Plusieurs listes ont dévoilé leurs priorités pour les municipales. Les thèmes du logement, des familles, de la santé et de la participation citoyenne vont guider les premières semaines de campagne. Les formations politiques présentent leurs positions et leurs méthodes.
Une charte de bonne conduite signée par des acteurs locaux
À l’approche des élections municipales de 2026, le Club de la Presse Méditerranée 06 a proposé de mettre en place une charte de bonne conduite entre journalistes et candidats. L’objectif est de limiter les tensions, de clarifier les pratiques dans la presse écrite et de rappeler les engagements de chacun. Le Club de la Presse Méditerranée 06 a convié les candidats en lice dans la course aux municipales à Nice. Le texte fixe des engagements pour les journalistes dont la règle fondamentale à savoir : l’obligation de vérification de l’information. La charte appuie également sur la clarté des sources et la rectification rapide des erreurs. Elle insiste sur l’équité du traitement et sur le refus de toute confusion entre journalisme et communication.
Le document demande aux équipes candidates « de faciliter les échanges ». Les équipes doivent rester accessibles et répondre aux sollicitations. La charte rappelle un principe simple : fournir des informations exactes. La charte appelle à un dialogue apaisé. Le droit de réponse est rappelé, en conformité avec la loi.
Mireille Damiano (Nice Front Populaire) : priorité au logement
« Priorité logement ! » La liste Nice Front Populaire a choisi de placer ce thème en comme fer de lance. Mireille Damiano et les membres du collectif dénoncent « des décennies d’inerties » et « un choix politique délibéré des maires successifs de Nice qui n’ont jamais fait du logement une priorité. » Le mouvement insiste sur une crise profonde. Le diagnostic évoque une régulation insuffisante, un nombre important de résidences secondaires, des logements vacants de longue durée et une pénurie de logements sociaux. Les ménages consacrent une part importante de leurs revenus pour se loger. Le constat concerne plusieurs catégories sociales.
Olivier Salerno, présent sur la liste, a livré plusieurs précisions dans l’interview à la Une de Nice-Matin au sujet de cette orientation : « la question du logement est devenue un enjeu central. La ville ne peut plus avancer sans un plan clair et suivi. » Le colistier a également ajouté : « le logement n’est pas un dossier technique. C’est un sujet qui touche à la dignité et à la stabilité de nombreux habitants. »
Concrètement la liste Nice Front Populaire propose plusieurs mesures :
– développement d’un parc social plus important ;
– encadrement des loyers ;
– moratoire sur le surtourisme ;
– expropriation des logements vacants depuis plus de cinq ans ;
– interdiction de nouvelles résidences secondaires.
Nice Front Populaire rappelle que Nice compte 14 % de logements sociaux. La loi SRU impose 25 %. Le collectif parle de plus de 26 000 familles en attente. Le Programme Local de l’Habitat prévoit 1 250 constructions annuelles, alors que le besoin évoqué avoisine 3 500 par an. Le collectif veut construire sur des surfaces déjà occupées, abaisser le seuil de mixité sociale à 500 m2 et généraliser la préemption. Le mouvement propose la création de « conseils de résidents » dans le parc social.
La formule mise en avant reste directe : « non, Nice n’est pas à vendre. Oui, le mal logement n’est pas une fatalité à Nice. » Le collectif affirme disposer « de la détermination et de la volonté politique pour mener à bien ce combat. »
Juliette Chesnel-Le Roux (Unis pour Nice) : mesures pour les familles monoparentales
La liste Unis pour Nice regroupe le Parti socialiste, les Écologistes et le Parti communiste niçois. Le programme place les familles monoparentales parmi les priorités. Les données présentées décrivent une hausse continue. L’INSEE évoque une progression de 26 534 familles monoparentales en 2010 à 32 699 en 2021. Le taux de pauvreté atteint 32,3 %. Les couples avec enfants se situent à 9 %. Le programme présenté utilise un budget de 3 050 000 €. La liste compare ce montant aux 75 000 000 € estimés pour le prolongement de la Promenade du Paillon.
