Lors d’une conférence de presse tenue le 10 décembre 2025, la liste Vivre Nice pour les Municipales 2026 à Nice portée par Hélène Granouillac a présenté plusieurs mesures autour de l’accès au logement, de la mobilité et de la sécurité. Le groupe entend inscrire la ville dans une réflexion sur la place des femmes dans l’espace urbain.
La conférence de presse s’est déroulée à la cantine du Jardin Olympie. La liste Vivre Nice a développé un programme qui s’appuie sur plusieurs thèmes : logement, transition climatique, économie et sécurité. Les intervenants présents autour de la tête de liste Hélène Granouillac ont rappelé que l’environnement urbain n’est pas neutre. Ils ont mis en avant les effets de normes sociales et de rapports de pouvoir sur la vie quotidienne des femmes.
L’équipe a souligné l’écart de revenus entre les femmes et les hommes en évoquant un revenu salarial « inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes. » Cette différence pèse sur l’accès à un logement stable. Les femmes seules sont nombreuses à connaître des situations complexes : faibles revenus, emplois précaires, horaires fragmentés, monoparentalité. Les ruptures conjugales ou le décès d’un conjoint aggravent ces difficultés.
Les prises de parole ont insisté sur l’effondrement de l’offre locative, en particulier à Nice. Selon les données présentées, les locations ont baissé de « 63,5% à Nice » ces trois dernières années. Seulement « 13 % des logements sont à louer », pour « une demande de 66 %. » Les prix ne correspondent plus au pouvoir d’achat d’une grande partie des actifs.
Dans ce contexte, le logement est décrit comme un levier d’autonomie pour les jeunes femmes. La liste propose une mesure emblématique : la conversion de l’ancien commissariat Foch en foyer pour jeunes travailleuses. Ce bâtiment doit devenir, selon Vivre Nice, un lieu de logements à loyers modérés. L’objectif serait d’offrir un accès temporaire à celles qui débutent leur carrière ou qui travaillent dans les secteurs saisonniers, culturels, sociaux ou éducatifs.

Les loyers annoncés se situeraient autour de « 500 euro/mois ». Le foyer inclurait des espaces communs, des chambres individuelles et un accompagnement dans les projets professionnels. Les bénéficiaires seraient des femmes de « 18 et 25 ans », françaises ou étrangères, engagées dans une démarche professionnelle.
Le financement reposerait sur plusieurs sources : taxe de séjour via l’office de tourisme métropolitain, partenaires économiques, aides de l’État et, si conventionné, soutien de la CAF. Le jardin du site serait « partiellement ouvert aux riverain·es. »
Transports nocturnes, éclairage public et sentiment d’insécurité
L’accès au logement ne résume pas la stratégie de Vivre Nice. La liste en fait un socle pour aborder la mobilité et la sécurité. Les différentes interventions ont rappelé que nombre de femmes renoncent à sortir le soir ou à utiliser les transports nocturnes en évoquant des situations concrètes : certaines « refusent des invitations », d’autres évitent les transports après une certaine heure. Le sentiment d’insécurité conduit à modifier les déplacements, les horaires de travail ou les activités. Il peut aussi créer des obstacles vers l’emploi ou la vie sociale.
La préfecture des Alpes-Maritimes met en avant une hausse des violences dans les transports. Selon les chiffres cités, ces faits ont augmenté de « 4,4% », passant de « 226 à 236 signalements ». Ces données concernent bus, tramways et trains régionaux.
La liste rappelle que « 9 femmes sur 10 ont déjà renoncé à des actions ou modifié leur comportement pour ne pas être victimes de sexisme. » Les représentants présents ont insisté sur le fait que « le harcèlement de rue est une réalité pour 100% des femmes. »
Pour répondre à ces situations, Vivre Nice propose un service de transports nocturnes. Ce dispositif relierait les lignes de tram aux quartiers non desservis. Il reposerait sur une application de covoiturage et une navette à la demande, couvrant les heures où Lignes d’Azur n’opère plus. L’objectif est de permettre des déplacements liés au travail ou aux sorties.
Un autre axe porte sur l’éclairage public. Le groupe souhaite réaliser un inventaire des zones insuffisamment éclairées. L’équipe de campagne autour d’Hélène Granouillac indique que « les femmes expriment plus de peur que les hommes dans l’espace public. » Elle évoque aussi l’agression d’une étudiante de 23 ans le « 7 septembre 2024 », présentée comme un fait divers marquant. Le recensement des passages « anxiogènes » doit servir de base à une cartographie, élaborée en lien avec les habitantes.
La liste conclut que « combattre l’insécurité urbaine en écoutant et en donnant la parole aux femmes contribue à améliorer le bien-être et la qualité de vie de tous. »
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