
La culture niçoise, c’est son dada. Richard Caïraschi veut la soutenir, et surtout la défendre. « Il est devenu difficile de promouvoir le Niçois aujourd’hui, assure-t-il. Mais notre ville, c’est aussi un accent, une langue, des traditions et des valeurs à défendre. Tout cela appartient au peuple de Nice. » Justement, ces valeurs et ces traditions, il regrette qu’elles soient aujourd’hui récupérées à des fins politiques par des groupes d’extrême-droite. « Je veux montrer que le Niçois est encore une langue vivante », assure-t-il. Même si cela doit lui valoir une étiquette de « dernier des Mohicans ». « À l’université de Nice, on enseigne le niçois dans des classes de 80. On manque de locaux et de professeurs. Les lycéens qui l’apprennent pour obtenir quelques points en plus au bac me donnent plus de raisons d’espérer. À condition qu’ils continuent à pratiquer après le lycée. »
« Prendre le temps de vivre sa vie »
C’est dès le début de sa carrière sur les planches, alors qu’il n’a que 30 ans, que Richard Caïraschi se rend compte de ce potentiel. « J’ai vu un artiste faire son spectacle dans une langue locale. » Cela a été une véritable révélation pour lui. « Je me suis dit : alors on peut faire ça ? Eh bien oui, on peut ! » confie-t-il avec une émotion visible. Depuis, il a mené sa barque à sa manière, et s’est forgé sa propre idée de la route vers le succès. « Il ne faut pas se laisser influencer par l’ethnocentrisme parisien. Même si des Niçois se font traiter de pizzaïolo lorsqu’ils vont dans la capitale. » Même s’il ne craint pas les préjugés sur les méditerranéens : il revendique par-dessus tout de prendre le temps de vivre sa vie, de flâner. « Ces hommes politiques qui travaillent 16 heures par jour, mais ce sont des malades ! Pour réussir, il faut se promener en levant la tête, voir comment vivent les gens. Et après on peut s’en servir pour inventer des dialogues. » C’est ce qu’il fait depuis plus de trente ans dans ses one-man-show, et par petites touches, dans Le parler à Nice.


