C’est à l’avant-première du festival Scènes d’Automne, organisée à l’Artistique à Nice, que la programmation de l’édition 2025 a été dévoilée. Du 1er au 18 octobre, le public est attendu dans toute la métropole niçoise pour 16 spectacles et près de 60 événements autour du théâtre. La comédienne niçoise Eva Rami, sacrée Molière du Meilleur Seule-en-scène en 2024, sera la marraine de ce rendez-vous incontournable.
Le festival s’ouvrira dans une atmosphère de diversité et de rencontres, avec du théâtre, de la comédie, de la danse, du cirque ou encore des projections de courts-métrages sélectionnés par la marraine, Eva Rami. Invitant le public à se déplacer en famille et à partager ces instants de spectacle vivant.
Cette année, 12 des 16 spectacles sont en compétition. Un jury composé de sept personnalités du monde culturel, dont cinq femmes, remettra trois distinctions : le Grand prix du jury, le Prix spécial et le Prix de la création. Les lauréats auront l’opportunité de jouer leur spectacle au Théâtre Francis-Gag la saison prochaine. Pour Patrick Mottard, élu municipal et délégataire du spectacle vivant, cette compétition a un but clair : « faire exploser un système où les compagnies et les scènes de théâtre étaient enfermées dans un silo, isolées les unes des autres. »
Jennifer Moreau, directrice du Théâtre Francis-Gag et du Pôle Nice Théâtre et Arts Vivants, insiste sur l’importance d’ouvrir ces spectacles récompensés à des publics nouveaux. La moitié des places des représentations sera réservée à des associations pour permettre à des spectateurs non initiés de découvrir le théâtre. « Le but à atteindre, ce sont des salles mixtes et inclusives, que tout le monde puisse se retrouver au théâtre », explique-t-elle. Selon elle, cette diversité du public crée des instants uniques où les réactions se mêlent et se répondent dans la salle.
Une marraine engagée pour la culture
La marraine, Eva Rami, porte également la voix des artistes et des inquiétudes qui traversent le monde du théâtre : « nous sommes nombreux, tous corps de métiers confondus dans le secteur culturel, à être inquiets pour l’avenir de la culture. » Elle témoigne de restrictions de budget, de subventions annulées et même de conditions difficiles rencontrées en tournée. « La culture, c’est ce qui permet à la cité d’être en bonne santé. Une cité sans culture, c’est une civilisation malade », déclare-t-elle. Son rôle est de rappeler l’importance du théâtre comme lieu de lien social et de partage d’émotions.
Pour elle, ce festival doit être l’occasion de rappeler que le théâtre est essentiel à la société. « Depuis le COVID, j’ai l’impression que les gens ont pris l’habitude de rester chez eux. Le meilleur moyen de soutenir la culture, c’est d’aller au théâtre », souligne-t-elle, appelant le public à remplir les salles en famille ou entre amis et à ressentir cette énergie que l’on retrouve uniquement dans ces salles.
Une programmation débordante dans toute la métropole
Au-delà de la compétition officielle, le festival proposera 19 rendez-vous autour du théâtre. Théâtre de rue, cirques, projections et pleins d’autres genres, marqueront ces trois semaines. Ce sont en tout 58 événements chargés de rythmer le territoire, mobilisant 16 salles intérieures et 23 scènes au total, incluant celles à l’extérieur. Outre celles déjà connues à Nice, certaines de la métropole seront mises à contribution. Les Arts d’Azur au Broc, la Salle Charlie Chaplin de Saint-Jean-Cap-Ferrat ou encore l’Auditorium France Clidat au Conservatoire de Saint-Laurent-du-Var, pour ne citer qu’elles.
En avant-goût, Eva Rami sur scène à Nice
En amont de l’ouverture du festival, le public pourra retrouver Eva Rami au Théâtre Francis-Gag les 25 et 26 septembre pour son seul-en-scène « VA AIMER ! ». Une façon de prendre part au festival et de rappeler le rôle essentiel du théâtre dans une société en quête de repères. « J’aimerais que le public retienne de ce festival à quel point le théâtre est indispensable et que nous ne sommes pas des “non-essentiels” », insiste-t-elle, en référence aux débats de la période du confinement. L’enjeu est de redonner au public le goût d’aller vers l’autre, de partager des émotions et de repartir avec « une petite dose d’espoir et de rêve. »
Dans un contexte où la fréquentation des salles de spectacle reste un défi, le festival Scènes d’Automne 2025 veut prouver que le théâtre est encore capable de rassembler et d’émouvoir, rappelant qu’il reste un art essentiel à la société.
