Cette semaine, deux enquêtes menées par les services de police des Alpes-Maritimes ont permis de mettre fin à différents trafics. La première a révélé l’existence d’un atelier clandestin de fabrication de faux papiers. La seconde a abouti à l’interpellation d’un homme impliqué dans un trafic de stupéfiants et de blanchiment d’argent. On vous résume ces affaires.
La première enquête a pour point de départ un contrôle de véhicule à Vallauris dimanche dernier. Une patrouille de la Brigade anti-criminalité d’Antibes procédait au contrôle d’un véhicule. À bord se trouvaient un conducteur et une passagère. Les policiers ont rapidement détecté une forte odeur suspecte et découvert sur le conducteur un morceau de résine. La passagère était, elle, en possession d’un couteau et d’une bombe lacrymogène. Le conducteur n’avait pas de permis et se trouvait en situation irrégulière sur le territoire français. Les deux occupants ont été placés en garde à vue.
Les perquisitions menées ensuite par la police aux frontières vont mettre au jour une véritable officine de fabrication de faux documents. Dans le logement du conducteur, les enquêteurs ont découvert 25 cartes d’identité belges, 33 cartes et permis de séjour italiens, ainsi que 15 cartes espagnoles et portugaises. Le matériel saisi était très varié : imprimante à sublimation thermique, illuminateur UV, cartes vierges, ordinateur portable, brouilleur d’ondes et cartes bancaires prépayées. Tout le nécessaire pour produire et utiliser de faux papiers.
Une deuxième perquisition, cette fois au domicile de la passagère, a permis de découvrir un pistolet automatique à blanc de calibre 9 mm et ses munitions. Les auditions des deux premiers interpellés ont confirmé l’existence d’un réseau localisé entre Vallauris et Antibes, fournissant de faux papiers à des ressortissants en situation irrégulière.
L’enquête a établi l’implication d’une troisième personne. Dans son appartement, les policiers ont trouvé 100 grammes de résine de cannabis et près de 1 000 euros en liquide. La femme a reconnu consommer du cannabis, mais nie toute activité de revente. En situation irrégulière, elle a avoué en revanche avoir envisagé d’obtenir de faux papiers auprès du conducteur.
Les trois personnes interpellées étaient déjà connues des services de police pour divers faits : violences, détention d’armes, circulation sans permis ou encore usage de stupéfiants.
Au terme des investigations, le conducteur et la troisième femme ont été déférés devant le tribunal judiciaire de Grasse le 11 septembre 2025. Ils devront répondre d’une série d’infractions, dont la fabrication et l’usage de faux documents administratifs, l’aide à l’entrée ou au séjour irrégulier, et la détention d’armes. Le conducteur est également poursuivi pour conduite sans permis et usage de stupéfiants. La passagère, quant à elle, a été convoquée devant le délégué du procureur pour port d’armes. Les faux documents saisis ont été placés sous scellés pour expertise, tandis que les armes et stupéfiants ont été détruits.
Saisie de drogue et blanchiment d’argent dans une résidence d’Antibes
Quelques jours plus tard, le 13 septembre, une autre affaire a mobilisé les services de police. Sur la base d’un renseignement transmis par un riverain, les effectifs du Groupe de sécurité et de proximité d’Antibes avaient placé sous surveillance un local technique d’une résidence. Une forte odeur de cannabis s’en dégageait, masquée par du désodorisant.
Après plusieurs heures d’observation, un individu arrivant en scooter a tenté de pénétrer dans le local avec ses clés. Lors de son interpellation, il a opposé une vive résistance et frappé un policier au visage.
La perquisition menée par la brigade des stupéfiants a permis de découvrir plus de 12 kilos de résine de cannabis, près de 570 grammes d’herbe et 1,3 kilo de cocaïne. Le matériel de conditionnement, un scooter et 845 euros en liquide ont également été saisis.
Le suspect, gérant d’une sandwicherie, a fait l’objet d’une perquisition dans son commerce. Les enquêteurs y ont constaté des faits de travail dissimulé et soupçonnent un blanchiment d’argent. L’exploitation de son téléphone a révélé quatre canaux cryptés dédiés à la revente de drogue, des éléments de comptabilité et l’identité de clients et revendeurs potentiels.
Une demande de fermeture administrative de son établissement a été transmise à la sous-préfecture de Grasse. Le mis en cause a été déféré au tribunal judiciaire de Grasse. Il a été placé en détention provisoire pour six mois, renouvelables dans le cadre d’une information judiciaire.
Ces deux enquêtes, menées à quelques jours d’intervalle, mettent en lumière la diversité des trafics dans les Alpes-Maritimes. Qu’il s’agisse de faux papiers ou de stupéfiants, les services de police soulignent leur volonté de poursuivre les investigations pour empêcher le développement de ces réseaux.