La candidate Juliette Chesnel-Le Roux a proposé sur RCF une carte de parent monoparental. Ce dispositif permettrait « des avantages et des tarifs préférentiels pour les services et équipements municipaux. » La liste souhaite aussi la « mise en place d’une tarification sociale spécifique pour les activités culturelles, sportives et les cantines » et l’arrêt de « la prise en compte de la pension alimentaire dans le calcul du quotient familial pour la tarification municipale. »
La gratuité des transports est envisagée. Pour les enfants, la liste propose « l’octroi d’une priorité d’accès aux crèches et centres de loisirs pour faciliter la conciliation travail/famille. » L’aide aux devoirs serait gratuite. Le transport scolaire deviendrait gratuit ou à tarif réduit.
Pour les parents, la liste prévoit « une offre de coaching et de formations gratuites pour la recherche d’emploi ou la reconversion professionnelle, la création de partenariats locaux pour promouvoir l’embauche de parents solos et sensibiliser les employeurs à proposer des aménagements et des horaires flexibles. »
Julien Picot, n°2 de la liste Unis pour Nice a abordé plusieurs sujets durant cette nouvelle semaine de campagne municipale, avec une volonté constante de clarifier les enjeux présentés aux habitants. Selon le secrétaire départemental du PCF 06, la démarche doit rester liée au terrain, car « je veux que cette campagne garde un cap simple : partir du vécu des habitants et proposer des solutions concrètes. » Cette position sert de base à son analyse des priorités locales. Julien Picot souhaite « que les engagements annoncés soient tenus », insistant sur la nécessité d’un rapport honnête entre les promesses et les actions futures. La campagne doit selon lui éviter toute dérive communicationnelle : « une campagne ne doit pas devenir un exercice de communication mais un travail sérieux au service des familles. »
Hélène Granouillac (Vivre Nice) : soutien aux professions de santé
Plus de 800 professionnels de santé ont manifesté à Nice. Les revendications portent sur un budget jugé trop contraint, une pression administrative croissante et une réduction progressive des moyens. Le mouvement lancé par Hélène Granouillac alerte sur les fermetures de cabinets et la disparition de certains services dans les zones rurales. Les syndicats parlent d’une liberté d’installation menacée. Les tarifs stagnent. Les actes infirmiers restent plafonnés.
La candidate Vivre Nice a participé à cette mobilisation. Elle a souhaité relayer un message clair recueilli durant la manifestation : « le PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) est abstrait pour les patient·es. Alors qu’en réalité, ce qui est en jeu, c’est leur futur accès aux soins. » Son programme veut défendre une « économie du bien-être. » L’objectif consiste à encourager l’installation, renforcer la médecine de ville et garantir la continuité des soins. La liste insiste sur la proximité et la défense d’un accès égal aux services de santé.
Christian Estrosi (Tous pour Nice) : participation citoyenne et transparence financière
Christian Estrosi a présenté dix engagements axés sur la consultation et la participation. Le projet s’appuie sur des référendums locaux, un questionnaire de début de mandat, une plateforme numérique et des rencontres régulières. « Tous pour Nice, ce n’est pas un slogan, c’est un projet pour que chaque Niçois puisse davantage agir pour sa ville, pour son quartier et pour chaque politique publique que nous metons en œuvre. »
Le questionnaire constitue le premier outil présenté. « Chaque nouveau mandat doit être l’occasion de s’interroger sur “Comment faire mieux pour s’adapter à l’évolution de la société ?” J’ai souhaité commencer ma campagne municipale avec l’élaboration d’un questionnaire. » La proposition prévoit trois questions tirées au sort pour chaque Conseil municipal. Une idée soutenue par 1 000 électeurs pourrait être soumise au vote. Deux habitants porteurs de projets jugés pertinents seraient intégrés en position éligible sur la liste. La transparence constitue un axe majeur. Un audit indépendant serait annexé au budget. La présidence de la Commission des finances serait confiée à un élu d’opposition. Le budget participatif atteindrait trois millions d’euros.
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