
Un mois après la fusillade qui avait fait deux et cinq blessés dans le quartier des Moulins, ce Mardi 4 novembre, une femme de 39 ans est morte poignardée par son compagnon dans ce même lieu. Leur fille de 17 ans a été hospitalisée dans un état critique. L’homme, déjà poursuivi pour violences conjugales en 2023, a été interpellé sur place.
Le quartier des Moulins, à Nice, a été le théâtre d’un nouveau drame ce mardi 4 novembre, peu après 13 heures. Selon la préfecture des Alpes-Maritimes, un homme a poignardé sa compagne et leur fille de 17 ans dans un appartement situé avenue de la Méditerranée.
Les policiers appelés sur place ont découvert une scène de grande violence. « Ce jour (mardi, ndlr) vers 13 heures, les services de police étaient requis pour des faits de violences avec arme commis au 24 avenue de la Méditerranée à Nice. Sur place dans un appartement, ils constataient la présence d’une femme née en 1986 très grièvement blessée après avoir reçu plusieurs coups portés avec une arme blanche et procédaient aux premiers secours », indique le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli.
Malgré les tentatives de réanimation, la victime, âgée de 39 ans, est décédée sur place. Sa fille de 17 ans, elle aussi atteinte de plusieurs coups de couteau, a été prise en charge par les secours et transportée à l’hôpital. « Malgré les secours, la mère de famille décédait tandis que la jeune fille de 17 ans était hospitalisée en urgence absolue », précise le procureur.
Une autre enfant, âgée de deux ans, se trouvait également dans l’appartement au moment de l’agression. Elle n’a pas été blessée. Les policiers l’ont immédiatement mise à l’écart.
L’homme suspecté, âgé de 47 ans, a été arrêté sur les lieux et placé en garde à vue. Le parquet de Nice a ouvert une enquête de flagrance pour « homicide par conjoint » et « tentative d’homicide ». Celle-ci a été confiée au service local de police judiciaire de Nice.
Un passé judiciaire déjà marqué par des violences conjugales
Le procureur Damien Martinelli a précisé que l’auteur présumé des faits était le père des enfants. « Inconnu de l’autorité judiciaire jusqu’en 2023, le mis en cause avait été poursuivi en décembre de cette année pour des faits de violences sur conjoint sans incapacité totale de travail. Déféré et placé sous contrôle judiciaire, il avait été relaxé par jugement du 23 mai 2024. »
Le parquet n’a pas confirmé s’il vivait encore avec la victime au moment du drame. Selon les premières informations, le couple serait séparé. L’homme s’était néanmoins rendu à l’appartement ce mardi en début d’après-midi. Les circonstances précises du passage à l’acte restent à déterminer.
La victime était mère de sept enfants, âgés de 18 à 2 ans. Tous font désormais l’objet d’un suivi psychologique et social. « L’adolescente grièvement blessée et l’enfant présente ainsi que le reste de la fratrie, soit sept enfants au total, nés entre 2007 et 2023, sont pris en charge dans le cadre d’un protocole d’accompagnement dédié », a indiqué le procureur. L’association Montjoye a été mobilisée pour apporter un soutien immédiat aux proches.
Réactions et contexte
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a réagi dès l’annonce du drame dans un message publié sur le réseau X. Il évoque un « féminicide » et un « acte terrible qui doit être puni avec une extrême sévérité. »
Le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, a lui aussi exprimé son émotion. Il parle d’une « véritable tragédie » et ajoute : « je souhaite que toute la lumière soit faite rapidement sur ce drame absolu. »
Ce meurtre survient alors que les violences conjugales continuent d’inquiéter les autorités. En 2024, le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint a augmenté de 11 % sur un an, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Le quartier des Moulins, où s’est déroulé le drame, est régulièrement confronté à des faits de violences. Mais cette fois, c’est un drame familial qui a bouleversé la communauté locale. D’après plusieurs sources, la victime et son compagnon appartenaient à la communauté tchétchène de Nice.
L’enquête devra établir les circonstances exactes du passage à l’acte, ainsi que les éventuels signaux d’alerte qui auraient pu précéder le meurtre. En attendant, la jeune fille de 17 ans reste hospitalisée dans un état critique. Ses frères et sœurs sont pris en charge par les services sociaux.
Ce nouveau fait divers intervient à peine un mois après la fusillade qui avait généré une vague d’émotion dans la communauté Tchétchène après la morts de deux hommes dans une fusillade.