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11 décembre 2024

Opéra de Nice : Gala lyrique de solidarité, en hommage à Gianandrea Gavazzeni.

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La soprano Denia Mazzola Gavazzeni
La soprano Denia Mazzola Gavazzeni
Fondée en 2005 par la célèbre soprano italienne Denia Mazzola Gavazzeni dans le but de faire connaître des œuvres musicales, notamment celles de compositeurs souvent oubliés, et d’organiser des concerts lyriques en faveur de personnes malades ou déshéritées, l’Association Ab Harmoniae Onlus peut se prévaloir de plus de cent cinquante concerts ainsi qu’un nombre important de conférences ou de rencontres musicales. Un succès qui a conduit ses partisans à créer à Nice un mouvement identique l’année passée ainsi qu’à Monaco en 2009. Parmi ses différents projets, notons celui d’une création d’un Institut des Hautes Etudes technologiques pour l’enseignement du chant italien.
Les artistes et intervenants de cette soirée
Les artistes et intervenants de cette soirée
Afin de célébrer le centenaire de la naissance de son époux, le grand compositeur et chef d’Orchestre Gianandrea Gavazzeni -treize ouvertures de la Scala, où il a notamment dirigé Maria Callas en 1957-, Denia Mazzola Gavazzeni avait pris l’initiative, samedi 12 décembre à l’Opéra de Nice, d’un « Gala lyrique de solidarité ». En présence de personnalités politiques locales et italiennes, dont Madame Sartirani, représentante de la Mairie de Bergame, ville du compositeur avec laquelle un jumelage avec Nice a été signé, les responsables de plusieurs institutions niçoises, le CHU de l’Archet, la Maison d’arrêt de Nice, la Fondation Lenval, la Basilique Notre-Dame et la Fondation Pauliani ont reçu des mains de la cantatrice des médailles commémoratives ainsi qu’un engagement officiel pour des concerts lyriques au sein de leurs établissements respectifs.
La soprano Caterina Borruso
La soprano Caterina Borruso
Composé de deux parties, le programme de « grands airs et duos célèbres d’Opéra » était animé par une pléiade d’artistes : Denia Mazzola Gavazzeni a elle-même chanté le « Vissi d’arte » de Tosca et, en duo avec le baryton Franck Ferrari tout auréolé de son succès dans le rôle d’Ourrias du Mireille de Charles Gounod à l’Opéra Garnier, un extrait du « Lucia Di Lammermoor » de Donizetti. Un compositeur né lui aussi à Bergame et qui deviendra le répertoire fétiche de Gianandrea. Deux voix magnifiques doublées d’une capacité d’intense interprétation dramatique alors qu’il s’agissait d’une version concert. Passons malheureusement sur le massacre, par la mezzo Laura Brioli, de « Mon cœur s’ouvre à ta voix » du Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns : une infâme bouillie vocale où Samson devient une célèbre marque coréenne de produits High Tech !
La basse Emidio Guidotti
La basse Emidio Guidotti
Et relevons plutôt le bonheur d’avoir découvert deux voix particulièrement prometteuses : celle de la jeune soprano Caterina Borruso dans son « Je veux vivre » du Roméo et Juliette de Charles Gounod. Une voix déjà très belle, puissante en devenir, et des aigus qu’elle atteint par des vocalises certes encore prudentes mais qui étonnent par leur timbre à la fois clair et agréable. La basse Emidio Guidotti s’est taillé lui aussi un franc succès dans son interprétation du « Ella Giammai m’amo » du Don Carlo de Verdi. Des graves profonds, néanmoins charnus et mélodieux et une voix chaleureuse qui parvient à traduire simultanément, et ce avec un incontestable talent, la majestueuse solitude d’un roi et la tragique désespérance d’un homme.
Le maestro Sergio Monterisi
Le maestro Sergio Monterisi
Une soirée musicalement très réussie avec, sous la baguette exemplaire du maestro Sergio Monterisi que l’on sent particulièrement à l’aise dans ce répertoire, la magnifique Ouverture de « La Forza del Destino » de Verdi ou l’extrait de l’œuvre plus romantique de Pietro Mascagni « Guglielmo Ratcliff », en fait une œuvre inspirée du poète allemand Heinrich Heine. Une direction qui a également su faire revivre l’esprit du compositeur disparu en jouant pour la première fois un « Interludio per una voce femminile », extrait d’un Oratorio dédié à San Alessandro, Saint patron de Bergame. Un maestro très inspiré et en phase avec une Philharmonie de Nice visiblement convaincue par cette contribution bénévole en faveur de grandes causes humaines.

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