aurait réduit le budget de 15 % cet été. Le mercato illustre cette politique : malgré 70 millions d’euros encaissés avec les départs entre autres d’Evan Guessand, Marcin Bulka et Gaetan Laborde, le club n’aurait investi qu’une vingtaine de millions. Les recrues arrivées sont jugées limitées, et les résultats sportifs semblent le confirmer.
« Arrêter les faux-semblants »
Du côté d’INEOS, aucune réaction officielle n’a pour l’instant été publiée. Mais les critiques se répètent depuis plusieurs mois. En mars dernier, Jim Ratcliffe avait confié à la presse : « je n’aime pas particulièrement aller voir Nice, le niveau n’est pas assez élevé. » Une phrase qui avait choqué jusqu’au sein du vestiaire.
Le texte accompagnant la pétition reprend cet épisode pour dénoncer ce qu’il considère comme un abandon. « Aujourd’hui l’intégralité de l’investissement d’Ineos est sur Manchester United. Nice est devenu le boulon qui tient la roue de la charrue. Et nous de bonnes vaches à lait qui achetons des maillots, des places… Le mercato est catastrophique, sans cap, sans vision, à l’arrache. Nous sommes qualifiés en Europa League et nous vivons cela ?! »
Une contestation qui pourrait durer
Avec déjà plus de 1 400 signatures, la mobilisation pourrait s’amplifier. Les auteurs du texte appellent à un changement radical. Leur conclusion ne laisse pas de place au doute : « La solution est vite vue, trouvez au plus vite si ce n’est pas déjà fait un repreneur et cassez-vous ! Le club s’en portera de suite mieux et s’enlèvera ce poids qui devient impossible à porter. »
Pour l’instant, aucune réponse n’a été apportée par la direction ni par le propriétaire britannique. Mais la pression monte. Entre résultats sportifs décevants, défiance vis-à-vis des choix stratégiques et fracture avec les tribunes, l’avenir d’INEOS à Nice semble plus contesté que jamais.