Une nouvelle oeuvre rejoint la Promenade du Paillon

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La statue d'Antoniucci Volti installée au milieu de l'extension de la Promenade Du Paillon de Nice. Un statue en cuivre.
Photo : Ville de Nice.

La Promenade du Paillon poursuit son évolution. Après plusieurs installations réalisées ces derniers mois, l’œuvre Nikaïa d’Antoniucci Volti vient d’être installée près du bassin d’eau. Cette sculpture de cuivre martelé, commandée en 1960 par la ville de Nice, marque une nouvelle étape dans la mise en valeur des collections municipales en espace public.

La Promenade du Paillon saison 2, inaugurée le 18 octobre, accueille désormais un parcours d’œuvres issues du MAMAC et des collections de la ville de Nice. Ce projet avance par étapes. Plusieurs pièces ont déjà trouvé leur place entre les espaces végétalisés, les zones de détente et les aires de jeux. L’installation de Nikaïa ajoute un nouvel élément à ce dispositif en plein développement.

Nikaïa est une sculpture de quatre mètres de hauteur réalisée en cuivre martelé. La ville de Nice en avait passé commande en 1960. L’œuvre représente une figure féminine immobile dans une posture droite à la surface lisse qui capte la lumière. Le matériau renvoie un éclat doux qui varie selon l’heure du jour. Cette présence verticale crée un point d’attention dans un secteur très fréquenté, situé près du bassin d’eau et à proximité de l’aire de jeux.

La silhouette reflète la démarche de l’artiste, tournée vers la recherche d’équilibre dans les formes. Les lignes restent simples. Les volumes sont pleins. L’ensemble rappelle des références antiques, sans pastiche. Volti associe ici une représentation féminine stable et contenue avec une approche moderne de la matière. Le choix du titre exprime aussi un lien direct avec la ville. Par ce nom, le sculpteur rend hommage à Nice, qu’il connaissait bien et qu’il appréciait.

Dans ses réflexions sur sa pratique, Volti avait affirmé : « la sculpture est pour l’homme un besoin fondamental. On peut dire qu’elle se classe tout de suite après la découverte du feu. Le feu a donné à l’homme son confort matériel, l’art lui a permis de communier avec les dieux. » Cette phrase résume l’importance qu’il accordait à la création et à la dimension spirituelle de son travail.

Qui était Antoniucci Volti ?

Antoniucci Volti, né en 1915 en Italie, grandit dans une famille installée à Villefranche-sur-Mer. Son père est tailleur de pierre. Très tôt, il apprend l’attention au geste et au matériau. En 1928, il entre à l’École des Arts décoratifs de Nice. La médaille d’or obtenue à la Foire de Marseille en 1932 confirme ses premières orientations. La même année, il part pour Paris et suit les cours de Jean Boucher aux Beaux-Arts.

Son parcours est marqué par des années de travail intense. Il réalise des moulages, des décorations ou des travaux de peinture pour subvenir à ses besoins. Il reçoit plusieurs prix. Mobilisé puis malade, il revient à Paris en 1943. Son atelier est détruit dans un bombardement. Il considère alors que son passé artistique disparaît. Cette rupture le pousse à relancer son travail avec une nouvelle signature : « volti ».

À partir de 1945, il reçoit des commandes publiques. Il expose dans divers salons. Il enseigne la sculpture sur bois à partir de 1950. Ses expositions particulières se succèdent. Il participe à des projets en France et à l’étranger, jusqu’aux années 1980. La création de la Fondation Musée Volti à Villefranche-sur-Mer en 1981 affirme l’ancrage de son œuvre sur le territoire méditerranéen. Il meurt en 1989.

Dans l’ensemble de sa production, Volti place la femme au centre. Il observe le corps à partir de modèles vivants. Il multiplie les croquis. Il travaille la rondeur, la tension, la présence. Ses sculptures cherchent une relation directe avec le regardeur. Les formes ne sont pas décoratives. Elles expriment une présence humaine dépouillée de mouvement mais chargée d’énergie.

Ses œuvres sont visibles dans de nombreuses villes françaises. Nikaïa, réalisée pour Nice, prend désormais place dans un espace public largement fréquenté, où la sculpture dialogue avec l’environnement paysager.

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