Concert de Sinclair à Nice : « j’avais besoin d’un gros électrochoc »

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Sinclair signe son grand retour en 2025 avec une tournée explosive et un Best Of célébrant 30 ans de groove. De passage ce vendredi 31 octobre 2025 au Théâtre Lino Ventura de Nice, cet artiste funk emblématique réinvente son univers entre énergie scénique et introspection musicale. Interview.

Le Théâtre Lino Ventura accueillera Sinclair ce vendredi 31 octobre 2025 pour un concert événement marquant son grand retour sur scène. Entouré d’un nouveau groupe et porté par une énergie renouvelée, l’artiste proposera un show inédit mêlant ses derniers titres à ses morceaux emblématiques. De passage à Nice, ce retour aux sources s’inscrit dans une tournée nationale qui accompagne la sortie de son Best Of Studio, célébrant plus de 30 ans de carrière entre funk, audace et maturité musicale.

2025 marque votre grand retour sur scène. Qu’est-ce qui vous a poussé à reprendre la route après une longue période de retrait des tournées ? 

« Je crois que j’avais perdu la foi et j’étais pris au piège dans cet état d’esprit jusqu’au jour où mon associé me dit qu’il y a des demandes de concerts. J’accepte alors de remonter sur scène, avec un tout nouveau projet sans savoir vraiment si le public avait envie, et la réponse fut très nette. On a rempli une Cigale à Paris un an avant… je crois que j’avais besoin d’un gros électrochoc.

Vous dites que la scène est votre deuxième maison. Qu’est-ce qui a changé dans votre manière d’aborder le live aujourd’hui par rapport à vos débuts ?

La scène me faisait peur avant, car le changement d’état dans lequel ça me plongeait et me plonge encore était dur à gérer. Le côté Mr Hyde… Aujourd’hui je suis tellement apaisé avec ça que j’aborde la scène avec beaucoup plus de naturel et une plus grande maîtrise de la musique. La voix a évolué aussi, plus à sa place.

Vous parlez d’un “projet live inédit” avec un nouveau groupe. Qu’est-ce qui distingue cette formation des précédentes ?

Aujourd’hui nous sommes six sur scène et nous abordons la musique avec une autre couleur. Il y a un violoncelle, un sax baryton et nous n’utilisons aucun ordi avec des séquences. Cela pourrait être old-school mais au contraire j’ai l’impression d’être dans le retour de la musique totalement jouée. Forcément, comme j’ai évolué et que j’écris les arrangements ça se ressent dans le style aussi. La musique est plus aboutie qu’avant.

Comment sélectionnez-vous les artistes qui vous accompagnent sur cette tournée ? Vous pouvez nous les présenter ?

J’ai choisi des musiciens qui vivent dans le sud vers chez moi et qui partagent la même philosophie, c’est-à-dire beaucoup de travail et peu de conflits…de la douceur. À la guitare il y a Antoine Salem, super guitariste qui a passé du temps à Los Angeles et qui vit à Arles aujourd’hui. Julien Boursin est aux claviers, autodidacte époustouflant, il vit à 1h30 de chez nous et partage les mêmes visions de musique et de vie. Les deux frères Thibault et Yohan Akrichbasse et batterie. Phénomènes ces deux musiciens, ils sont les piliers de la tournée et vivent à Nîmes. Et enfin il y a Fabien Kisoka au sax et au chant avec qui j’ai déjà tourné, un son de fou et une présence formidable.

Vous évoquez une “quantité de couleurs différentes” à offrir au public. Quelles émotions ou messages voulez-vous transmettre à travers cette nouvelle tournée ?

Je crois que ma musique est faite pour vibrer, c’est avant tout de la vibration positive. Avec cette tournée je mélange les titres que les gens connaissent, les singles et des titres récents qu’ils vont découvrir. Je compose ma setlist comme un scénario de film. L’idée est de voyager pendant 1h40 en étant plongé dans un vrai trip musical. Il y a beaucoup de musique et de choses à écouter… c’est sensoriel.

Votre Best Of Studio est disponible depuis le 27 juin. Comment avez-vous sélectionné les 21 titres qui le composent, entre classiques, inédits et remixes ?

Je me suis mis à la place de quelqu’un qui aurait oublié mon travail ou qui aurait perdu les CD. Alors j’ai mis les titres emblématiques et aussi des titres qui sont plus récents qui me définissent plus aujourd’hui. J’ai aussi mis des démos, des maquettes des titres connus et des titres inédits des différentes époques. Je voulais donner plus que les chansons des albums et aussi montrer que parfois certains titres s’égarent en chemin comme « la rivière » (titre inédit de 2006) ou que certains arrangements changent radicalement en passant au stade final de l’enregistrement « Supernova Superstar » (démo sur le best of).

Vous dites n’avoir utilisé aucun ordi alors que vous êtes passionné de nouvelles technologies. Comment voyez-vous l’arrivée de l’Intelligence Artificielle dans le processus de création d’œuvres musicales ?

L’IA est un outil passionnant si on l’utilise comme un assistant pour des tâches longues et pénibles, ou alors dans un domaine de recherche expérimental. J’ai beaucoup utilisé les premiers modèles pour faire de l’image, avant que ce soit démocratisé et vulgarisé. En revanche pour la musique ça me plaît moins… Je trouve ça vulgaire la façon dont les modèles sont utilisés. Il y a forcément un entre-deux génial qui va s’ouvrir à nous. Le tout est de savoir ce qu’on désire : faire, fabriquer, et s’approcher de notre lumière créative ? Ou fumer des clopes en laissant faire la machine…

Le funk reste au cœur de votre ADN musical. Comment arrivez-vous à le réinventer dans un univers plus éclectique ?

Le funk, la soul, ce n’est qu’une appellation. Ma musique est avant tout une musique qui swingue, qui tourne… c’est rond et physique. Le reste ce sont des adjectifs. J’écoute beaucoup de choses sans aucune barrière, sans aucun jugement sur la provenance ou la direction… J’écoute et si ça me parle j’adhère. C’est comme les gens que je rencontre peu importe d’où ils viennent, ce qu’ils prient ou mangent tant que le courant passe j’adhère. Et ma musique emprunte à tout ceci… Donc évolue tout en gardant ses racines quelque part dans le blues.

Un petit mot pour le public Niçois qui va venir vous voir au Théâtre Lino Ventura ? Vous connaissez le lieu ? La ville ?

Je connais Nice et le théâtre bien sûr, cette ville je l’ai toujours trouvée superbe. J’y suis venu plein de fois et bien que j’habite le sud, ce n’est pas le même sud à Nice, on est proche de l’Italie, et on est vraiment au bord de la Méditerranée… Ce sera donc un voyage dépaysant et en même temps familier ! Hâte d’y jouer en tout cas. »

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