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23 avril 2024

Pencréac’h expose sa vision de la société au MAMAC de Nice

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L’artiste nous présente jusqu’au 31 août 2014 au M.A.M.A.C ses dernières œuvres sur les évènements récents des pays du moyen orient, de ces pays du printemps arabe. Stéphane Pencréac’h aborde ce thème à travers quatre villes : Tunis, Le Caire, Tombouctou et Tripoli.


pencreach.jpg Quatre pays cruellement touchés par des révolutions qui ont renversées des dictateurs. Le thème n’est pas de juger, plaider ou défendre une cause ou une autre.

Stéphane Pencréac’h ne veut pas faire de propagande et souhaite demeurer dans l’ambiguïté. C’est à chacun de faire sa propre opinion, de se définir. Il n’y a aucun manichéisme, tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir.

L’artiste s’inspire de faits historiques, ce jeune homme qui s’immole par le feu à Tunis. La photo a fait le tour du monde et le peintre la reprend et son tableau devient un témoin plus parlant que la photo. Il insère la poésie, c’est plus parlant et il réussit à faire naître l’émotion. Tombouctou, cette femme et son fils mort, là aussi un triptyque, mais surtout une piéta qui vous prend aux tripes. Le Caire, la foule qui défile folle de joie et d’espoir devant enfin la liberté.

Mais la mort serait au rendez-vous avec dans un coin Anubis qui s’empare des morts. Puis nous sommes à Tripoli, la Lybie, la fin d’un despote et ses victimes, cet homme pendu par les pieds. La petite histoire rejoint la grande avec les portraits du président français et du dictateur libyen. La ville est coupée en deux par des remparts, un enfant échappe aux bombes, on songera à Delacroix et à Gavroche.

Ses tableaux semblent obéir à des jeux de miroirs sauf que l’image reflétée est déformée. En fait il faut lire plus que regarder les tableaux de Stéphane Pencréac’h. Un peu comme les bas-reliefs des cathédrales, ils délivrent dans une lecture spirituelle un message, celui du cri d’espoir de ces peuples en quête de liberté, de soif d’un air nouveau.

La démarche créatrice des quatre triptyques est dévoilée, l’artiste nous montre en quelques sortes la genèse de ses tableaux : dessins, photos, esquisses, études, tout cela témoigne d’un long murissement avant de livrer au regard critique du public son travail. Sa peinture a quelque chose de religieux et notre impression se confirmera avec le buste en bronze de Mohamed Bouzizi, ange à la fois ailé et portant dans sa main gauche la colombe, symbole de paix ou du saint esprit ? Stéphane Pencréac’h nous laisse le soin d’y répondre ;

En regardant une nouvelle fois, mais on pourrait y rester une journée, ces quatre tableaux, nous avons la réponse. Nous vous laissons le soin de la trouver par vous-même.

Stéphane Pencréac’h et ses tableaux historiques sur les printemps arabes ne se regarde pas, mais se lit, une lecture instructive pour bien comprendre l’histoire.

C’est avant tout une peinture d’histoire et il faut vraiment visiter cette exposition pour bien comprendre l’âme de ces peuples et le sens de leurs révoltes dont les braises ne sont toujours pas éteintes.

Thierry Jan

Auteur/autrice

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