Le prix Max Gallo, qui se veut un hommage au grand écrivain éponyme, a pour la seconde fois salué et fait vivre la littérature en couronnant Pierre Assouline, qui signe une fresque historique mais aussi contemporaine avec son roman L’annonce, qui court sur cinquante années de guerre en Israël, sur fond d’histoire d’amour.
La remise du prix Max Gallo s’est déroulée au prestigieux palais Masséna de la ville de Nice, haut musée d’art et d’histoire, sous la présidence d’Emmanuel de Waresquiel, membre de l’Institut de France, de l’Académie des sciences morales et politiques, qui a eu remis le prix. Les auteurs en lice étaient : Victoria Mas avec L’Orpheline du Temple, Geneviève Chauvel avec Mission en terres barbaresques, Jacques de Saint Victor avec Les Loups de Tanger, Alexandra Lapierre avec L’ardente et très secrète Miles Franklin, Frédéric Vitoux avec La mort du procureur impérial, Carine Fernandez avec La vie brève et les grands chemins, Antoine Flandrin avec Les Barbelés, et Catherine Clément avec Païenne. Une sélection brillante donc, ce qui ne fait que renforcer le mérite de Pierre Assouline.
Humble, discret, mais plein d’autodérision, c’est avec beaucoup d’émotions que Pierre Assouline a reçu son prix. Il avouera que ce livre a pris 50 années d’écriture de sa vie. La portée autobiographique compliquait en effet son accomplissement. Les évènements du 7 octobre 2023 ont accéléré le processus d’écriture.
L’auteur est particulièrement polyvalent puisqu’il a été journaliste, essayiste, chroniqueur littéraire, biographe et romancier. Il est actuellement membre de l’académie du prix Goncourt. Il a longtemps rédigé les rédactions de Lire et du Magazine Littéraire. Il est également enseignant à Sciences – Po. Tout cela se ressent à la lecture de ce livre, qui réunit tous les talents de ce grand intellectuel.
Voici donc un livre à offrir à tous les férus de récits historiques autour de vous, ou de récits de vie.
Un récit autobiographique et éclairant
« Ils se sont rencontrés dans un pays en guerre. Raphaël est français, étudiant à Paris, et s’est porté volontaire pour aider Israël, cette jeune nation envahie par les armées de ses voisins. Esther est israélienne, soldate, et travaille dans les services psychologiques de l’armée. Ils ont vingt ans et aimeraient croire que c’est le plus bel âge de la vie. Ce qu’ils vont partager pendant quelques semaines modifiera à jamais leur rapport à la mort. L’un et l’autre devront l’annoncer sans y être préparés. C’était à l’automne 1973 pendant la guerre du Kippour. Puis ils se sont perdus de vue, chacun dans son pays, emmené par son destin. Jusqu’à ce que cinquante ans plus tard, jour pour jour, la guerre frappe à nouveau… Récit d’initiation et portrait d’une femme aimée, l’annonce interroge, avec le tragique de l’histoire, ce qui subsiste de nos attachements malgré le passage du temps. »
Voici la quatrième de couverture du livre gagnant de Pierre Assouline. Pour les lecteurs férus d’histoire, mais aussi d’émotions, qui cherchent à comprendre les prémices du monde contemporain, voici un excellent livre à mettre dans vos mains. Le récit cerne bien les enjeux historiques et géopolitiques de la situation politique d’Israël, et l’écriture fine et ciselée permet une véritable expérience littéraire. Les personnages, attachants et profonds, nous emmènent dans plusieurs décennies de soubresauts de l’histoire. Le roman intéresse également car il montre les fractures qui divisent et secouent la population. Le récit est d’autant plus pétri d’humanité que c’est un récit autobiographique, ou les réflexions personnelles sur les sentiments et le temps qui passent, les êtres que l’on a aimés, se mêlent aux problèmes internationaux, aux guerres éternelles, au racisme et à l’intolérance. Un récit humain donc, mais documenté, fouillé et habité par le souci de la vérité historique.
Laetitia Padovani
NicePremium est un média local indépendant et gratuit.
Pour nous aider à continuer, vous pouvez soutenir notre travail à partir de 5 € par mois.